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PIERRE-GUILLAUME DE ROUX
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Ce bref essai part d'une constatation biographique : Isabelle Huppert est née le 16 mars 1953, soit 15 jours avant Richard Millet. Autant dire qu'elle représente une sorte de miroir dans lequel l'écrivain scrute sa propre figure autant que celle d'une actrice dont la filmographie a quelque chose de très français en même temps que d'universel.
Ainsi les films majeurs dans lesquels elle a tourné, Des Valseuses à Elle, en passant par Chabrol, Cimino, Losey, Godard, Haneke, Téchiné, Trier, sont-ils aussi des moments importants de la vie de l'écrivain, l'actrice et l'écrivain s'inscrivant chacun à façon dans leur époque. On verra ici pourquoi, loin de toute fascination mais non sans une certaine ambiguïté, puisqu'il s'agit d'une femme.
Avec Huppert et moi, Millet clôt une trilogie constituée par Le corps politique de Gérard Depardieu (Pierre-Guillaume de Roux, 2014) et Pour Bernard Menez (Léo Scheer, 2017).
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Passeur de jours ; journal (2005-2014)
Jean de Malestroit
- PIERRE-GUILLAUME DE ROUX
- 22 Janvier 2015
- 9782363711137
««Pitié pour le temps ! Cesse un peu de l'incriminer!» finit par me dire mon double, excédé. «La morne procession des heures, l'étirement lent, sous toi, des anneaux de la grande chenille, en font des ressorts faibles, mais sûrs. N'est-ce pas au temps que tu dois d'avoir, avec patience, accompli ton oeuvre et d'abord ton journal ?»»
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Un jeune mort d'autrefois ; tombeau de Jean-René Huguenin
Jérôme Michel
- PIERRE-GUILLAUME DE ROUX
- 14 Mars 2013
- 9782363710567
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Baudelaire au pays des singes
Jean-Baptiste Baronian
- PIERRE-GUILLAUME DE ROUX
- 18 Mai 2017
- 9782363711984
« Quand Baudelaire décrète, haut et fort, que tous les Belges sont « bêtes, menteurs et voleurs », qu'ils sont des « tas de canailles », qu'ils éclatent de rire sans motif (« signe de crétinisme »), qu'ils s'amusent en bande, qu'ils marchent de travers, « remplissent toute une rue, avec leurs pieds et leurs bras », n'ont aucune souplesse et « ne savent pas se garer, s'effacer », qu'ils sont présomptueux, qu'ils méprisent les hommes célèbres, justement en raison de leur célébrité, qu'ils ne pensent pas et que, dans l'échelle des êtres vivants sur la terre, ils ont leur place « entre le Singe et le Mollusque »...
Et quand il se déchaîne contre l'absence de coquetterie et de pudeurs des femmes belges, toutes avec de gros pieds, de gros bras, de grosses gorges et de gros mollets.
Contre la cuisine belge pleine de sel, « dégoûtante et élémentaire » (nonobstant ce que raconte Georges Barral). » Le 24 avril 1864, Baudelaire arrive à Bruxelles, la capitale d'un jeune royaume (il a été créé en 1830), sur lequel il ne connaît pas grand-chose, si ce n'est de vagues lieux communs. Il envisage de n'y rester que deux ou trois semaines, le temps de donner quelques conférences, de proposer sa collaboration à L'Indépendance belge, le plus important quotidien du pays, de rencontrer les éditeurs des Misérables de Victor Hugo, et de prendre quelques notes en vue d'un ouvrage sur « les riches galeries particulières » de la Belgique. Or, très vite, tous ces projets tournent court. Et du coup, du jour au lendemain, il devient belgophobe. Mais quelles sont les raisons exactes de ces échecs à répétition ? Et qu'est-ce qui pousse au juste Baudelaire à rester deux années entières dans ce pays qu'il déteste, où il accumule une multitude de notes éparses et, surtout, où il s'ennuie « mortellement » ?
