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Prix
La Decouverte
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Beauté fatale ; les nouveaux visages d'une aliénation féminine
Mona Chollet
- La découverte
- Poche Essais
- 23 Avril 2015
- 9782707185815
Soutiens-gorge rembourrés pour fillettes, obsession de la minceur, banalisation de la chirurgie esthétique, prescription insistante du port de la jupe comme symbole de libération : la " tyrannie du look " affirme aujourd'hui son emprise pour imposer la féminité la plus stéréotypée. Décortiquant presse féminine, discours publicitaires, blogs, séries télévisées, témoignages de mannequins et enquêtes sociologiques, Mona Chollet montre dans ce livre comment les industries du " complexe mode-beauté " travaillent à maintenir, sur un mode insidieux et séduisant, la logique sexiste au coeur de la sphère culturelle.
Sous le prétendu culte de la beauté prospère une haine de soi et de son corps, entretenue par le matraquage de normes inatteignables. Un processus d'auto-dévalorisation qui alimente une anxiété constante au sujet du physique en même temps qu'il condamne les femmes à ne pas savoir exister autrement que par la séduction, les enfermant dans un état de subordination permanente. En ce sens, la question du corps constitue bien la clé d'une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences à celle contre les inégalités au travail. -
Chez soi ; une odyssée de l'espace domestique
Mona Chollet
- La découverte
- Poche Essais
- 13 Octobre 2016
- 9782707192196
La maison, le chez-soi : de ce sujet, on a souvent l'impression qu'il n'y a rien à dire. Pourtant, la maison est aussi une base arrière où l'on peut se protéger, refaire ses forces, se souvenir de ses désirs, résister à l'éparpillement et à la dissolution. Un bel essai, intelligent et sensible, par l'auteure de Beauté fatale.
Le foyer, un lieu de repli frileux où l'on s'avachit devant la télévision en pyjama informe ? Sans doute. Mais aussi, dans une époque dure et désorientée, une base arrière où l'on peut se protéger, refaire ses forces, se souvenir de ses désirs. Dans l'ardeur que l'on met à se blottir chez soi ou à rêver de l'habitation idéale s'exprime ce qu'il nous reste de vitalité, de foi en l'avenir.
Ce livre voudrait dire la sagesse des casaniers, injustement dénigrés. Mais il explore aussi la façon dont ce monde que l'on croyait fuir revient par la fenêtre. Difficultés à trouver un logement abordable, ou à profiter de son chez-soi dans l'état de " famine temporelle " qui nous caractérise. Ramifications passionnantes de la simple question " Qui fait le ménage ? ", persistance du modèle du bonheur familial, alors même que l'on rencontre des modes de vie bien plus inventifs...
Autant de préoccupations à la fois intimes et collectives, passées ici en revue comme on range et nettoie un intérieur empoussiéré : pour tenter d'y voir plus clair, et de se sentir mieux.
Prix essai des lecteurs de L'Hebdo 2015 -
Ceci est mon sang ; petite histoire des règles, de celles qui les ont et de ceux qui les font
Elise Thiébaut
- La découverte
- Poche Essais
- 14 Mars 2019
- 9782348042898
Avoir ses « ourses », ses « ragnagnas », ses « coquelicots » ou « l'Armée rouge dans sa culotte »... : quelle que soit la façon dont on l'appelle, ce phénomène naturel qui consiste, pour les femmes, à perdre un peu de sang tous les mois (sans en mourir !) reste un tabou dans toutes les sociétés.
Pour en finir avec cette injustice, Élise Thiébaut nous propose d'explorer les dessous des règles : elle nous fait découvrir les secrets de l'ovocyte kamikaze, l'histoire étonnante des protections périodiques, les mythes et superstitions véhiculés notamment par les religions... Et bien d'autres choses encore sur ce fluide qui, selon les dernières avancées de la science, pourrait bien nous sauver la vie.
Alors, l'heure est-elle venue de changer les règles ? La révolution menstruelle, en tout cas, est en marche. Et ce sera la première au monde à être à la fois sanglante et pacifique.
