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Belles Lettres
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Mémoires poétiques d'explorateurs
Elodie Broussard, Amandine Comté
- Belles Lettres
- 4 Octobre 2024
- 9782251455778
Convoquer un souvenir poétique, c'est l'exercice auquel se sont livrés vingt-cinq explorateurs français.
Ils dévoilent dans ce recueil le récit de leur rencontre avec la grâce, sous toutes ses formes, du fond des océans à l'espace, en passant par les régions polaires et les plus hauts sommets terrestres. Par l'enfance et les rencontres bouleversantes aussi. Leur émotion est encore vive à l'évocation de ces moments intimes, parfois enfouis par pudeur dans la mémoire d'une vie remplie d'aventures.
Marin, plongeur, scientifique, réalisatrice, géographe, alpiniste, spéléologue, astronaute, aventurière, inventeur, photographe animalier... ils font ici un pas de côté, à distance de leurs exploits, pour léguer un héritage immatériel précieux : ces instants suspendus qui ont touché leur âme. -
Primo Levi et Tullio Regge - le premier chimiste, le second physicien - s'entretiennent à bâtons rompus des années de formation, de leur profession respective, des responsabilités de la science et de l'avenir de l'homme, mais aussi de la naissance de l'univers, des plus récentes hypothèses de la physique (des particules élémentaires à la cosmologie) et des diverses étapes de ce « roman » scientifique qu'a été la formulation de la théorie de la relativité, ainsi que du débat passionné auquel elle a donné lieu. Lors d'un séjour prolongé à Princeton, Regge a eu l'occasion de côtoyer des personnalités comme Oppenheimer, Gödel, Heisenberg, Dyson, qu'il évoque longuement dans cette conversation où plane en permanence l'ombre immense d'Einstein. Ce dialogue sans prétention, plein d'humour et de fantaisie, offre en outre un savoureux autoportrait involontaire des deux interlocuteurs.
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La Médée mythique était une magicienne aux pouvoirs redoutables, plusieurs fois criminelle. Ici, elle s'impose la catastrophe. Pour faire payer son infidélité à Jason, elle devient meurtrière de leurs enfants. Euripide a sans doute inventé ce crime.
Elle ne se contente pas de se venger, mais anéantit le monde pour lequel son mari la quitte : elle désagrège la jeune rivale en même temps que son père, le roi de Corinthe, et, avec ses enfants, elle détruit le passé. Rien ne doit en rester, puisqu'il a été nié. Dans cette tragédie, elle est le divin. Petite-fille du Soleil, elle s'était donnée librement à un mortel ; elle se reprend, mais dans un désastre qui la touche aussi.
Euripide a choisi de ne pas mettre en scène la magie, mais la virtuosité avec laquelle l'étrangère parle les mots des Grecs, pour tuer. Contrairement à ce que disait Nietzsche, la dialectique ne dénature pas la tragédie, elle la renforce.
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Invasion : journal d'Ukrainiens pacifiques
Henry Lion Oldie
- Belles Lettres
- Memoires De Guerre
- 13 Janvier 2023
- 9782251453934
S'ils oeuvrent ordinairement dans le domaine de la fantasy et de l'imaginaire, c'est la réalité de l'agression russe en Ukraine et sa brutalité qu'ils décrivent dans ce journal d'invasion. Les deux romanciers âgés de 59 ans vivent à Kharkiv, importante cité située à l'est du pays. Ils habitent dans le même immeuble, à des étages différents avec leurs familles quand, le 24 février 2022 à cinq heures du matin, les premiers bombardements russes frappent la cité. Leurs deux récits s'entremêlent et racontent leur stupéfaction, celle-ci faisant rapidement place aux contingences de la survie : faute de matériel, une partie de ce journal a été écrit à l'aide de leurs smartphones. Il décrit leur vie quotidienne, les bombes qui frappent, de plus en plus proches, les aller et retours aux abris, jusqu'au départ vers Lviv, à l'ouest du pays et à l'apprentissage de la vie de réfugié. Les deux écrivains, soutenus par leurs lecteurs, restent déterminés et livrent aussitôt leur combat dans le domaine de l'humanitaire et de l'aide aux réfugiés. Ils sont les témoins de la solidarité qui soude la population ukrainienne face à la barbarie du voisin russe.