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Pirotte ou le pays du hasard
Emmanuel Rimbert
- PIERRE-GUILLAUME DE ROUX
- 19 Octobre 2017
- 9782363712189
« Cette rupture, cette passion qu'il eût de basculer soudain vers les frontières, c'est-à-dire les paysages renouvelés avaient pour cause secrète l'envie de Lotharingie. Pirotte l'avocat, Pirotte le poète, Pirotte le Belge, prenait le chemin de l'écrivain maudit. Il dira : je ne suis pas pamphlétaire, je suis Belge. Il doute sur le besoin de majuscule, puis ajoute qu'il n'y a pas de Hasard. Pirotte s'engage seul dans une course contre rien, contre la vitesse, la vie des notables qui ne sert à rien. Pas même à consoler. La consolation apparaitra dans les paysages, la couleur d'un ciel brouté par les nuages. L'horizon comme une montre qui ne cesse d'avancer. Mais ça fera mal de devenir une icône de la douleur. Il est déjà seul dans ce décor. La Flandre, la Hollande, il les aimait moins férocement. Une Flandre aux ciels infinis, à la terre pâteuse comme les repeints de Permeke. » Ce n'est pas une biographie académique, c'est un récit qui ouvre sur le paysage intérieur de Jean-Claude Pirotte (1939-2012), Prix Goncourt de Poésie 2012, Prix Rossel 1986 pour Un été dans la combe, porté par ses souffles et ses paradoxes. C'est un billet pour ses cavales à la Rimbaud, ses bistrots de poète buissonnier à la Blondin, son coeur de cancre lumineux à la Dhôtel. Grâce à Emmanuel Rimbert, on met ses pas dans les pas de Pirotte, l'enfant de la Lotharingie rêvée, des ciels gris bleus d'Ardenne...
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Avez-vous lu Céline ?
David Alliot, Eric Mazet
- PIERRE-GUILLAUME DE ROUX
- 11 Octobre 2018
- 9782363712769
Depuis deux ans le cas de Céline divise violemment l'opinion publique. Surtout depuis 2017, lorsque Pierre-André Taguieff et Annick Durraffour ont publié chez Fayard un (épais) livre à charge sur L'antisémitisme de Céline.
En résumé, Céline est un monstre, un écrivain raté (sic !) qui se reconvertit dans le pamphlet antisémite, un dénonciateur, et un agent des nazis. Rien que ça !
Dans cet ouvrage, les auteurs pointent les erreurs, approximations, aberrations et autres contradictions énoncées dans ce livre et rétablissent une vérité pour le moins malmenée par les élucubrations du couple Taguieff/Duraffour.
Certes, Céline n'était pas un saint, mais n'était pas le monstre décrit tout au long des 1200 pages du livre. En deuxième partie du livre, les auteurs reviennent sur l'affaire de la réédition des pamphlets de Céline par Gallimard, et expliquent pourquoi il faut publier les pamphlets antisémites de Céline.
Une défense de Céline dans un style vif, drôle et percutant.
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Ce 3° Tome du Journal de Richard Millet vient après le 1° volume qui, de 1971 à 1994, montrait les années de formation littéraire, musicale et amoureuse de l'écrivain, son entrée dans l'enseignement public, et ses débuts littéraires aux éditions POL.
Le 2° tome, paru comme le premier aux éditions Léo Scheer, allait de 1995 à 1999 : années importantes qui voient la naissance de sa première fille, le succès de ses grands romans La Gloire des Pythre et L'Amour des trois soeurs Piale, et le passage de l'enseignement à l'édition, où Millet devient directeur littéraire des éditions Balland, où il sera le premier éditeur de Philippe Claudel, notamment.