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La matrice de la race ; généalogie sexuelle et coloniale de la Nation française
Elsa Dorlin
- La découverte
- Poche Sciences Humaines
- 26 Novembre 2009
- 9782707159052
La race a une histoire, qui renvoie à l'histoire de la différence sexuelle. Au XVIIe siècle, les discours médicaux conçoivent le corps des femmes comme un corps malade et l'affligent de mille maux : suffocation de la matrice , hystérie , fureur utérine , etc. Le sain et le malsain justifient efficacement l'inégalité des sexes et fonctionnent comme des catégories de pouvoir. Aux Amériques, les premiers naturalistes prennent alors modèle sur la différence sexuelle pour élaborer le concept de race : les Indiens Caraïbes ou les esclaves déportés seraient des populations au tempérament pathogène, efféminé et faible. Ce sont ces articulations entre genre, sexualité et race, et leur rôle central dans la formation de la Nation française qu'analyse Elsa Dorlin, au croisement de la philosophie politique, de l'histoire de la médecine et des études sur le genre. La Nation prend littéralement corps dans le modèle féminin de la mère , blanche et saine, opposée aux figures d'une féminité dégénérée - la sorcière, la vaporeuse, la vivandière hommasse, la nymphomane, la tribade et l'esclave africaine. Il apparaît ainsi que le sexe et la race participent d'une même matrice au moment où la Nation française s'engage dans l'esclavage et la colonisation.
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Suicides en série sur le lieu de travail, " épidémie " de troubles musculo-squelettiques, explosion des pathologies professionnelles... Le développement du mal-être au travail déconcerte les entreprises, l'État, les chercheurs et les experts. Et dans l'urgence se multiplient les fausses solutions qui risquent de virer au " despotisme compassionnel " sans rien résoudre sur le fond. C'est à ce paradoxe intenable que réagit Yves Clot dans cet essai vif et informé. Il rassemble les différentes pièces du puzzle social : discours officiels, analyses de cas, controverses scientifiques et récits. Il montre comment la négation des conflits autour de la qualité du travail au sein de l'entreprise menace le collectif et la vie des organisations.
En se mobilisant avec tous les acteurs concernés - dirigeants d'entreprise, syndicalistes et spécialistes -, celles et ceux qui sont en première ligne peuvent " retourner " la situation. Pour en finir, enfin, avec les " risques psychosociaux ". -
Les Africaines ; histoire des femmes d'Afrique noire du XIXe au XXe siècle
Catherine Coquery-vidrovitch
- La Decouverte
- Poche Sciences Humaines
- 17 Janvier 2013
- 9782707175458
De la veille de la colonisation à nos jours, la condition féminine en Afrique subsaharienne a connu d'extraordinaires mutations, à des rythmes différents d'un point à l'autre du continent, du Sénégal à l'Afrique du Sud et du Kénya au Congo. Dans ce monde où modes de vie anciens et nouveaux se côtoient et se mêlent, la vie, le rôle et les activités des femmes offrent un éventail de situations extrêmement diversifiées. En un siècle, tout y a changé, à commencer par le déplacement, à un rythme accéléré, des femmes de la campagne vers les villes.
De leurs tâches quotidiennes à leurs activités économiques, de leur éducation à leur sexualité, de leur influence sociale à leur rôle politique, de leur affectivité à leur créativité, tout contribue à faire des femmes africaines un des moteurs de leurs sociétés. Connaître leur histoire, c'est comprendre le rôle essentiel qu'elles ont joué dans l'histoire du continent, mais aussi, par l'espoir dont elles sont porteuses, les possibilités d'évolution des sociétés africaines.
Publiée initialement en 1994, cette vaste fresque historique et sociale est signée de l'une des meilleures spécialistes de l'histoire du continent. -
Sociologie de Marseille
Michel Peraldi, Claire Duport, Michel Samson
- La découverte
- Reperes Decouverte
- 16 Avril 2015
- 9782707174321
Marseille a connu, depuis les années 1960, une transformation économique et sociale fondamentale lorsque son port au rayonnement mondial s'est mué en centre administratif et provincial, déserté par les bourgeoisies commerçantes, laissant de côté les classes populaires.
