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Susan Sontag : À l'avant-garde de la sensibilité
Nicolas Poirier
- Michalon
- Le Bien Commun
- 17 Octobre 2024
- 9782347003234
Critique, essayiste, romancière et cinéaste, Susan Sontag (1933-2004) a toujours pensé d'une manière ouverte et polémique. Empruntant diverses formes, son oeuvre doit se lire comme une tentative pour relire de manière radicale les rapports que le sujet entretient avec le monde à travers les images et les mots.
De ses premiers textes critiques jusqu'à son dernier essai Devant la douleur des autres, en passant par sa réflexion sur la photographie ou sur la maladie, ses écrits expriment la tension entre notre désir d'atteindre le réel dans son immédiateté et la conscience des pouvoirs de l'art pour nous donner à comprendre ce que nous sommes.
À la fois plongée dans les aspects théoriques de l'oeuvre de Sontag et exploration de sa dimension intime, cet ouvrage nous montre ce qui, dans cette expérience singulièrement moderne, peut nous servir à nous orienter politiquement et esthétiquement dans l'existence. -
Wollstonecraft : Le féminisme des Lumières
Amirpasha Tavakkoli
- Michalon
- Le Bien Commun
- 19 Septembre 2024
- 9782347003357
Mary Wollstonecraft (1759-1797) eut un destin exceptionnel, lié à son engagement féministe au coeur du siècle des Lumières. Auteure de romans, traités philosophiques et récits de voyage, elle est principalement connue en son temps pour sa Défense des droits des femmes, critique virulente de la société patriarcale autant que manifeste pour une éducation rationnelle et égalitaire.
Éminemment libre, multipliant les amours et les rencontres, elle débarque à Paris en pleine Révolution. Après des pérégrinations à travers l'Europe, elle rencontre William Godwin, l'un des pères de l'anarchisme, qui lui voue un profonde admiration. De leur relation naîtra celle qui deviendra Mary Shelley, la créatrice de Frankenstein.
Disparue à l'âge de 38 ans, Mary Wollstonecraft laisse des manuscrits inachevés et un mari inconsolable : c'est Godwin qui publiera ses souvenirs et créera ainsi les conditions de sa redécouverte deux siècles plus tard par le mouvement féministe. -
Chateaubriand : Les paradoxes du parlementarisme romantique
Alexis Fourmont
- Michalon
- Le Bien Commun
- 15 Mai 2025
- 9782347003142
La pensée constitutionnelle et politique de Chateaubriand (1768-1848), souvent négligée au profit de sa verve littéraire, témoigne d'une lucidité précoce sur le fonctionnement concret du système de gouvernement parlementaire, ses vices et vertus, les conditions de son bon fonctionnement.
Partisan d'une monarchie tempérée par les moeurs, à même de susciter un climat propre à l'essor de ce qu'il appelle une " liberté raisonnable ", il plaide sans cesse pour la parlementarisation des institutions : distinct du roi, le gouvernement doit être politiquement responsable face aux chambres et s'appuyer sur une majorité fixe. Instruit de l'expérience britannique, il a conçu très tôt l'intérêt d'une bipolarisation de la vie parlementaire. Déplorant l'inanité des oppositions de circonstances, il théorise la nécessité d'instiller des logiques collectives dans les travaux parlementaires.
L'écrivain se révèle inséparable de l'homme politique, plusieurs fois ministre, ambassadeur et parlementaire. Au moment où la délibération parlementaire souffre d'une forme de déconsidération dans l'espace public, le détour par Chateaubriand est riche d'enseignements sur les vertus politiques et sociales du parlementarisme. -
Makhno : L'épopée d'une Ukraine libertaire
Edouard Jourdain
- Michalon
- Le Bien Commun
- 11 Janvier 2024
- 9782347002930
Édouard Jourdain est maître de conférences en sciences politiques à l'Université catholique de l'Ouest. Il a publié dans la même collection Proudhon. Un socialisme libertaire (2009) et Elinor Ostrom. Le gouvernement des communs (2022).