Le 3° tome va des années 2000 à 2003. Années décisives : naissance de sa deuxième fille, rupture avec POL, fin de sa collaboration avec Balland, arrivée chez Gallimard. Millet séjourne souvent au Liban et en Syrie, et aussi dans sa Corrèze natale. Sur le plan littéraire, il publie Lauve le pur, qui manquera de peu le prix Inter, La Voix d'alto, et, surtout, on assiste à la genèse de son roman Ma vie parmi les ombres. Le journal fourmille de réflexions sans complaisance sur l'époque, d'anecdotes et de personnages, dont certains sont morts : Paul Otchakovsky- Laurens, Guillaume Dustan, Jack-Alain Léger, Dominique Noguez) et d'autres toujours actifs : Angot, Goffette, Tillinac, Sollers, Wieviorka, Finkielkraut, Camille Laurens, Alice Ferney, etc.
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" A l'époque où il lut le manuscrit d'Hector, Albert Camus était aux prises avec l'une de ses oeuvres majeures: L'Homme révolté. Peut - être que mon roman, qui sentait le soufre, lui sembla épouser la ligne qu'il développait tout au long de ce vaste essai. Il y retrouvait non seulement le train-train d'une Algérie coloniale ignorant son destin, mais, à travers ce semblant d'innocence, le malaise inspiré par de jeunes voyous qu'une sorte de fatalité, sous la splendeur des nuages et des roseaux dansant leur pavane, conduirait à trancher les mains à un pianiste avant de le débiter en morceaux.
L'horreur de l'acte, la splendeur du décor et du Temps bondissant de seconde en seconde, tout cela était donné à la fois. Les personnages n'en avaient aucune conscience. Cette conscience était dévolue à l'auteur qui, à un moment, s'identifiant à Dieu, s'écriait :"Quelle faute monstrueuse que la Création!" II s'agissait, alors, pour Dieu, de barrer d'un trait de plume les lois régissant cette création: sur la jetée du port de Musturaga, mes deux héros se fondaient en une entité unique, qui abolissait toute dimension, toute limite, toute loi.
La Terre éclatait." Jean-Pierre Millecam, révélé par Albert Camus, le compatriote compassionnel, revient sur les années de feu et de foi: le combat au jour le jour pour l'Algérie indépendante, les violences subies et la fuite au Maroc devenu désormais légendaire, sans oublier les rencontres déterminantes sur la scène parisienne avec Jean Cocteau, Jules Roy, Maurice Nadeau, Angelo Rinaldi ou Jean Daniel.
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Dans les livres de son mari elle apparaît sous le nom de Lili. Ses amis l'appellent Lucette, pour ses élèves, elle est Madame Almanzor. Mais pour tous, elle est Madame Céline, la veuve du plus grand écrivain du XX siècle. De leur rencontre à Paris en 1936, jusqu'à la mort de l'auteur du Voyage au bout de la nuit à Meudon, le 1er juillet 1961, Lucette Destouches partagera son existence avec Louis-Ferdinand Céline.
Une existence peu banale, jalonnée d'aventures et d'épreuves, mais avec Céline, pouvait-il en être autrement ? Céline disparu, c'est elle qui veille à la postérité de son oeuvre. C'est à elle qu'il incombe désormais de lutter contre le plus sournois adversaire des créateurs : l'oubli. Depuis cinquante ans, le cercle des amis et des admirateurs n'a cessé de se resserrer autour de " Madame Céline ", Route des Gardes.
Autour de cette silhouette qui, modelée par des années de danse, demeurée éternellement jeune, semble leur enseigner la plus belle leçon de fidélité. En cette année 2012, qui marque le centième anniversaire de Lucette Destouches, quelques voix se sont réunies pour lui offrir un bouquet de textes inédits. Et rendre ainsi hommage à une personnalité restée aussi mystérieuse que discrète.