De ce moment perdurent des légendes encore vivaces. Marseille, même assommée par la crise économique, reste une ville imaginée, représentée par les médias, le cinéma ou la littérature, autant qu'habitée, mais fracturée. Le face-à-face tendu d'une classe moyenne administrative et d'une grande pauvreté divise encore un centre-ville qui a résisté à la gentrification.
Parce que les notables locaux jouent un rôle crucial dans une ville où nombreux sont ceux dont la subsistance dépend des deniers publics, il faut analyser les dispositifs politiques et leur fonctionnement.
Enfin, Marseille est l'objet et l'enjeu de l'une des plus grandes opérations d'urbanisme menée en France au XXIe siècle. Sa " renaissance " économique prend la forme d'une réinvention des espaces portuaires " rendus " à la ville et animés par des industries culturelles. Mais au bénéfice de qui et au prix de quelles expulsions ? -
Dans ce livre choc, fruit d'une enquête de deux ans en Amérique du Nord, en Asie et en Europe, l'auteure du Monde selon Monsanto montre que la cause principale de l'épidémie de cancers est d'origine environnementale et due aux quelque 100 000 molécules chimiques qui ont envahi notre environnement, et principalement notre alimentation, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Depuis les années 1980, on assiste dans les pays dits " développés " à une inquiétante évolution : augmentation du taux d'incidence du cancer de 40 % en trente ans (déduction faite du facteur de vieillissement de la population), progression des leucémies et des tumeurs cérébrales chez l'enfant d'environ 2 % par an, progression similaire pour les maladies neurologiques (Parkinson et Alzheimer) et auto-immunes, ou pour les dysfonctionnements de la reproduction. Comment expliquer cette épidémie ?
C'est à cette question que répond Marie-Monique Robin dans ce livre choc, fruit d'une enquête de deux ans en Amérique du Nord, en Asie et en Europe. S'appuyant sur de nombreuses études scientifiques, mais aussi sur les témoignages de chercheurs et de représentants des agences de réglementation, elle montre que la cause principale de l'épidémie est due aux dizaines de milliers de molécules chimiques qui ont envahi notre quotidien et notre alimentation. Elle décortique le système d'évaluation et d'homologation des produits chimiques, à travers les exemples des pesticides, de l'aspartame ou du bisphénol A, et montre qu'il est totalement défaillant et inadapté. Surtout, elle raconte les pressions et les manipulations de l'industrie chimique pour maintenir sur le marché des produits hautement toxiques. -
Yoga, une histoire-monde ; de Bikram aux Beatles, du LSD à la quête de soi : le récit d'une conquête
Marie Kock
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 14 Mars 2019
- 9782707198969
Sur les 300 millions de pratiquants que compte le yoga dans le monde, combien partagent la même expérience que d'authentiques ascètes hindous ? Façonnée pour séduire largement, la discipline s'est considérablement modifiée depuis son origine et constitue aujourd'hui un cas exemplaire de culture mondialisée. Marie Kock en propose une histoire méconnue, critique et vivante.
Pour évoquer l'enthousiasme qu'il suscite aujourd'hui, on parle de " boom ", de " phénomène ", de " déferlante ". Deux millions et demi d'individus pratiquent le yoga en France. Trois cents millions dans le monde. Je fais partie de cette masse en constante expansion.
Je suis journaliste et je fais du yoga depuis dix ans. Je l'enseigne depuis deux. À Paris, en Inde ou en Californie, je peux pratiquer un yoga qui me sera toujours familier, mélange de philosophie indienne, de postures parfois spectaculaires et de promesses de sérénité et de vie meilleure inspirées des techniques de développement personnel. Cet assemblage standard est présenté partout comme le yoga traditionnel, comme la survivance d'un art et d'une sagesse millénaires.
Pourtant, le yoga que nous pratiquons aujourd'hui est un yoga moderne, vieux d'une centaine d'années à peine, pensé pour répondre aux besoins de l'Occident et y être exporté. Par qui ? Par des gourous indiens qui y ont vu un moyen de revaloriser un savoir et une pratique qui périclitaient dans leur propre pays mais pouvaient être revêtus des atours de l'authenticité.
