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«Je me souviens qu'elle fut la première personne vivante, intacte, que j'aie vue apparaître, la première qui m'ait fait sentir à quel point ceux qui approchaient de moi, désormais, venaient d'une autre planète - la planète où la vie continue.» Le 7 janvier 2015, Philippe Lançon était dans les locaux de Charlie Hebdo. Les balles des tueurs l'ont gravement blessé. Sans chercher à expliquer l'attentat, il décrit une existence qui bascule et livre le récit bouleversant d'une reconstruction, lente et lumineuse. En opposant à la barbarie son humanité humble, Le lambeau nous questionne sur l'irruption de la violence guerrière dans un pays qu'on croyait en paix.
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Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée...
Anonyme
- Folio
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- 13 Janvier 1983
- 9782070374434
Témoignages recueillis par Kai Hermann et Horst Rieck
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Cachée sous la Venise des cartes postales, il existe une Venise inconnue, celle des églises jamais ouvertes. Jean-Paul Kauffmann a déverrouillé ces portes solidement cadenassées, un monde impénétrable où dorment des chefs-d'oeuvre. Ce récit, conduit à la manière d'une enquête policière, raconte les embûches pour se faire ouvrir ces édifices. Enfant, l'auteur servait la messe dans une église d'Ille-et-Vilaine. Il s'y ennuyait souvent, mais c'est dans ce sanctuaire qu'est née la passion de dévoiler le secret de la chose défendue. Il poursuit cet exercice de déchiffrement à Venise, la ville de la mémoire heureuse, pourtant attaquée sans relâche par le tourisme mondialisé. Pendant des mois, il arpente une Venise hors champ, et y trouve aussi ce qu'il ne cherchait pas. Venise à double tour est un livre sur le bonheur de voir et la jubilation dispensée par la ville qui exalte les cinq sens. On y croise entre autres Jacques Lacan, Hugo Pratt, une belle restauratrice de tableaux, une guide touristique souveraine, un Cerf blanc, le propriétaire d'un vignoble vénitien et un Grand Vicaire, maître de l'esquive.
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Rien ne prédisposait une petite fille asthmatique à devenir l'une des meilleures grimpeuses de sa génération. Pourtant, Stéphanie Bodet l'a fait. Elle ouvre depuis plus de vingt ans de nouvelles voies sur les parois du monde avec son compagnon, Arnaud Petit. Plus qu'un terrain de jeux et de défi, l'escalade est pour Stéphanie un territoire de connaissance et de sagesse. Mais derrière ses exploits affleure la mémoire de sa soeur cadette, disparue à l'âge de quinze ans. Sans elle, son destin sportif aurait pu être différent.
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Patti Smith nous livre des instantanés de son enfance et de sa jeunesse sous forme de poèmes et de courts textes en prose agrémenté de quelques photos. De la jeune fille collectionneuse de billes à l'incorrigible rêveuse, elle nous invite à retrouver les sensations de l'enfance, le goût des mots et de l'imagination. Et le lecteur d'assister à la naissance de cette artiste protéiforme.
Un récit autobiographique aux images foisonnantes et empreint d'une douce poésie.
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L'île française de Kerguelen, aux confins des cinquantièmes hurlants, déserte, grande comme la Corse. Son relief rugueux - volcan éteint, tables de basalte, dôme glaciaire, vallées abruptes, lacs allongés, plages de sable noir - qu'aucun sentier ne parcourt. Son climat froid, constamment venteux, pluvieux. Sa faune exceptionnelle et paisible - manchots, éléphants de mer, otaries, albatros, dauphins... Quatre hommes avec vingt-cinq kilos sur le dos. Vingt-cinq jours de marche. Un récit hors normes.
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Écrire pour sauver une vie ; le dossier Louis Till
John edgar Wideman
- Folio
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- 21 Février 2019
- 9782072823527
En 1955, un adolescent noir, Emmett Till, prend le train à Chicago pour rendre visite à sa famille. Accusé d'avoir sifflé une femme blanche, il est kidnappé et assassiné. Ses meurtriers, blancs, seront acquittés. Resurgit en effet durant leur procès le fantôme du père d'Emmett, Louis Till, enrôlé dans l'armée américaine et jugé puis exécuté pour viol à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Tel père tel fils, considère le jury, aussi blanc que les accusés. Hanté par ce fait divers qui a marqué l'Amérique, John Edgar Wideman décide d'enquêter sur les circonstances douteuses de cette exécution et tente de combler le silence de Louis Till. Faits historiques, éléments autobiographiques et fictifs s'entrelacent pour former un récit aussi personnel qu'actuel, auscultant une société américaine rongée par l'injustice et la violence.