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L'insaisissable ; la vie de Dashiell Hammett
Richard Layman
- PIERRE-GUILLAUME DE ROUX
- 6 Juin 2011
- 9782363710093
Qui était Dashiell Hammett (1894-1961), l'auteur du mythique Faucon maltais qui illumina le grand écran ? Un ancien détective de l'agence Pinkerton entraîné à l'art de la filature, mais dont la santé défaillante limita les sorties sur le terrain... Un écrivain à succès qui savait cracher du mot pour assurer ses fins de mois, mais préféra la revue bon marché Black Mask à de plus prestigieuses. Un scénariste renommé d'Hollywood qui menait la grande vie, entouré de starlettes, mais embrassa la cause marxiste sans hésiter. Un homme qui soignait sa communication, mais devint la bête noire du FBI avant d'être jeté en prison et pire encore : censuré, « blacklisted ». A croire que d'autres privés d'un genre douteux venaient de le prendre au mot et lui faisaient répéter l'une de ces histoires « dures à cuire » dont Hammett avait pourtant le secret, et qui incarnent le polar moderne tel qu'on l'aime : brutal et incisif, sanglant et immoral. Trente ans après l'édition originale de Shadow Man, Richard Layman rouvre le dossier Hammett en apportant, dans cette version française, les corrections et compléments décisifs tirés de ses nouvelles découvertes.
Une biographie-enquête au plus près de l'énigme Hammett où s'aventurer à l'occasion du cinquantenaire de sa mort. Nouvelle édition revue et augmentée.
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« Ce n'est pas une seconde vie, car je ne garde aucune conscience de rien, on ne peut pas affi rmer que je vis une autre vie, impossible de reconnaître l'épanchement du songe dans la vie réelle dont parle le poète, cela ressemble à un chaos antérieur à la naissance, c'est aux antipodes de la vie réelle comme de la vie rêvée, c'est le noir total. » « Qu'advint-il ce jour de grand soleil, pendant notre déambulation à travers le cadastre quasi intact et pourtant détruit de cette nécropole qui porte le nom de Pompéi comme une mortelle blessure sous la lave et la cendre ? Il advint que je me sentis défaillir, que mes jambes me lâchaient, aussi défaillantes à me porter que mes phalanges s'exténuaient à tracer des mots sur la feuille pour ainsi dire agonisante. » Le Visiteur du monde Serge Koster, auteur délicieux, pur musicien de la langue, constate, un jour d'été, alors qu'il visite Pompéi, au bras de son épouse, Geneviève, qu'une mystérieuse pétrifi cation gagne ses membres. Quant aux mots qu'il vient de tracer sur son cahier à spirale, les voilà deve- nus microscopiques, impossibles à relire. De retour à Paris, le diagnostic tombe : il a bel et bien contracté un Parkinson. Découverte-choc qui ouvre à cet esprit de haute sensibilité la perspective d'une Métamorphose à e la Kafka. Songer à la limite que le mal imposera peu à peu aux gestes du corps comme à l'expansion et à l'expression des pensées réveille presqu'aussitôt le souvenir des origines et de l'infi ni. Paralysis agitans, tel se révèle l'étrange chemin de titubation éclairée, entre veille et sommeil, qui se dessine alors sous ses pieds. Serge Koster passe en revue les interdits d'être qu'il lui a bien fallu assumer : en tant que père mal- gré lui, variété de père tour à tour bourreau et victime dont la paternité même reviendrait davantage à Shakespeare (Le Roi Lear) qu'à son propre géniteur, père si inconstant qu'il n'est guère bon qu'à enfanter une oeuvre littéraire laquelle, hélas, peu comprise des lecteurs malgré quelques succès, évolue, elle-aussi, vers la forme dépouillée et introspective des presque journaux tel que Léautaud, le maître du genre, les aff ectionnait. Préexiste à ces états de la littérature et de la généalogie le regard du « Juif pas marrant » jeté dans la violence de l'Histoire, celui sans lequel le père n'aurait aucune consistance, celui de Trou de mémoire, improvisant, face aux vieux démons, une manière de transcendance entre fragile étoile de l'aube et terreurs nocturnes tenaces. Triomphe alors l'auteur dans toute sa quintessence, dans sa fi délité au monde qu'il a peut- être rêvé, le monde de grâce française universelle et légendaire qui a conduit sa vocation : « Je suppose qu'on rira de mes anathèmes, lesquels relèvent d'une tradition repérable. Je me vois assez bien dans la défroque du fantôme, investi d'une lourde peine (au sens de chagrin et de punition), réincarnant un ancien, un obscur grammairien, qui promène sa lanterne sur les décombres de ses grimoires chéris, et se désole.