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Ainsi fut Auschwitz : témoignages (1945-1986)
Primo Levi, Leonardo De Benedetti
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 15 Février 2019
- 9782251449104
En 1945, après la Libération, l'armée soviétique qui contrôlait le camp pour les ex-prisonniers de Katowice en Pologne, a demandé à Primo Levi et Leonardo De Benedetti, son compagnon de captivité, d'établir un rapport détaillé sur les conditions sanitaires du Lager (camp).
Le fruit de cette étude, le « Rapport sur Auschwitz », représente un témoignage extraordinaire. C'est l'un des premiers rapports sur les camps d'extermination à avoir abouti. Publié en 1946 dans la revue scientifique Minerva Medica, il présage de l'activité ultérieure de Primo Levi, témoin, analyste et écrivain.
En effet, durant les quatre décennies suivantes, Levi ne cessera jamais de raconter l'expérience du camp au fil de textes de toutes sortes, pour la plupart jamais rassemblés en un seul volume. Des recherches précoces sur le sort de ses propres compagnons à sa déposition pour le procès Eichmann, de la « lettre à la fille d'un fasciste qui demande la vérité » aux articles publiés dans les journaux et revues spécialisées, Ce fut Auschwitz est une mosaïque de souvenirs et de réflexions critiques d'une valeur historique et humaine inestimable.
Un recueil de témoignages, d'enquêtes et d'idées qui, grâce à leur cohérence, à la clarté du style, à la rigueur de la méthode, restitue le Primo Levi que nous reconnaissons aujourd'hui comme un classique.
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Berlin, Paris, Marseille, Nice et l'Italie : non dans leurs monuments grandioses, leurs décors obligés, leurs vues pour touristes, mais dans leurs recoins oubliés, leurs périphéries, leurs espaces ouverts, mêlés : rues, cafés, baraques foraines, cirques, passages désuets où s'expose une marchandise bariolée, le bric-à-brac merveilleux d'un univers énigmatique et fragmentaire. C'est à cette flânerie dans une Europe secrète des années trente qu'invite Siegfried Kracauer dans cet ouvrage unique - à la lisière de l'essai, du récit, de la description poétique et de l'enquête sociologique ou policière. «La valeur d'une ville se mesure au nombre de lieux qu'elle réserve à l'improvisation», conclut ce styliste singulier, le premier à incarner cette figure de promeneur qui fut ensuite celle, emblématique, de Walter Benjamin.
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Rwanda, la fin du silence ; témoignage d'un officier français
Guillaume Ancel
- Belles Lettres
- Memoires De Guerre
- 15 Mars 2018
- 9782251448046
1994, RWANDA.
La France intervient militairement dans ce petit pays d'Afrique centrale où se déroule le dernier génocide du XXe siècle, celui des Tutsis du Rwanda.
Officier de la force d'action rapide, détaché au sein d'une unité de Légion étrangère, Guillaume Ancel est chargé de guider les frappes aériennes d'une mission qui se veut humanitaire. Comme dans un carnet d'opérations, son récit décrypte l'enchaînement des faits et le malaise grandissant qui s'installe : rien n'est mis en oeuvre contre les génocidaires ayant massacré 1 million de personnes en 100 jours. Il raconte le professionnalisme des soldats français dans ces événements dramatiques mais aussi toute l'ambiguïté de cette opération qui remet en question, depuis plus de vingt ans, le rôle joué par la France.
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On regardait ailleurs : des russes ordinaires contre la guerre
Kristina Safonova
- Belles Lettres
- Memoires De Guerre
- 20 Octobre 2023
- 9782251455037
Pour la première fois, des citoyens russes, gens simples et ordinaires, évoquent leur opposition à la guerre en Ukraine. Depuis les premières heures du conflit, la jeune journaliste Kristina Safonova a recueilli les témoignages de ces femmes et de ces hommes que l'on n'entend jamais.