Opérations séduction à Hollywood, fascination pour les muscles et la pop culture, batailles théoriques autour du LSD, du nationalisme indien et de la relation à Dieu, guerriers en lutte contre l'oppression coloniale britannique, développement de franchises mondialisées et stars du showbiz converties en hommes-sandwichs, c'est cette histoire fascinante et méconnue de la conquête du monde par le yoga que j'ai voulu raconter ici. -
Manifeste pour le progrès social ; une meilleure société est possible
Marc Fleurbaey, Collectif
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 10 Janvier 2019
- 9782348041754
Déréglementation, crise économique, tensions sociales, déstabilisation démocratique, guerre : la période 1980-2030 va-t-elle rejouer le drame de 1890-1940, avec en outre la forte probabilité d'être suivie de cataclysmes environnementaux balayant tout sur leur passage dans la seconde moitié du siècle ?
La situation paraît chaque jour plus alarmante et il est intolérable de constater l'écart entre les possibilités considérables, inégalées dans le passé, dont jouissent la plupart des sociétés du monde entier, et la piètre performance des institutions et des gouvernements. Les échecs institutionnels et les problèmes de gouvernance sont partout, dans le secteur privé comme dans le secteur public. Or nous pouvons faire beaucoup mieux, nous pouvons construire une société meilleure.
S'appuyant sur le travail d'un panel mondial de chercheurs en sciences sociales, ce manifeste propose une vision fondée sur une nouvelle manière de penser et de réformer nos principaux piliers institutionnels : marchés, entreprises, politiques de protection sociale et mécanismes de délibération démocratique.
Il délivre un message d'espoir et un appel à l'action, à un moment où de nouvelles menaces pèsent sur l'avenir et où les idéologies du siècle passé ont été discréditées. Ni la perte des illusions ni l'essor du capitalisme ne devraient justifier la fin de la quête de justice sociale.
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En tant que projet de reconnaissance et de réévaluation des processus de minorisation à l'oeuvre dans la société, le multiculturalisme a été soumis à de rudes critiques ces dernières années. Dans le contexte sécuritaire et répressif de l'après-11 Septembre, sa fin, voire sa mort furent annoncées, y compris par des gouvernements qui ne l'ont jamais expérimenté. Pourtant, les enjeux qu'il revêt demeurent toujours d'une grande actualité : comment vivre ensemble, comment « faire société » ? Faut-il araser ou consacrer les différences ? Comment penser l'altérité à l'aune des questions fondamentales d'égalité et de justice sociale ? Ce sont ces champs problématiques que l'ouvrage propose d'explorer au prisme de débats philosophiques, d'une étude historique de l'intégration et de la citoyenneté, de l'examen critique des politiques nationales, à l'intersection d'une valorisation proclamée de la diversité et du renouvellement des processus de racisation et d'exclusion sociale.
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"ni putes ni soumises.
" c'est avec ce slogan volontairement provocateur qu'une poignée de filles de banlieues lancent au printemps 2002 un manifeste dénonçant le machisme et les violences masculines, qui débouche sur une " marche des femmes contre les ghettos et pour l'égalité" et sur un mouvement de grande ampleur. fadela amara en est l'initiatrice et la figure emblématique. ce livre correspond à son désir de briser l'omerta et de poursuivre les débats engagés alors.
A travers l'évocation de son parcours et les témoignages reçus pendant la marche, elle tente ici de comprendre les raisons de la dérive des banlieues. au-delà de son récit singulier, ce sont les voix de milliers de jeunes femmes qui se font entendre, exprimant leurs interrogations et leur révolte: pourquoi cette recrudescence des violences à l'égard des filles et cette régression du statut des femmes dans les cités ? face au constat amer de la décomposition du lien social et de la dégradation des rapports entre hommes et femmes, fadela amara délivre ici un message de colère, de lutte et d'espoir.
Celui de voir les filles des cités gagner leur liberté, dans un rapport pacifié avec l'autre sexe. " l'analyse de fadela amara est précise, sobre et effrayante. " le monde.