La perversion du verbe est si outrée, si avancée que je ne reconnais plus le lien censé unir les interlocuteurs d'un même pays, toutes générations confondues.
La radio, la télévision, les publicités m'adressent des messages en un idiome qui m'est étranger sans même le soupçon de dépaysement poétique qu'on serait en droit d'attendre dans ces circonstances. »
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Armel Guerne, l'annonciateur
Charles Le brun, Jean Moncelon
- PIERRE-GUILLAUME DE ROUX
- 16 Juin 2016
- 9782363711601
Etre poète : dès l'adolescence Armel Guerne (1911-1980) eut conscience de cette vocation et il consacra sa vie entière à l'accomplir. Au prix de grands sacrifices parfois, jusqu'à renoncer un temps à l'écriture quand, face à l'Occupant, il entra en résistance. Mais sans jamais faiblir : il était guidé par une foi ardente, au feu de laquelle s'est forgée une exceptionnelle sensibilité. Qui le mit en fraternité avec la quête mystique de Nerval, la pensée du grand Paracelse, et le dota d'une aptitude singulière à percevoir l'essentialité des mots sous la diversité des langues.
Grâce à cette intelligence des profondeurs, il sut mieux que quiconque faire entendre en français la voix des Romantiques allemands - entre eux tous, Novalis et Hölderlin -, celle de Melville dont le formidable Moby Dick délivre un message secret... de tant d'autres encore qui sans lui auraient été tenus à de ternes atours francophones. Armel Guerne, salué par André Breton, ami de Bernanos, de Cioran, de Mounir Hafez...
Fut, ainsi, le poète par excellence, celui dont les mots font vibrer la transcendance et raniment en nous l'éclat d'un Age d'Or perdu. Charles Le Brun et Jean Moncelon, "l'un et l'autre à l'affût de l'Unique sous la pluralité des noms dont on le pare", devaient se croiser. La rencontre se fit "sous l'égide d'Armel Guerne". Il était donc naturel qu'ils unissent leurs voix pour nous rendre toute la mesure d'une personnalité et d'une oeuvre hors du commun.
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Brigitte Bardot l'art de déplaire
Marie Céhère
- PIERRE-GUILLAUME DE ROUX
- 4 Novembre 2016
- 9782363711748
"Brigitte Bardot appartient à cette aristocratie de stars qui pouvait s'adonner impunément au plaisir de déplaire. Elle en fit même un art malgré elle". Pourquoi Brigitte Bardot dérange-t-elle autant ? Peut-être parce qu'elle refuse de se prêter aux clichés et aux raccourcis bien commodes que la presse et les fans véhiculent sur son compte. Ni icône de la libération sexuelle, ni actrice accro aux écrans et aux paillettes, celle qui fit sensation, en 1956, à demi nue, dans Et Dieu créa la femme, le film de Roger Vadim, ignora superbement les propositions mirobolantes venues de Hollywood et mit fin à sa carrière, en 1973, sans le moindre état d'âme.
Car la jeunesse et la beauté ne suffisaient pas à tout expliquer de l'énigme BB. Son corps de rêve et sa fraîcheur de femme-enfant résistèrent à toute tentative d'inventaire érotique et de récupération idéologique soufflée par Mai 68. Ses histoires d'amour, si mouvementées fussent-elles, ne tinrent jamais le langage du féminisme revanchard. Comble du comble, celle que toutes les autres femmes s'efforçaient d'imiter en tous points - vêtements, coiffure, démarche -, entama résolument sa seconde vie, les pieds dans la boue : devenue désormais porte-parole de la cause animale, Brigitte Bardot n'a jamais mâché ses mots pour dénoncer haut et fort, scandale sur scandale, quitte à casser définitivement son ! image.