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«Qu'est-ce alors que cette grande affaire qu'on appelle le voyage ? Pulsion innée du grand large, séparation salvatrice, voie apaisée vers l'âge ?» L'aventure et la découverte sont-elles encore possibles au XXI? siècle ? Du Tibet à l'Albanie, du Pakistan à la Mongolie, Cédric Gras nous invite à suivre ses vagabondages, où voyage et poésie vont de pair.
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«Il est des livres qu'on préfèrerait ne pas écrire. Mais la misère de ce temps est telle que je me sens obligée de ne pas continuer à me taire, surtout quand on cherche trop à nous convaincre de l'absence de toute révolte.Avec le naturel des saisons qui reviennent, chaque matin des enfants se glissent entre leurs rêves. La réalité qui les attend, ils savent encore la replier comme un mouchoir. Rien ne leur est moins lointain que le ciel dans les flaques d'eau. Alors, pourquoi n'y aurait-il plus d'adolescents assez sauvages pour refuser d'instinct le sinistre avenir qu'on leur prépare ? Pourquoi n'y aurait-il plus de jeunes gens assez passionnés pour déserter les perspectives balisées qu'on veut leur faire prendre pour la vie ? Pourquoi n'y aurait-il plus d'être assez déterminés pour s'opposer par tous les moyens au système de crétinisation dans lequel l'époque puise sa force consensuelle ? Autant de questions qui me sont une raison de ne pas garder le silence.»Annie Le Brun.
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Au soir d'une vie pour le moins mouvementée, Joseph Kessel se confie une dernière fois à un jeune ami journaliste, Jean-Marie Baron. Cet ultime témoignage est un festival d'aventures et d'anecdotes, avec les premiers pas rocambolesques dans le journalisme, les voyages durant l'entre-deux-guerres. Débordant d'énergie, passant d'un milieu à l'autre, Kessel côtoie les grandes figures de Paris, de Hollywood, ou d'ailleurs, et termine ses nuits dans les cabarets russes, avec guitare et vodka. Mais bientôt survient la guerre. C'est l'exil - plein de risques -, l'arrivée à Londres, l'intégration dans les forces gaullistes, les faits d'armes, le Chant des partisans...
Flamboyant, généreux, attentif aux marginaux, sensible aux misérables, Kessel nous tend la main et donne, à sa manière, une leçon d'humanité, une formidable leçon de vie, de liberté et de jouvence, plus opportune que jamais.
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«Non, meussieur Vili, non, Claudine ce n'est pas Unetelle, ni Mme Chose, ni Mlle Truc ou Machin-Chouette... Non, meussieur Vili, Claudine, c'est moi.» Colette (1873-1954) qui signa d'abord «Gabrielle Colette», puis «Colette Willy», puis «Colette Jouvenel», puis «Colette», qui aurait pu signer «Colette Goudeket» et ne le fit jamais, a été l'un des écrivains les plus célèbres et les plus admirés de son temps. Elle a séduit les publics les plus simples comme les plus raffinés. Auteur de nombreux romans et nouvelles, elle fut aussi mime, danseuse nue, actrice, journaliste, rédactrice de journaux à scandale, conférencière, esthéticienne. Sa vie privée, une fois débarrassée de ses légendes, de ses maris, de ses amants et de ses amantes, vaut bien un roman : celui d'une «écrivaine» éprise avant tout de liberté.
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Un récit dont les protagonistes sont le narrateur et un personnage disparu, auxquels il faudra sans doute ajouter le lecteur de ce livre dont le sujet est le pouvoir destructeur de la lecture. Car lorsque le narrateur s'interroge sur la disparition mystérieuse de ce personnage, nous devons comprendre qu'il s'agit de la sienne propre, et aussi de la nôtre. En effet, en lisant un livre, nous nous abandonnons tous à une sorte de jeu mortel où la personnalité s'abandonne et se perd.
Tel est le point de départ original de cette haute méditation sur la lecture, et ses effets ambigus. Mais cette réflexion est menée à travers une oeuvre qui finit par constituer elle-même une aventure poétique et romanesque, le roman du lecteur dévoreur et dévoré.
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«J'ai crée toutes les fêtes, tous les triomphes, tous les drames. J'ai essayé d'inventer de nouvelles fleurs, de nouveaux astres, de nouvelles chairs, de nouvelles langues. J'ai cru acquérir des pouvoirs surnaturels. Eh bien ! je dois enterrer mon imagination et mes souvenirs ! Une belle gloire d'artiste et de conteur emportée !» Lorsque Arthur Rimbaud (1854-1891) écrit à sa soeur Isabelle «notre vie est une misère, une misère sans fin. Pourquoi existons-nous ?», il est âgé de trente-sept ans et n'a plus que quelques mois à vivre. Mais qu'importe, il a déjà vécu plusieurs vies en une seule : une vie d'écolier précoce, une vie d'adolescent rebelle, une vie éphémère de poète génial, une vie d'époux aux côtés de Verlaine, une vie de grand voyageur autour du monde, une vie de négociant en Abyssinie, une vie d'estropié, une vie de tragédie grecque, de verbe et de silence. C'est l'unicité de cette existence, une des plus grandes aventures poétiques de tous les temps, que nous restitue, année après année, cette biographie.