« J'ai peur que les gens en Russie qui ne soutiennent pas le pouvoir se retrouvent isolés, sans voix. Et je voudrais montrer que tous les Russes ne sont pas pour la guerre et aussi faire en sorte qu'ils se sentent un peu moins seuls. » Kristina Safonova, 29 ans, travaille pour le site d'information indépendant Meduza, l'un des plus réputés pour la qualité et le sérieux de ses enquêtes. Elle a dû fuir son pays en 2021 après que la police se soit présentée à son domicile parce qu'elle avait participé à un rassemblement de soutien à l'opposant Alexeï Navalny. Depuis elle s'attache à raconter la vie de ses compatriotes, des gens ordinaires, de toutes conditions sociales, et à les faire réagir sur la guerre en Ukraine. Elle montre le poids de l'histoire, comment la main de fer de Vladimir Poutine a peu à peu étranglé le pays mais aussi la complexité des choix, des existences. Elle donne la parole, avec une écoute fine et attentive, à des gens qui se questionnent, s'opposent, un peu partout en Russie.
Un texte qui éclaire avec nuances les vies et positions de différents habitants de l'immensité russe trop souvent considérés comme une masse homogène. -
Rue sans joie ; Indochine (1946-1962)
Bernard Fall
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 18 Octobre 2019
- 9782251450360
La guerre d'Indochine a dominé la politique française de 1946 à 1954. Son souvenir a pesé lourdement sur le drame algérien. Renaissant de ses cendres en 1957, elle n'a cessé depuis lors de poser un angoissant problème à l'Amérique.
Incapables de résoudre leurs propres contradictions, le Laos et les deux Viet-Nam n'en viennent pas moins à bout des meilleures armées du monde. Pourquoi et comment ?
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La bibliothèque perdue
Walter Mehring
- Belles Lettres
- Le Gout Des Idees
- 19 Septembre 2014
- 9782251200439
Né à Berlin à la fin du XIXe siècle, Walter Mehring a hérité de son père le respect de la puissance de la littérature, ainsi que sa formidable bibliothèque de milliers de livres. Comme son père, il veut croire que le livre et la lecture sont essentiels au progrès, à la compréhension mutuelle et au contentement de l'esprit. Avec la montée du fascisme ses livres sont brûlés par les chemises brunes et Mehring est obligé de parcourir l'Europe, devenant un « fugitif littéraire ». Lors d'un exil précaire à Vienne, Mehring essaie de faire en sorte que les livres de son père soient sortis clandestinement de l'Allemagne. Leur sort s'avère pire que le sien : tandis que Mehring parvient à éviter la capture et à s'enfuir, sa bibliothèque est confisquée et réduite en cendres par les Nazis en 1938. Dans La Bibliothèque perdue : autobiographie d'une culture, Mehring emmène le lecteur avec lui, déballant les caisses de livres dans son esprit, évoquant ce que chaque livre signifiait pour lui et son père. La bibliothèque paternelle devient une métaphore pour enseigner comment l'optimisme et la foi dans le progrès du XIXe siècle ont cédé la place au chaos et aux autodafés du XXe siècle.
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La lune est claire ; la légion étrangère au combat (2008-2018)
Collectif
- Belles Lettres
- Memoires De Guerre
- 6 Novembre 2020
- 9782251451244
Ils sont neuf officiers supérieurs de la Légion étrangère à avoir pris la plume pour raconter la dernière décennie de combat de cette unité de légende. Pour la première fois, le lecteur accompagne les hommes au képi blanc en Afghanistan, en Guyane, en République de Centre Afrique, au Mali.