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Wittgenstein : La mosaïque des fondements
Nicholas Saul-Tarrade
- Michalon
- Le Bien Commun
- 21 Mars 2024
- 9782347002961
Inspiré par son intérêt pour la discipline naissante de l'ingénierie aéronautique, Ludwig Wittgenstein (1889-1951) se plonge dans l'étude de la logique et des fondements mathématiques. Son cheminement intellectuel et existentiel le conduira à redécouvrir l'importance du sens commun et de l'intuition pour éclairer la mosaïque des accords sensibles entre humains.
Ne renonçant jamais aux exigences de la rationalité, il s'intéresse à l'anthropologie et au langage, à l'éthique et à l'esthétique, au droit et à l'art, refusant la rigidification dogmatique et le cloisonnement des disciplines. Perçue comme difficile d'accès, sa philosophie nous donne pourtant des clefs pour articuler théorie et sensibilité, recherche de l'absolu universaliste et consentement à l'imperfection relative. Ce qui importe alors, et que la musique nous rappelle, c'est que nous sommes tous à la recherche d'une « voix individuelle qui réclame sa validité universelle » - son diapason juste. -
Foucault ; la police des conduites
Jean-claude Monod
- Michalon
- Le Bien Commun
- 4 Octobre 2010
- 9782841860661
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G.A. Cohen : sauver l'égalité
Fabien Tarrit, Pierre-Etienne Vandamme
- Michalon
- Le Bien Commun
- 5 Octobre 2023
- 9782347002756
Puisque l'avènement d'une société égalitaire n'est pas inéluctable, contrairement à une idée souvent attribuée à Marx, l'égalité doit être défendue sur le plan philosophique, en prenant au sérieux les objections des adversaires politiques. C'est à ce projet que s'est attelé le philosophe britannique - d'origine canadienne - G. A. Cohen (1941-2009), après avoir proposé une interprétation originale de
la pensée marxiste. L'égalité est-elle en tension avec la liberté, la responsabilité et l'efficacité économique ? À travers une discussion fine des philosophes politiques parmi les plus stimulants de
son temps - Nozick, Dworkin, Rawls - G. A. Cohen offre une défense de l'égalité combinant un profond engagement social avec une
honnêteté intellectuelle inégalée. -
Ayn Rand : l'égoïsme comme héroïsme
Mathilde Berger-Perrin
- Michalon
- Le Bien Commun
- 14 Septembre 2023
- 9782347002213
Ayn Rand, née Alisa Rosenbaum en URSS en 1905 et disparue en 1982 à New York, est aux antipodes de la pensée critique européenne : son éthique de l'égoïsme, son culte de la rationalité doublé d'une ode à la liberté, sa pensée capitaliste intransigeante, sa brutalité intellectuelle en font un personnage controversé. Anticonformiste radicale, elle reste aussi une curiosité en Amérique, puisqu'elle parvient tout à la fois à fustiger l'interventionnisme économique
de Roosevelt et Kennedy, condamner la guerre du Vietnam, défendre l'avortement, critiquer la religion et tailler en pièces
le racisme.
S'il importe de comprendre son oeuvre, c'est au moins à double titre. D'abord pour saisir sa popularité aux États-Unis, où son roman La Grève reste considéré comme un des ouvrages les plus influents après la Bible. Ensuite, pour opérer un droit d'inventaire sur une pensée de l'émancipation qui exalte la confiance en l'individu, acteur de son propre destin. Elle réhabilite ainsi la notion d'héroïsme, à la
croisée des idées et d'une passion pour le cinéma qui imprègne toute son oeuvre. Mathilde Berger-Perrin s'essaie avec brio et empathie à ce difficile exercice d'admiration et de distanciation. -
Simone Weil ; l'attention au réel
Robert Chenavier
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Février 2009
- 9782841864836
Comment articuler l'exigence intime de la spiritualité et le combat pour la solidarité ? On a souvent dissocié ces deux questions. L'oeuvre singulière de Simone Weil (1909 - 1943) les réunit dans un seul mouvement de pensée, qui forme un itinéraire fascinant. " Notre époque a pour mission propre, pour vocation, la constitution d'une civilisation fondée sur la spiritualité du travail ", écrit-elle au soir de sa courte vie.