"clair, facile à lire, allant à l'essentiel, l'ouvrage de fadela amara nous permet de mieux comprendre comment les relations hommes-femmes dans les quartiers ont pu se dégrader autant, au point de remettre en cause la mixité. [...] ayant impulsé une forte dynamique et un réveil des consciences, le mouvement "ni putes ni soumises" ne peut ni ne doit s'arrêter là.
Ce livre en est la preuve. " syndicalisme hebdo. " un témoignage important pour qui veut comprendre la décomposition du lien social et la dégradation des rapports entre garçons et filles dans les banlieues populaires. " réforme.
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Afin d'atteindre le bonheur sécuritaire, nous acceptons docilement d'être surveillés, tracés, fichés, catalogués... Comment ce consentement a-t-il été fabriqué ? Cet ouvrage fait l'histoire des mécanismes qui nous dépossèdent un peu plus chaque jour de nos libertés individuelles.
Sont passées en revue les multiples facettes de cette injonction à l'ordre sécuritaire ; « architecture défensive », fichiers, biométrie..etc.. qui installent la peur au coeur des rapports sociaux.
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Marie-Hélène est coiffeuse. Christophe anime un jardin partagé à cinquante mètres de la cité de son enfance. Sacha termine ses études de droit et rêve de devenir avocat. Des gens presque ordinaires. qui sont tous d'anciens détenus.
Dans le cadre de la campagne « Ils sont nous » de l'Observatoire international des prisons (OIP), ils ont raconté leur parcours à un écrivain : leur vie avant d'avoir affaire à la justice, ce moment où ils ont « basculé », leur découverte de la détention et la trace qu'elle a laissée.
Issus de ces rencontres, huit textes bruts en forme de portraits, d'instants de vie, d'histoires cabossées. Ils nous rapprochent de la vérité crue, celle de l'humain derrière le fait divers. Celle de familles qui se débattent et ne voient pas, de l'école qui oriente vers le décrochage, du quartier qui offre ses cursus parallèles, de la justice et de la prison qui assènent leurs coups.
Les témoignages de ces anciens détenus et les regards d'écrivains bousculent les images de monstres, racailles ou irrécupérables. Ils nous amènent à voir ce que la réponse carcérale met à l'abri des regards : le clair et l'obscur existent en chacun de nous.
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Les défricheurs ; voyage dans la France qui innove vraiment
Eric Dupin
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 11 Septembre 2014
- 9782707175625
Le journaliste Éric Dupin, auteur du succès de librairie Voyages en France (Seuil) a recueilli de nombreux témoignages des acteurs d'un mouvement social invisible. En effet, loin des start up et des vendeurs compulsifs, d'une manière plus ou moins radicale, nombreux sont ceux qui se sont détachés du modèle productiviste et consumériste qui nous étouffe. Cette minorité agissante expérimente, innove, invente, guidée par un idéal lesté de pragmatisme. Une enquête vivante et passionnante.
Bien plus de Français qu'on ne l'imagine vivent déjà selon une échelle des valeurs différente de celle qu'impose la société actuelle. Plus ou moins radicalement, ils se sont détachés du modèle productiviste et consumériste qui nous étouffe. Guidés par un idéal lesté de pragmatisme, ces défricheurs d'un monde nouveau expérimentent et innovent dans des domaines fort divers. Certains, souvent en rupture franche avec la société, vivent dans des yourtes ou dans des " habitats légers ". D'autres, à l'opposé, sont des " alterentrepreneurs " qui se fraient un chemin exigeant, socialement et écologiquement, dans l'économie de marché. Et le champ des expérimentations est vaste : agriculture paysanne et circuits de proximité, écovillages et habitats partagés, renouveau coopératif et solidarité inventive, éducation populaire et écoles alternatives.