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Jusqu'a Raqqa avec les Kurdes contre Daech
Hebert/Maucort
- Belles Lettres
- Memoires De Guerre
- 8 Mars 2019
- 9782251449166
André Hébert est le pseudonyme d'un Français de 26 ans parti combattre l'État islamique aux côtés des Kurdes de Syrie entre juillet 2015 et avril 2016 puis de juin à décembre 2017. Dans Jusqu'à Raqqa, nom de la dernière bataille qu'il livre avec ses camarades du YPG, « les Unités de Défense du Peuple », dans la capitale des djihadistes, André Herbert livre un premier témoignage essentiel sur ce conflit. Ce journal de guerre d'un jeune parisien privilégié qui, devenu militant internationaliste, choisit en 2015 de risquer sa vie pour ses idées, est aussi un manifeste politique : « Je m'exprime en tant qu'activiste révolutionnaire, internationaliste, marxiste, soutenant la cause kurde. » Ils sont 700 volontaires venus du monde entier - dont une vingtaine de Français - à vouloir reproduire au Kurdistan syrien le combat des Brigades internationales en Espagne. Une poignée de soldats, au milieu d'une armée composée de Kurdes, d'Arabes, de Kurdes yézidis et de Turcs. Beaucoup meurent dans une guerre où les voitures piégées, les kamikazes, les mines artisanales font autant de ravages que les armes classiques. Après avoir été brièvement emprisonné à Erbil, au Kurdistan irakien, ce sont les policiers de la DGSI qui cueillent André Herbert à son domicile parisien alors qu'il va repartir en Syrie participer à l'hallali contre Daech. Déterminé, il poursuit en justice l'État français et parvient à rejoindre une deuxième fois la zone des combats. Jusqu'à Raqqa. Dans ses ruines, il participe à la dernière et furieuse bataille contre des combattants de Daech qui n'ont plus rien à perdre et vont faire payer chèrement leur défaite.
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En 1920, Roth, le correspondant allemand le plus réputé de son époque, arriva à Berlin. Ses articles influencèrent toute une génération d'écrivains, parmi lesquels Thomas Mann. Ces textes, traduits et réunis ici pour la première fois, se font l'écho des violents paroxysmes sociaux et politiques qui menaçaient sans cesse l'existence de cette fragile démocratie qu'était la République de Weimar.
Roth s'aventura à Berlin jusqu'au coeur de la cité, ce que ne fit aucun autre écrivain allemand de son temps, tenant la chronique de la vie qu'y menaient ses habitants oubliés, les infirmes de guerre, les immigrants juifs, les criminels, la faune qui hantait les bains publics, sans compter tous les cadavres anonymes qui remplissaient les morgues, et dépeignant aussi les aspects plus fantaisistes de la capitale, les jardins publics et l'industrie naissante du spectacle. Un des premiers à comprendre la menace nazie, Roth évoqua un paysage de banqueroute morale et de beauté débauchée, dressant au passage un remarquable portrait de la ville, à un moment critique de son histoire.
Roth saisit et résume à lui seul l'Europe de ces temps incertains qui précédèrent le grand effondrement d'un continent et l'annihilation d'une civilisation.
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Anus mundi ; cinq ans à Auschwitz
Wieslaw Kielar
- Belles Lettres
- Le Gout De L'histoire
- 6 Mars 2020
- 9782251450841
Anus mundi, l'anus du monde : un médecin SS avait ainsi qualifié le camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz. Un homme a vécu là durant cinq années et raconte ce qu'il a vu. Arrivé avec les 728 premiers déportés politiques polonais le 14 juin 1940, Wieslaw Kielar (19I 9- 1980) sera à la fois le témoin et la victime des punitions arbitraires qui rythment la vie du camp. Il détaille la terrible hiérarchie installée par les nazis entre les prisonniers, le développement du camp, les nouveaux arrivants, la routine des exécutions qui vont s'accélérer durant la dernière année de sa détention.Tout est décrit aussi objectivement que possible.
Son témoignage a la précision d'une mémoire qui a été marquée au fer rouge de l'horreur et qui ne peut oublier ni les potences, ni les coups, ni l'entassement des morts, ni les SS, ni "l'organisation", c'est-à-dire la vie quotidienne dans l'enfer. La vérité modeste qu'il transmet fait de son récit un document irremplaçable pour l'Histoire. Il nous est parvenu au moment où de nouvelles générations ignorantes des faits qu'il rapporte ont pu douter de leur réalité, tant ils sont incroyables.
Le général Eisenhower l'avait prévu en termes crus : "Ecrivez, photographiez, filmez" avait-il dit aux journalistes présents lors de la libération des camps de concentration : "Dans cinquante ans il se trouvera des bâtards pour dire que tout ceci n'a jamais existé ! " Qui aura suivi "la lente descente de Kielar dans les ténèbres concentrationnaires" ne pourra toutefois plus oublier.