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Guy Debord (1931-1994) est un penseur singulier, voire unique : plus on s'éloigne du temps où il a écrit, plus les phénomènes qu'il a décrits, la destruction du vivant, les nouvelles modalités de contrôle de la vie sociale, l'éloignement de toute réelle démocratie, semblent se confirmer. Pour penser l'unité de ce régime civilisationnel inédit, il a forgé la notion de « spectacle », ce soleil qui ne se couche jamais sur l'empire de la passivité moderne, miroir de la dépossession dont il n'aura de cesse de poursuivre l'explication pour le contester à défaut d'avoir pu le renverser en 1968. Au-delà du « mythe », de la singularité d'une vie et d'un style, Debord se situe au carrefour des sources fondamentales de la modernité artistique, philosophique et politique : la promesse rimbaldienne de « changer la vie », la critique de la domination de la valeur d'échange, la tradition civique et démocratique du conflit et de la liberté. En un mot, la réappropriation de la vie historique.
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Voltaire ; le procureur des Lumières
Ghislain Waterlot
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Novembre 1996
- 9782841860500
" Aucun philosophe n'a seulement influé sur les moeurs de la rue où il demeurait ".
Ce propos que Voltaire se plaît à répéter ne s'applique pas à lui-même, qui influence non seulement la vie de Ferney mais celle de l'Europe entière. C'est que Voltaire, avant d'être philosophe, est un homme ouvert à l'action. A cette vertu, les Calas, doivent leur salut et la justice sa révolution. Hanté par l'injustice, le patriarche de Ferney ne cessera, à partir de l'affaire Calas, de répéter que la justice et ses institutions doit être indépendante de la religion.
Il prônera inlassablement la tolérance comme seul remède au fanatisme dans un monde divisé par la multiplicité des sectes et des croyances. Surtout il saluera en l'oeuvre de Beccaria l'aurore d'une justice profondément renouvelée selon les principes de la philosophie. Voltaire se veut donc le héraut d'une révolution qui se prépare. Comme il le dit lui-même. Il n'aura pas le plaisir d'en être le témoin.
Mais sa grande ombre est présente aux débats de la Constituante débouchant sur la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et sur un nouveau Code pénal. A l'heure où les démocrates doutent de leur justice, la voix de ce procureur des Lumières peut encore nous instruire.
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Jean Calvin ; puissance de la loi et limite du pouvoir
Denis Müller
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Novembre 2001
- 9782841861552
L'éthique politique de Jean Calvin (1509-1564) est à la fois une éthique religieuse, inspirée par le puissant mouvement réformateur de Luther, et une éthique de la Loi morale, soucieuse d'instruire un nouveau rapport au droit et à la cité.
La manière même dont Calvin énonce le rôle ambigu de l'Eglise, lieu de libération mais aussi instrument de contrôle social, est révélateur de sa visée critique et constructive, comme de ses propres limites. Loin d'offrir une nouvelle hagiographie de la pensée calvinienne ou de se satisfaire d'une caricature facile des travers bien connus du calvinisme historique, cet essai tente de s'interroger à nouveaux frais sur les héritages d'une théologie à la fois féconde et datée, libre et entravée, émancipatrice et autoritaire.
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Etienne Balibar ; l'illimitation démocratique
Martin Deleixhe
- Michalon
- Le Bien Commun
- 10 Avril 2014
- 9782841867349
L'Illimitation démocratique vient combler un manque en retraçant de façon synthétique l'évolution de la pensée d'E. Balibar autour de la démocratie sur près de 50 ans.