C'est cette richesse et cette diversité que révèle ce livre, fruit d'une vaste enquête conduite pendant près de deux ans dans une dizaine de régions. L'auteur a recueilli de très nombreux témoignages et réflexions des acteurs de ce mouvement social invisible, souvent surprenants, toujours passionnants. L'ouvrage s'interroge enfin sur le sens de ce fourmillement d'initiatives. De très nombreux défricheurs rencontrés rejettent la politique, mais l'utopie concrète qu'ils vivent a bel et bien un sens politique. Pour autant, le changement social peut-il naître de l'essaimage d'alternatives locales ? Et, au-delà de la convergence vers des valeurs écologiques et sociales qui caractérise cette mouvance, comment définir la postmodernité à laquelle de plus en plus de gens aspirent ? -
Les ouvrières de l'après-68 n'ont plus grand-chose de commun avec leurs mères : elles ne sont ni fatalistes ni soumises. Et, de fait, grâce à leurs combats, de nouvelles lois ont révolutionné le travail et, plus largement, la société. Fanny Gallot a recueilli les témoignages précis des femmes engagées dans cette lente et profonde révolution. Des histoires surprenantes et émouvantes, en particulier celles des ouvrières de Chantelle et Moulinex, dont les luttes ont marqué l'actualité.
Alors que depuis la fin des années 1990, le monde ouvrier revient sur le devant de la scène avec des luttes de plus en plus dures (occupations, séquestrations, grèves de la faim, menaces de faire " sauter l'usine ", etc.), le rôle joué par les femmes a été passé sous silence. À la différence des hommes, elles ont souvent effectué leur carrière entière dans la même usine et subissent de plein fouet l'épreuve des restructurations ou de la liquidation pure et simple.
Qui sont ces femmes décidées à " en découdre " ? Ayant commencé à travailler après 1968, elles n'ont plus grand-chose de commun avec leurs mères : elles ne sont ni fatalistes ni résignées. Grâce à leurs combats, de nouvelles lois ont révolutionné le travail et, plus largement, la société. Elles ont obtenu d'être reconnues comme des salariée à part entière, et non pas comme des subalternes devant se contenter d'un salaire d'appoint. Elles ont mis en cause le pouvoir des petits chefs disposant d'un quasi-droit de cuissage. Elles ont donné sa dignité au travail en usine jusqu'alors considéré comme dégradant pour une femme. Elles ont changé le fonctionnement syndical en refusant de tout déléguer aux hommes. Les syndicats ont été obligés de prendre en charge des questions comme la contraception, l'avortement ou le partage des tâches familiales.
Fanny Gallot s'est appuyée, entre autres, sur les témoignages précis des femmes engagées dans cette lente et profonde révolution. Elle raconte leurs histoires surprenantes et émouvantes, comme celles des ouvrières de Chantelle et Moulinex, dont les luttes ont marqué l'actualité. -
Quand les femmes auront disparu ; l'élimination des femmes en Inde et en Asie
Bénédicte Manier
- La Decouverte
- Poches Decouverte
- 11 Septembre 2008
- 9782707156242
Entre 1990 et 2005, l'Asie a vu le nombre de « femmes manquantes » passer de 100 millions à 163 millions : toutes ces absentes sont des petites filles qui n'ont pas pu naître, qui ont été tuées à la naissance ou qu'on a laissées mourir en bas âge.
L'Asie rejette les filles au nom de préjugés liés à l'honneur, de croyances religieuses et de plus en plus, de calculs économiques qui font des garçons un investissement pour l'avenir et des filles une charge. En Inde, par exemple, la dot nécessaire à leur mariage en fait un insupportable fardeau financier. Echographie et avortement sont donc utilisés à grande échelle pour se débarrasser des foetus féminins, tandis qu'infanticides et abandons de bébés filles sont loin d'avoir disparu.
Fruit d'une longue enquête de terrain, ce livre rend compte de cette impressionnante réalité. Bénédicte Manier relate l'élimination organisée des petites filles et ses répercussions, en particulier en Inde : femmes obligées d'avorter, célibataires ne trouvant plus d'épouses, fiancées vendues et « partagées » entre plusieurs hommes...
Cette nouvelle édition, enrichie d'une postface dévoilant les données les plus récentes, décrit l'émergence en Asie d'une génération de plusieurs dizaines de millions d'hommes seuls. Et ce déficit de femmes, inédit dans l'histoire de l'humanité, aura des conséquences sociales difficiles à imaginer...