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Un casque bleu chez les Khmers rouges : journal d'un soldat de la paix, Cambodge 1992
Guillaume Ancel
- Belles Lettres
- Memoires De Guerre
- 6 Mai 2021
- 9782251451848
Pour sa première mission extérieure, le capitaine Guillaume Ancel, 27 ans, débarque en mai 1992 au Cambodge, pays ravagé par vingt années de guerre. Avec les soldats de la mission de paix de l'APRONUC (Autorité Provisoire des Nations Unies au Cambodge), il s'agit de faire appliquer les accords de Paris, en commençant par désarmer les factions. Plus facile à dire qu'à faire. Guillaume Ancel découvre un pays semé de mines et plongé dans le chaos. Le tiers de sa population a disparu, en grande partie durant le génocide perpétré par les Khmers rouges.
Sa mission : rencontrer certains de leurs chefs pour les amener à déposer les armes. Lui, en tant que négociateur n'en porte pas. Chef de patrouille, il est à la tête de soldats de « l'armée du monde » venus de Chine, d'Amérique, du Népal, d'Italie ou d'Uruguay. Le récit de la collaboration de ces hommes, au coeur des ténèbres, est une des lumières de ce livre. Un casque bleu chez les Khmers rouges est aussi un témoignage sans concessions, comme les précédents ouvrages de l'auteur sur ses missions en ex-Yougoslavie ou au Rwanda. Guillaume Ancel ne tait ici ni les travers ni les dérives, parfois terribles, de ceux qui sont venus faire la paix.
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La première biographie publiée en français d'Erich Maria Remarque (1898-1970). Le sobre compte rendu des faits qu'elle propose ne rend que plus saisissante l'étonnante vie de l'auteur de A l'Ouest rien de nouveau.
Ecrivain d'abord haï par les nationalistes et les militaristes de son pays dans l'après première guerre mondiale, puis contraint à l'exil par le régime nazi dont il fut l'un des ennemis personnels, il demeura calomnié jusqu'à la fin de sa vie par ses compatriotes pour avoir osé évoquer leur sort sans l'avoir partagé, jalousé et méprisé par ses pairs, tout en restant peut-être l'auteur le plus lu de la seconde moitié du vingtième siècle et celui dont Hollywood adapta quasiment toute l'oeuvre, avec plusieurs films mémorables.
La biographie de Hilton Tims éclaire de manière remarquable, en la révélant à nu sans l'appauvrir, la trajectoire de cet auteur qui fut confronté directement, et qui s'opposa viscéralement, aux deux tragédies que furent la Grande Guerre et le nazisme, qui lia son destin à certaines des femmes les plus flamboyantes, émouvantes et célèbres de son époque, Marlène Dietrich en tête, qui ne cessa de s'attacher à l'écriture d'une oeuvre montrant le problème des existences jetées dans la violence de l'histoire et sur le développement de laquelle la gloire immédiate jeta un manteau d'ombre.
De la boue des tranchées aux lumières d'Hollywood, de la pauvreté et de l'anonymat au succès mondial, du désir sans joie à la quête de la femme sublime, du goût inapaisable du bonheur, de la légèreté et de la beauté à l'horreur du totalitarisme, de la solidarité avec les victimes à la détresse personnelle de l'exil et de la dépression, les tourments dont l'existence et l'écriture d'Erich Maria Remarque furent constamment hantées et brisées firent naître en lui une conscience existentielle, politique et éthique singulière dont les réponses furent le témoignage, l'art et l'amour.
La vie exceptionnelle d'un homme dont l'oeuvre fut de résistance à l'idéologie et d'affirmation de la valeur de la vie humaine.
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La vie dans la tombe ; le livre de la guerre
Stratis Myrivilis
- Belles Lettres
- Memoires De Guerre
- 18 Mars 2016
- 9782251310169
Il s'agit d'un des livres les plus célèbres de la littérature grecque moderne. Publié à Mytilène en 1924, réédité à Athènes en 1930 et remanié plusieurs fois par l'auteur jusqu'en 1956, La Vie dans la tombe a été traduit dans une dizaine de pays, dont la France (1933). Cette première version française, intitulée De Profundis, établie d'après l'une des premières éditions grecques et amputée de plusieurs chapitres ne rendant pas compte de cette oeuvre majeure, une nouvelle version, fidèle au dernier état du texte, s'imposait.