Né en 1942, Etienne Balibar est professeur émérite de Philosophie à l'Université de Paris-X Nanterre, professeur émérite à l'Université de Californie à Irvine, enseignant à Kingston (Londres) et à Columbia (New York), et membre du Conseil scientifique du CIEPFC. En 1961, il s'oppose à la guerre d'Algérie et adhère au Parti communiste (dont il sera exclu en 1981), en 1964 il est reçu premier à l'agrégation de philosophie. Militant depuis des années pour la cause palestinienne, engagé auprès des sans-papiers, et critique éclairé de la récente stigmatisation des Roms, Etienne Balibar défend une Europe politique où tout citoyen, étranger compris, aurait enfin le droit de cité. Et appelle à démocratiser la démocratie.
La démocratie souffre d'un curieux paradoxe : contrairement à l'aristocratie ou à la monarchie dont les contours institutionnels et symboliques peuvent être tracés avec clarté, la démocratie ne se fige jamais dans une quelconque forme et se maintient plutôt suspendue à sa réinvention permanente. E. Balibar n'est bien évidemment pas le premier à s'attaquer à la question du manque d'ambition de la démocratie. Mais sa démarche est unique en ce qu'elle refuse de dissocier la question de l'extension démocratique de celle de son intensité. E. Balibar fait le pari audacieux que c'est dans l'articulation de ces deux problèmes que se trouve la réponse à nos dilemmes politiques contemporains. La démocratie peut-elle faire de son universalisation le ressort de son approfondissement et inversement ? Peut-elle identifier les exigences des droits de l'homme avec celles du citoyen ? Parvient-elle à faire droit conjointement aux idéaux de la liberté et de l'égalité ? La succession de ses inflexions politiques débouche sur une pensée novatrice de la démocratie radicale.
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Professeur à l'Institute for Advanced Studies de Princeton, directeur de la revue politique américaine Dissent, Michaël Walzer se définit lui-même comme un " libéral communautariste ", une affirmation utile pour tenter de situer l'originalité de la pensée de l'auteur de Sphères de justice dans le débat politique contemporain.
Depuis une quinzaine d'années, la question de la justice sociale et de l'équité dans nos démocraties multiculturelles fait l'objet d'un vaste débat théorique opposant les tenants du " bien " aux tenants du " juste ". Ce débat, qui en France a rencontré un écho singulier, s'est en premier lieu développé autour de l'ouvrage de John Rawls intitulé Théorie de la justice. Si le nom de ce dernier est désormais reconnu et assimilé à la nouvelle problématique du libéralisme politique, c'est à Walzer qu'il faut attribuer le mérite d'avoir reformulé cette interrogation sans recourir au formalisme et à l'abstraction qui caractérise les théories libérales contemporaines, mais tout en préservant une perspective universaliste.
Walzer critique chez les " libéraux " l'idée que les principes de justice puissent être conçus détachés de toute forme d'allégeance personnel ou communautaire. Pour notre auteur, ces principes sont pluralistes dans leur forme même car ils sont relatifs à des significations sociales Aux tenants de l'école qualifiée de communautarisme, Walzer répond que leurs critiques sont consubstantielles à la modernité libérale à laquelle elles prétendent s opposer.
L'originalité de cette prise de position se trouve développée dans son oeuvre à l'aune du critère, à ses yeux fondateur de la justice, de l'égalité qu'il qualifie lui-même de complexe car susceptible de différenciation selon les sphères de vie dans lesquelles il s'applique.
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George Orwell ; la politique de l'écrivain
Emmanuel Roux
- Michalon
- Le Bien Commun
- 8 Octobre 2015
- 9782841868087
Emmanuel Roux est agrégé de philosophie et conseiller à la Cour des comptes. Il a publié en 2013 Machiavel, la vie libre aux Éditions Raisons d'Agir. Il mène une réflexion sur les formes de l'intervention politique en philosophie et en littérature, en particulier à travers les manifestations d'une tradition civique antique et moderne.