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Un jeune homme joue et chante au milieu des décombres et des maisons éventrées. La photo, prise à Yarmouk, ville de réfugiés palestiniens de la banlieue de Damas, a fait le tour du monde.
Ce musicien est devenu un symbole d'humanité face à la guerre. Après avoir enduré avec dignité les souffrances du conflit syrien, celui que l'on surnomme désormais le « pianiste des ruines » a finalement dû se résoudre à prendre le chemin de l'exil : en guise d'avertissement, Daech avait brûlé son piano... Partageant le sort de milliers d'autres, il a ainsi connu la séparation d'avec sa famille, la périlleuse traversée de la Méditerranée, l'éprouvante route des Balkans, puis l'arrivée en Allemagne.
Dans cette autobiographie bouleversante, Aeham Ahmad raconte son enfance de Palestinien en Syrie, son apprentissage de la musique au sein d'une famille talentueuse, jusqu'à la révolution de 2011, bientôt engloutie par la guerre. Un éclat d'obus le blesse à la main. Bravant la peur, il décide alors de jouer dans la rue, se laissant filmer pour témoigner de la résistance qui subsiste, obstinée, dans la ville assiégée. Car ce livre a une portée politique. Il dénonce la violence extrême, les exactions du régime d'Assad comme celles des djihadistes, mais il rappelle aussi la précarité du peuple syrien et le destin tragique de tous les réfugiés. Un requiem en hommage aux victimes et une ode à la musique.
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Nos corps, nos intelligences, les messages et les biens que nous échangeons sont affectés d'un mouvement de virtualisation rapide et généralisé. Cette évolution atteint même nos manières d'être ensemble : communautés virtuelles, entreprises virtuelles, démocratie virtuelle... Quoique l'interconnexion des ordinateurs de la planète (le cyberespace) joue un rôle crucial dans la transformation en cours, il s'agit d'une vague de fond qui déborde amplement l'informatisation. Faut-il craindre une déréalisation générale ? Sommes-nous sous la menace d'une apocalypse culturelle ? Ce livre défend une autre hypothèse : parmi les évolutions à l'oeuvre en ce tournant du troisième millénaire, et malgré leurs indéniables aspects sombres, s'exprime une poursuite de l'hominisation. Ni fulmination contre le présent, ni promotion d'un enthousiasme naïf devant les prouesses technologiques, ce livre explique ce qu'est la virtualisation et en quoi elle contribue à l'invention de l'humain. L'enjeu : comprendre la mutation contemporaine pour avoir une chance d'y devenir acteur.
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L'intelligence collective ; pour une anthropologie du cyberespace
Pierre Lévy
- La Decouverte
- Poche Essais
- 21 Mars 1997
- 9782707126931
Pierre Lévy nous invite dans ce livre à ne plus penser en termes d'impact des techniques sur la société, mais de projet. Forme sociale inédite, le collectif intelligent peut inventer une démocratie en temps réel .
La magie des mondes virtuels est désormais à la portée du grand public: le nombre d'utilisateurs des réseaux mondiaux de communication informatisé augmente de 10% par mois. Le réseau Interne et le multimédia interactif annoncent une mutation dans les modes de communication et l'accès au savoir. Il émerge un nouveau milieu de communication, de pensée et de travail pour les sociétés humaines : le cyberespace. Comment notre culture en sera-t-elle affectée ? N'aboutirons-nous qu'à une super-télévision où renouvellerons-nous le lien social dans le sens d'une plus grande fraternité ? Pierre Lévy nous invite dans ce livre à ne plus penser en termes d'impact des techniques sur la société, mais de projet. Les nouveaux moyens de communication permettent aux groupes humains de mettre en commun leurs imaginations et leurs savoirs. Forme sociale inédite, le collectif intelligent peut inventer une démocratie en temps réel . L'auteur situe le projet de l'inintelligence collective dans une perspective anthropologique de longue durée. Après avoir été fondés sur le rapport au cosmos, puis sur l'appartenance aux territoires, et finalement sur l'insertion dans le processus économique, l'identité des personnes et le lien social pourraient bientôt s'épanouir dans l'échange des connaissances. -
Le deuxième volume de "Cette France-là" porte sur les raisons qui ont amené les gouvernements européens à élever l'immigration au rang de problème prioritaire, et ensuite sur la manière dont ils sont parvenus à légitimer une politique dont le ressort est la constitution d'une minorité fragile en objet de préoccupation phobique.