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«Mais qu'est-ce que c'est que porter le voile, habiter un corps voilé ? Que signifie être condamnée à l'enfermement dans un corps voilé puisque féminin ? Pourquoi voile-t-on les filles, seulement les filles ? Pourquoi cache-t-on leur corps, leur chevelure ? Qui a le droit d'en parler ?
J'ai porté dix ans le voile. C'était le voile ou la mort. Je sais de quoi je parle.»
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Nouvelle édition en 1977
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Romancière, essayiste, psychanalyste, Lou Andreas-Salomé (1861-1937) est avant tout un esprit libre. À vingt ans, elle fait le pari d'une amitié philosophique avec Nietzsche, et joue avec le feu de son amour. À trente, compagne de Rilke, elle le guide sur la voie de la création, et se dérobe à sa passion. À quarante, elle est accueillie par Freud comme sa disciple la plus intelligente, et lui fait accepter ses hérésies. Femme parmi les hommes, elle a rêvé d'un « monde de frères », de mariage sans sexualité, de maternité sans procréation, d'inconscient sans pulsion de mort. Philosophie, poésie et psychanalyse ont été les instruments d'une seule grande affirmation : le lien indissoluble entre l'individu et la vie tout entière. Lou Andreas-Salomé n'aura eu qu'une obsession - qui est aussi le titre d'une de ses nouvelles : « le Retour au Tout ».
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Vers l'autre flamme ; après seize mois dans l'URSS ; confession pour vaincus
Panaït Istrati
- Folio
- Folio Essais
- 10 Avril 1987
- 9782070324125
Vers l'autre flamme s'inscrit bien au coeur d'une actualité dont les débats idéologiques et culturels confirment la pertinence du regard que portait Istrati sur l'Occident et «Octobre rouge».
Un regard contemporain dont l'acuité est révélée par un présent qui n'en finit pas de reproduire son passé... De prisons en ghettos, d'asiles psychiatriques en lois martiales, la gangrène totalitaire exerce ses ravages sans distinctions idéologiques. À de rares exceptions près, nos sociétés, qu'elles se proclament prolétariennes ou libérales, violent impunément les droits et les libertés élémentaires de l'homme. Un homme asservi et exploité par l'homme. À quoi s'ajoute cette tare congénitale des sociétés modernes : la bureaucratie, expression maligne du pouvoir d'État.
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Des années durant, les autorités marocaines ont nié l'existence du bagne de Tazmamart situé en plein désert dans le sud du pays. Pourtant, cinquante-huit officiers et sous-officiers, fantassins ou aviateurs, y furent enfermés pour avoir été impliqués, à leur corps défendant, dans les deux tentatives de coup d'État de juillet 1971 (Skhirat) et d'août 1972 (attaque contre l'avion du roi). Après dix-huit ans de détention dans des conditions inhumaines, quand s'ouvrent les portes de Tazmamart, vingt-huit d'entre eux ont survécu. Celui qui occupait la cellule 10, Ahmed Marzouki, témoigne au nom de tous, disparus et survivants.
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Il y a deux sexes : Essais de féminologie
Antoinette Fouque
- Folio
- Folio Actuel
- 5 Mars 2015
- 9782070462803
La féminisation de la pauvreté, l'insécurité sexuelle et la montée des intégrismes religieux motivaient en 1995 la rédaction de cet ouvrage. Refondu et augmenté en 2004, l'ouvrage mesurait l'ampleur de la régression et de la contre-libération menaçantes.Libérer à la source le pouvoir créateur des femmes, leur libido creandi, c'est lancer un défi permanent au phallocentrisme et s'ouvrir à la génialité, à la génitalité des deux sexes; c'est se souvenir que le premier environnement de chaque être humain est un corps vivant, parlant ; se souvenir que l'on naît d'une femme ( et aussi d'un hommes) et en éprouver de la gratitude, c'est abolir l'hégémonie d'un ordre tyrannique symbolique ; c'est s'évader des dogmes et des illusions des religion du Livre, stopper la spéculation du Tout-marchandise, du Tout-profit ; mais c'est aussi sans doute commencer à penser.La gestation, hospitalité psychique autant que charnelle, est-elle le paradigme de l'éthique, de la responsabilité et du don ?
Génitrices, généalogistes, archéologues, archives et archivistes de l'espère humaine, des femmes ont commencé à vivre leur nouvelle « condition historique », à inscrire la genèse d'une modernité tardive.C'est l'hypothèse positive que réaffirme cette nouvelle édition augmentée.