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Canetti ; les métamorphoses contre la puissance
Nicolas Poirier
- Michalon
- Le Bien Commun
- 12 Octobre 2017
- 9782841868759
Romancier, dramaturge, anthropologue, essayiste et moraliste, prix Nobel de littérature en 1981, Elias Canetti est un écrivain inclassable, rétif aux dogmes comme aux idéologies, qui a tout fait pour ne pas s'ériger en maître. Hostile aux systèmes de pensée à vocation totalisante, la pensée de Canetti peut sembler, à première vue, assez déroutante, tant il est difficile d'en identifier la forme unitaire qui lui confère d'emblée sa signification. Pourtant, si ses motifs sont indéniablement pluriels, l'oeuvre de Canetti n'en reste pas moins portée par le souci de donner tout son sens à la possibilité pour les hommes de résister, en se jouant notamment des identités figées, à un pouvoir ayant besoin d'infliger la mort pour s'exercer.
Le livre de Nicolas Poirier privilégie l'aspect plus directement politique de l'oeuvre de Canetti : à partir principalement de l'anthropologie de la culture élaborée par Canetti dans Masse et puissance, son unique ouvrage théorique, il se donne pour objet de faire ressortir les thématiques et problématiques saillantes de la réflexion menée par Canetti concernant notamment le pouvoir et son lien avec la mort, mais aussi plus largement la capacité humaine de faire communauté sans succomber aux pathologies qui enferment l'homme dans une identité qu'il prétend exclusive.
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Christopher Lasch ; un populisme vertueux
Renaud Beauchard, Antoine Garapon
- Michalon
- Le Bien Commun
- 13 Septembre 2018
- 9782841868988
Chronique de la rencontre programmée entre la fuite en progrès, la critique du progrès de Lasch est fondée sur la construction d'une personnalité de consommateur suprême, la personnalité narcissique, en tout point adaptée au capitalisme avancé.
Il y a peu de sujets de l'actualité contemporaine qui ne sauraient trouver dans l'oeuvre de Christopher Lasch des explications de fond. De l'atmosphère de maccarthysme féministe dans laquelle dégénère l'affaire MeToo au rejet de plus en plus viscéral des élites technocratiques à mesure des consultations électorales en passant par le transhumanisme, le survivalisme des milliardaires de la Silicon Valley et la vindicte approbatrice aux dimensions orwelliennes qui s'est abattue sur les campus américains, les analyses de Lasch résonnent puissamment près de vingt-cinq ans après sa disparition. L'analyse de Lasch est d'une puissance critique inégalée parce qu'il évite l'écueil de ceux qui critiquent le capitalisme contemporain tout en présentant ses dégâts comme le prix du progrès matériel et moral.
Au travers des grands thèmes qui traversent la pensée de Lasch - l'ascendance du moi narcissique, le mirage d'une science pure de la société , la construction d'un État thérapeutique, la substitution de la méritocratie à l'idéal d'une société sans classe en tant qu'incarnation du rêve américain - l'ouvrage présente un panorama des diagnostics toujours justes de Lasch sur son temps et sur la catastrophe anthropologique du capitalisme de consommation. Il expose aussi la philosophie de l'espérance que Lasch a articulée au travers de l'exploration d'une tradition civique américaine dont la redécouverte offre des pistes au monde entier afin de faire en sorte que la volonté de construire une société meilleure demeure vivace sur les décombres encore fumants de la social-démocratie. -
Sartre ; les périls de la liberté
William Bourton
- Michalon
- Le Bien Commun
- 15 Octobre 2019
- 9782841869343
"Aborder la problématique politique chez Sartre implique de commencer par se départir d'un poncif : ni « le père de l'existentialisme », ni « le protecteur des maos » n'étaient des doctrinaires. Sa pensée et ses engagements, forgés au feu de son temps, ce XXe siècle si violemment idéologique qui marqua Sartre et qu'il marqua en retour, demeureront toujours évolutifs et révisables. C'est ce parcours que ce livre se propose d'instruire, à charge et à décharge. - - Le monde de Sartre n'est plus. Mais à défaut d'un introuvable « sartrisme », un certain état d'esprit sartrien hante notre époque. En conférant à l'homme le pouvoir absolu d'édifier l'humanité par-delà les structures établies, en le hissant au rang de sujet de l'Histoire, en érigeant la subjectivité en source du sens, en creusant sans relâche les conditions dans lesquelles une liberté peut se laisser entraver, capter, séduire, retourner en son contraire, en n'hésitant jamais à penser contre lui-même et à reconsidérer ses positions à l'aune de l'actualité la plus tragique, cet état d'esprit rencontre, par des voies détournées, les aspirations d'une certaine jeunesse qui, comme Sartre en son temps, dénonce un système qui a atteint ses limites et dans lequel elle ne se retrouve plus. - - "
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Cinq variations sur le plaisir, la sagesse et la mort
Jean Salem
- Michalon
- Fonds Perdus
- 16 Mai 2007
- 9782841863723
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" Spectateur engagé ", analyste des tragédies et des mutations du XXe siècle, Raymond Aron a renouvelé la réflexion sur la démocratie contemporaine à travers une investigation consacrée à la philosophie de l'histoire, la sociologie des sociétés industrielles et les relations internationales.