Sans doute le prince de Ligne se fût-il écrié, émerveillé, à sa vue : "Du naturel, rien que du naturel !". La star si "médiatiquement incorrecte" est ici réhabilitée dans sa vérité par Marie Céhère au fil de subtils décryptages et de précieuses leçons de désir.
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Maria Van Rysselberghe, la "petite dame" d'Andre Gide
Jacques Roussillat
- PIERRE-GUILLAUME DE ROUX
- 23 Février 2017
- 9782363711809
« La première fois que je l'ai rencontré, il avait une trentaine d'années. On n'imagine pas séduction plus rare, charme plus enveloppant ; mais ce qui dans mon souvenir domine toutes les impressions, c'est la profonde originalité de cet être. Sur rien, il ne pensait comme personne ; ce qu'il disait ne procédait jamais du paradoxe, mais d'une vision nouvelle à laquelle cette courtoisie dont il ne se départait jamais vous invitait à collaborer ; et l'ivresse inconsciente qu'il éprouvait à se sentir si particulier en augmentait le prix. » (Maria Van Rysselberghe) «Lors de l'agonie de Gide, l'avant-veille de sa mort, la Petite Dame, prise de remords, se penche vers son ami : « Vous m'entendez bien ? [Vague signe.] Il y a une chose que je voulais vous dire depuis quelque temps : vous avez toujours déploré de vivre au milieu de muets, eh bien ! sachez que depuis trente-trois ans, je tiens un journal de votre vie où j'ai relaté tout ce que j'ai pu, n'ayant qu'un souci : vous montrer dans votre intégrité. » Elle fut la première à remarquer le talent d'André Gide. Elle devint sa confidente, son amie mais aussi sa meilleure lectrice, ses yeux et ses oreilles, celle qu'il consultait en premier pour introduire un nouveau talent au sein de la NRF, créée en 1908, celle qui étudia commenta tous les auteurs du catalogue de la revue et accueillit si souvent le comité de lecture dans ses propres salons. Enfin celle qui comprit mieux que personne la blessure intime de l'homosexuel avant de prendre de plus en plus ses distances avec l'éducation bourgeoise et de s'engager elle-même, après l'idylle platonique avec le poète Émile Verhaeren, dans une histoire d'amour douloureuse avec Aline Mayrisch, critique avertie, épouse du grand aciériste luxembourgeois, unique autre figure féminine acceptée dans le cercle de la NRF.
Elle atteignait la taille de Louis XIV, 1 m 52, ce qui lui valut le surnom de «Petite dame»... Née à Bruxelles, en 1866, au coeur de cette Belgique de l'avant-garde artistique dominée par l'Art Nouveau et le Symbolisme, terre de puissants mécènes issus des industries, Maria Monnom est la benjamine d'une famille d'imprimeurs-éditeurs qui reçoivent l'élite littéraire et artistique. Elle deviendra la femme de Théo Van Rysselberghe, peintre néo-impressionniste, ami de Toulouse Lautrec, qui a marqué la postérité. Parmi ses proches, on compte des hommes comme le peintre Edmond Cross, Roger Martin du Gard, Jean Schlumberger, l'homme de théâtre Jacques Copeau ont apprécié ses qualités et ses mérites. Elle avait le sens du portrait, la plume alerte, le goût très sûr, visionnaire ainsi qu'une mémoire imparable, quasi clinique.
Les Cahiers de la Petite Dame commenceront à paraître quatorze ans après sa mort et vingt-deux ans après la mort de Gide ! Pourquoi les éditions Gallimard ont-elles tant attendu ? On peut s'étonner de ces dates tardives. Seul Claude Martin pourrait nous expliquer tout cela par le détail. Les Cahiers paraissent en quatre tomes échelonnés sur quatre ans, de 1973 à 1977, dans la collection des Cahiers André Gide. Gide écrase tout et le nom de l'auteur (Mme Théo Van Rysselberghe) (elle n'a pas droit à son prénom) n'est mentionné que dans un court texte en quatrième de couverture, sous les caractères flamboyants du titre de la collection. Procédé assez blessant pour Maria Van Rysselberghe ; « l'esprit de La NRF », tant vanté, demeurait en effet teinté de misogynie. André Malraux dans sa préface rachète ces maladresses.