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ETAT DES SAVOIRS : exclusion
Serge Paugam
- La Decouverte
- Etat Des Savoirs
- 20 Décembre 1996
- 9782707125408
L'exclusion est aujourd'hui au coeur du discours public, sans qu'on sache toujours très bien ce qui se cache derrière le terme. Pourtant, la dégradation du marché de l'emploi, l'affaiblissement des liens sociaux et les risques de marginalisation de populations entières suscitent dans toutes les disciplines des sciences sociales des travaux d'une grande richesse, mais souvent difficilement accessibles. C'est une synthèse de ces recherches, réunissant les contributions des meilleurs spécialistes, que ce livre collectif met à la disposition du public. L'ouvrage s'efforce d'abord de clarifier le concept d'exclusion à travers les approches complémentaires de l'histoire, de la philosophie, de la sociologie, de la psychologie sociale, du droit ou de l'économie. Il s'attache ensuite à éclairer trois thématiques essentielles : les trajectoires individuelles et collectives des individus et des groupes concernés par l'exclusion, la ségrégation spatiale - taudis, banlieues, ghettos, cités d'urgence -, les identités multiples des exclus et la construction de leur image sociale. Les deux dernières parties explorent les solutions disponibles en examinant les expériences de lutte contre l'exclusion en Europe et aux États-Unis et les défaillances de l'État-providence, et en proposant un certain nombre de pistes et perspectives de politique sociale contre l'exclusion. Construit dans un souci constant de clarté et de pédagogie, cet ouvrage est une somme indispensable pour quiconque, étudiant, enseignant, travailleur social, élu ou militant associatif, se sent concerné par la " fracture sociale " et les politiques susceptibles d'y remédier.
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Ce livre de référence pour les futurs éducateurs et les travailleurs sociaux en général depuis près de vingt ans propose un tour d'horizon complet de la profession, mis à jour, pour cette nouvelle édition, de l'enquête nationale 2012 et des divers décrets des années récentes. Il présente les multiples facettes d'un métier du care souvent mal connu du grand public, malgré son rôle central dans la valorisation d'une période cruciale de la vie humaine.
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Rien n'est sacré, tout peut se dire ; réflexions sur la liberté d'expression
Raoul Vaneigem
- La Decouverte
- Cahiers Libres
- 7 Avril 2015
- 9782707186638
" Il n'y a ni bon ni mauvais usage de la liberté d'expression, il n'en existe qu'un usage insuffisant. " L'affirmation de Raoul Vaneigem donne le ton de cet essai qu'il consacre à la liberté la plus fondamentale de l'être humain. Un texte sans concession pour défendre une liberté qui ne doit, d'après lui, rencontrer aucune limitation, qu'elle soit politique, morale ou juridique.
Contre les vérités-sanctuaires et les secrets d'État, contre les lois sur la calomnie, le racisme et la pornographie, l'auteur considère qu'on ne combattra et vaincra la bêtise et l'ignominie qu'en travaillant à faire disparaître les conditions qui les rendent possibles. Il affirme haut et fort : " Autorisez toutes les opinions, nous saurons reconnaître les nôtres, nous les combattrons, nous apprendrons à annuler la force attractive des nuisances. [...] Nous les combattrons par la seule critique qui les puisse éradiquer : en pensant par nous-mêmes... " L'enjeu de l'usage illimité et entier de la liberté d'expression est, pour Raoul Vaneigem, que l'homme parvienne enfin à sortir de son état de minorité et de dépendance, à se restaurer dans sa pleine humanité.
Ce texte, d'une grande qualité littéraire, met en pièces les idées reçues qui courent dans le débat public. Il ébranle les certitudes raisonnables des bien-pensants et bouscule les bonnes intentions des juges et des apprentis censeurs qui toujours veulent imposer des limites à une activité qui ne peut en tolérer aucune.