Sa pensée trouve son unité dans une interrogation qui réhabilite le politique, à une époque encore dominée par la croyance en la primauté de l'économique et du social. Dans cette perspective, Aron souligne le rôle du conflit et de la délibération publique dans les démocraties, en intégrant les apports de la tradition libérale et du socialisme. Ainsi ouvre-t-il la voie à un libéralisme politique très éloigné du néolibéralisme contemporain, accordant une place centrale à la participation civique et à la recherche du bien commun.
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" Le Léviathan est un livre monstrueux comme le titre lui-même l'indique ".
Cette sentence de Leibniz stigmatise, à elle seule, la diabolisation qui entache l'oeuvre politique de Hobbes. Pourtant, à bien la lire, celle-ci n'a d'autre ambition que d'indiquer aux hommes les moyens de vivre en paix. Observateur attentif des événements qui ont marqué son époque - particulièrement la guerre civile qui déchira l'Angleterre de 1640 à 1650 -, Hobbes s'est fait le chantre d'un pouvoir politique fort et absolu.
Cette lecture peut se fonder sur l'insistance avec laquelle l'auteur revient sur la nécessité de ne pas contester la puissance et l'autorité du souverain. Elle néglige cependant un aspect fondamental de la théorie hobbesienne de l'État, que l'on ne peut comprendre qu'en la replaçant dans le contexte d'une société traumatisée par la déficience du politique. Si l'on peut reprocher à Hobbes d'avoir trop insisté sur les désagréments imputables à l'existence d'un pouvoir trop faible, ce qui l'a conduit à passer sous silence les dangers que peuvent représenter les abus d'un pouvoir tyrannique, rien, dans son oeuvre, et notamment dans le Léviathan, ne permet de présenter Hobbes comme le penseur du totalitarisme.
Norbert Campagna nous invite à une lecture exégétique des textes du célèbre philosophe anglais afin de dissiper le malentendu qui nous empêche d'approcher la véritable dimension de son oeuvre.
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Cicéron, l'avocat et la république
Mourrier P-F.
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Janvier 1996
- 9782841860258
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Paul Ricoeur ; la promesse et la règle
Olivier Abel
- Michalon
- Le Bien Commun
- 1 Janvier 1996
- 9782841860272
Depuis le désastre de la dernière guerre jusqu'à la crise de légitimité des démocraties, Paul Ricoeur a tenté une réhabilitation du politique par le souci accordé au droit.
Il s'agit pour lui à la fois de faire crédit à la capacité des sujets à viser un bien commun et de tenir compte de la fragilité tant des personnes que des institutions. Ces deux orientations s'entrecroisent dans une pratique du jugement qui interprète le juste dans la singularité des situations, tranche et distribue ce qui revient à chacun et contribue à reconstruire un lien social possible. Il fait ainsi du jugement, celui du magistrat, celui du citoyen, celui de chaque humain, le lieu du juste dans la cité ébranlée.