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"François s'était entendu avec de nombreux éditeurs pour en publier des titres dans sa collection de poche. Avec Esmenard, l'héritier d'Albin-Michel ; Bardet et Flamand, au Seuil ; Les Editions sociales ( où l'on s'étonnera qu'il ait vendu plus d'exemplaires du Manifeste du Parti Communiste en un mois qu'elles-mêmes en dix ans. Publication de Marx qui, en ces temps de guerre froide, le fera traiter de suppôt de Moscou par l'ambassadeur des États Unis, peut-être un maccarthyste attardé) ; Le Cerf, qui tenait boutique au rez-de-chaussée du couvent de dominicains, boulevard de Latour-Maubourg, où siégeait le Père Boisselot et où François avait participé au lancement de Télérama ( comme à Venise Saint-Mar et non Saint-Marc, pourquoi, alors que l'on courre le cer(f), ce mammifère ruminant de nos forêts, dit-on les Editions du Cerf ? se demandait-il), dont il publiera l'édition des quatre évangélistes agrés par l'Eglise ( l'Évangile selon saint Jean, d'abord : « Au commencement était la parole... toutes choses ont été faites par elle... et la parole a été faite chair...»). Plus tard, comme on reprochera à 10/18 de manquer de fiction, le fonds romanesque de Plon ayant été abandonné à Hachette pour son Livre de poche, et plutôt que d'éditer des rebuts, François proposera à Jérôme Lindon de publier le Nouveau Roman en édition de poche. Bien que François vît dans le Nouveau Roman une littérature convenue, il constituait un ensemble historiquement cohérent. Lindon trouvera déraisonnable le risque financier que prenait François, mais il acceptera. Il sera stupéfait de découvrir les livres de Robbe-Grillet, Les Gommes, de Marguerite Duras, Moderato cantabile, de Beckett ( marqué par son époque, François verra et reverra Fin de partie) vendus en 10/18 autant que des romans de gare. De Moderato cantabile, François gardera le souvenir d'un tête-à-tête avec Marguerite Duras qui, de bar en bar, et ayant refuser de parler des Petits chevaux de Tarquinia, dura jusqu'à trois heures du matin ( il savait que ce roman l'embarrassait dont la forme trop mauracienne n'était pas de sa manière pour ne pas dire maniéré. Se disant cavalier et faisant semblant de croire que le sujet en était des chevaux, il avait insister pour qu'elle lui en parlât afin de la taquiner avec Tarquinia). François rejoignit Prédica, soûlé de mots et de Coca-Cola. Marguerite, hors de toute considération politique, préférant le vin rouge."