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«Je peux mettre en musique une gazette ou une lettre, mais le public, lui, admet tout au théâtre sauf l'ennui.» Né au sein d'une famille de la petite bourgeoisie campagnarde, Giuseppe Fortunino Francesco Verdi (1813-1901) est considéré comme l'un des compositeurs d'opéra italien les plus influents de son temps, et une des figures emblématiques du Risorgimento aux côtés de Cavour et de Garibaldi. De Rigoletto à La Traviata, en passant par Otello et Aïda, il composa 42 oeuvres dont 28 opéras. Ses orchestrations mettent en scène tous les sujets - réalistes, émouvants, lyriques - avec une force d'expression, une fécondité, une originalité jamais atteintes auparavant. Verdi brûla d'une merveilleuse passion, «brutale, vraie». Ce sont les mots de Georges Bizet qui ajoute : «Mais il vaut mieux être passionné de cette façon que pas du tout.»
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Selon le propre aveu d'Auguste Lumière (1862-1954), c'est Louis (1864-1948), son frère qui, au cours d'une nuit de mauvais sommeil et avec une surprenante facilité, est l'inventeur du cinématographe.
Mais tous deux nous font entrer de plain-pied dans la magie d'un monde industriel qui réinvente les choses. Fidèles à un pacte de jeunesse, emportés par « l'amusement continuel » d'une boulimie créatrice, ils cosigneront toujours leurs brevets d'invention, quel qu'en soit le véritable auteur. Auguste se tournera vers la médecine, Louis mettra au point, parmi bien d'autres, des inventions aussi déterminantes que la photographie instantanée ou en couleurs.
Cependant, le nom des deux frères reste pour toujours attaché à l'invention du cinématographe, qui, par un tour de passe-passe, fait surgir de l'écran des images animées donnant l'illusion de la vie.
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« La vie ne nous connaît pas et nous ne connaissons pas la vie - nous ne connaissons même pas nos propres pensées. » Né à Berditchev, ville de l'Empire russe, Josef Teodor Konrad Korzeniowski, dit Joseph Conrad (1857-1924), eut deux vies. La première, vouée à la carrière maritime. Vingt ans durant il sillonne les mers du globe. Brevet de capitaine au long cours en poche, on le retrouve à Marseille, Singapour, Bornéo, Berau, au Congo, en Australie, au Canada. Parlant couramment le polonais, l'allemand, l'anglais, le français (avec un accent marseillais), il décide, en janvier 1894, de se consacrer entièrement à son oeuvre littéraire qu'il rédige en anglais - sa deuxième vie commence. Du Nègre du « Narcisse », à Amy Foster, en passant par Lord Jim ou Au coeur des ténèbres, ses romans et nouvelles font de celui qui affirmait vouloir écrire pour le plus grand nombre l'un des plus importants romanciers de langue anglaise du vingtième siècle.
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Samira Bellil est une rescapée. Adolescente, elle a été victime de plusieurs viols collectifs que l'on nomme aujourd'hui des « tournantes ». Rongée par la culpabilité et le dégoût, détruite par l'ostracisme de sa famille et les rumeurs dans son quartier, elle se réfugie dans la drogue et l'alcool.
Son témoignage coup de poing dévoile la violence sexuelle qui s'est instituée et banalisée dans des cités et des banlieues où tout se réduit à des rapports de forces et de domination. Dans un tel environnement, la torture que subissent les filles est non seulement physique mais également morale : réputation brisée, honte et humiliation sont leur lot quotidien.
Ce livre, qui intervient au terme d'une longue thérapie, est pour elle le moyen de laisser une trace de son histoire et de venir en aide à ses « frangines », victimes, comme elle, du pire des crimes. Pour briser la loi du silence.
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Je ne lui ai pas dit au revoir ; des enfants de déportés parlent
Claudine Vegh
- Folio
- Folio
- 15 Novembre 1996
- 9782070400850
Si j'avais pu oublier totalement le passé, peut-être j'aurais pu vivre comme les autres, être heureux de ce que j'ai, et ne plus penser à ce que je n'ai plus. Je n'ai pas de photos de mes parents, je n'ai pas leur dernière lettre ; je n'ai pas de tombe où me recueillir. Un seul document : "Disparus... Auschwitz 1943."» Ainsi s'exprime un de ceux qui ont accepté de s'entretenir avec Claudine Vegh. Tous sont des orphelins juifs dont les parents sont morts dans les camps. À cette époque, ils avaient entre cinq et treize ans. Ils ont encore l'impression de vivre «par accident».
Comme l'exprime Bruno Bettelheim dans la postface : pour ces enfants, le deuil s'est avéré impossible. Et des années après, au cours de leur entretien, c'est toujours la même plainte : «Je ne lui ai pas dit au revoir.