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Entrons dans le secret des générations mitterrandiennes. On y trouve les proches de la première heure, bien sûr, mais aussi et surtout une impressionnante toile d'amitiés et de fidélités qui, en se tissant à l'infini, ne fait quasiment jamais se croiser ses membres et pour cause : le mélange des genres est toujours risqué quand il n'est pas aberrant. Ce réseau éclate en une arborescence dont les rameaux irrigueront à leur tour de nouveaux réseaux, qui, en apparence, n'ont aucun point commun mais qui, tous, sont au service de la volonté d'un seul homme. Certains mitterandiens sont célèbres : Pierre Bérégovoy, Jacques Séguéla, Georges-Marc Benhamou, etc. Outre les Charentais de sa jeunesse, les figures de la guerre et de la Résistance, les politiques, les intellectuels ou les communicants, on compte bien entendu les amitiés et les amours féminines, les médecins et les hommes de l'ombre. De Gaulle excepté, Mitterrand est le seul président de la République qui a suscité autant de livres, de colloques, de documentaires 2 : « Comme si l'évocation de son souvenir aidait à combler un vide, écrivait Robert Schneider dix ans après sa mort. Comme s'il n'avait pas été remplacé, ni à la tête de l'État, ni à la tête de la gauche. Comme s'il existait bel et bien aujourd'hui, dans une France qui plus que jamais doute d'elle-même, une nostalgie Mitterrand.» Les pages les plus controversées des deux septennats (le cynisme politique, les relations avec René Bousquet, les « affaires », les coups tordus, les écoutes, le «mensonge d'État» sur la santé, son hostilité à la réunification allemande) se sont estompées. « Il nous avait dit : «Je ne vous quitterai pas», remarquait déjà Stéphane Denis quatre ans après sa mort. Il a tenu parole et aurait même tendance à exagérer4.» Dans leur majorité, les Français préfèrent se souvenir de l'abolition de la peine de mort, de la contribution au développement de l'Union européenne, des grands travaux et aussi des progrès sociaux, comme l'atteste, vingt ans après sa mort, un sondage de l'Institut Odoxa pour Le Parisien. « Quelque chose fascine dans la fascination qu'il a exercée et c'est elle qui mériterait aujourd'hui qu'on s'y intéresse», observe Pierre Nora (Le Débat, mai 2000) Le moins que l'on puisse dire est que François Mitterrand nous a légué une image contrastée, et, en fin de compte, fascinante, sinon séduisante, d'un « artiste de la politique, selon le mot d'Alain Duhamel, peut-être le plus fascinant du xxe siècle français, à coup sûr le plus complexe, le plus romanesque, le plus atypique, le plus labyrinthien 1 ». Mais aussi - et peut-être surtout - un homme de la France provinciale, de la France « profonde » (au double sens de ce mot), de la France de toujours, enra- ciné dans l'histoire et dans la géographie nationales, plus à l'aise avec Barrès et Chardonne qu'avec Marx et ses épigones internationalistes. Un homme en qui, bien malgré eux, ses adversaires politiques reconnaissaient un compatriote par le coeur, par la culture, par l'amour de la vie et par l'interrogation sur la mort - et, dans ces divers domaines, la comparaison avec ses successeurs ne peut que jouer très largement en sa faveur. Sans que son règne soit perçu comme un âge d'or, les Français ne peuvent se retenir d'éprouver pour notre « dernier grand président », le « dernier roi de France », une certaine empathie : « Son bilan peut être négatif et le résultat, pour nous, catastrophique, observait encore Stéphane Denis lors du dixième anniversaire de sa disparition, son auteur luit doucement comme un personnage dont la chaleur ne se serait pas éteinte après sa mort.
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"« Il a fallu du temps pour digérer les passions, les affronts, les massacres, toute cette haine déversée sur les nôtres. Il fallut du temps pour atteindre à une vue élargie et apaisée, pour passer d'un nationalisme de combat à la conscience sereine de l'identité. Oui, il a fallu du temps pour en arriver à cette idée nouvelle qu'en affirmant l'identité de « mon peuple » je défends celle de tous les peuples, qu'en assurant le droit égal de chaque culture, j'assure le même droit pour les miens. » C'est Dominique Venner (1935-2013), l'historien qui revient sur les années d'action du soldat puis du militant politique qu'il fut entre 1954 et 1970. Avec le temps son regard, dénué de toute complaisance ; ne cesse d'éclairer la valeur d'un engagement total, qui fut façonné dans la rigueur et l'abnégation. La guerre d'Algérie, revisitée sous tous ses aspects, fournit l'un des théâtres les plus retentissants d'une méditation élevée sur la force. Force des causes égales en dignité. Force et foi - souvent variables - des hommes confrontés à l'épreuve du choix et de la mort. Force insidieuse des évènements qu'on ne peut toujours mesurer.
C'est encore la même force qui inspirera à Dominique Venner l'instinct de se retirer au coeur de l'étude, fidèle à sa quête d'authenticité.
Préface de Bruno de Cessole.
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