La « vie dans la tombe » est, dans la liturgie orthodoxe, l'hymne du Vendredi saint, déploration funèbre dans l'attente de la Résurrection. Pour Myrivilis, c'est l'Enfer des tranchées durant la Grande Guerre, au-delà même de son expérience personnelle.
Le livre se présente comme le journal intime d'un jeune Grec de Mytilène (Lesbos), Antonis Cotsoulas, engagé volontaire sur le Front d'Orient dans la Division de l'Archipel (les îles libérées du joug turc à l'issue des Guerres balkaniques). Il retrace ses épreuves et son évolution intérieure, de l'élan juvénile initial à la désillusion d'un patriotisme lucide teinté d'antimilitarisme, entre son départ de Lesbos en 1917 et sa mort au cours d'une grande offensive alliée contre les positions germano-bulgares de Macédoine, aux environs de Monastir. Bien que le lieu ne soit pas expressément nommé, cet épisode final peut être identifié avec la seconde bataille du Skra di Legen (mai 1918), victoire remportée par les Alliés au prix d'un lourd tribut grec (près de 3 000 tués ou blessés) et prélude à la percée qui allait déterminer le renversement du rapport des forces. Si l'auteur, pour ménager sa liberté d'expression, recourt aux artifices de la fiction, il n'emploie jamais le mot « roman ». Son livre est avant tout un témoignage d'un réalisme extrême sur la vie quotidienne dans les tranchées. Les 55 tableaux qui jalonnent ce chemin de croix forment une unité narrative autonome, à la progression dramatique rigoureuse. On y trouve tous les ingrédients des classiques récits de guerre, marches harassantes, corvées quotidiennes mais aussi scènes d'horreur et d'apocalypse. On y croise tous les desservants de cet « abattoir international en folie » (Céline), gradés arrogants ou humbles héros, déserteurs ou victimes résignées dont la vie intime est dévoilée sans complaisance. Ce Monde d'En Bas a pour contrepoint rêvé le Paradis Perdu de Mytilène, avec sa lumière, les parfums de sa flore, ses couleurs et ses rivages. Imprégné de traditions ancestrales, Myrivilis fait alterner le réalisme le plus cru avec le lyrisme le plus délicat. Le ton de l'épopée ne lui est pas non plus étranger. Il fait sentir avec éloquence le déchaînement des forces guerrières. Au service de son oeuvre il forge une langue neuve, un « démotique » proche de la langue orale, ponctué de régionalismes expressifs, de créations verbales pures qui, par son sens du rythme, s'élève à la hauteur d'une prose d'art. Cet irrécusable document est aussi un manifeste littéraire.
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Il est facile de se laisser aller à la fascination du combat comme devant un bon film d'action, un soir de fatigue. L'important, pourtant, est ailleurs, dans cette expérience de la mort qui, aujourd'hui encore, dans ce que l'armée française appelle pudiquement les « Opérations extérieures », continue de frapper.
En dix ans, la guerre d'Afghanistan a causé la mort de quatre-vingt-neuf soldats français. Un chiffre qui peut sembler dérisoire au regard des soldats américains, britanniques et canadiens qui tombèrent, dans le même temps, par milliers, et à l'hécatombe des civils afghans qui se poursuit encore aujourd'hui.
Ce chiffre ne doit cependant pas masquer la douleur que représente, pour chaque père, chaque mère, chaque conjoint et chaque enfant, la perte de cet être aimé. La situation des familles de ces soldats R silencieuses dans leur deuil, impuissantes dans leurs regrets, courageuses dans leur survie, en colère lorsque la France ne se montre pas à la hauteur de leurs attentes, de ce que leur fils mérite à leurs yeux R est souvent trop méconnue.
Il y a donc sans doute un devoir à témoigner du deuil de ces familles. Mais pas seulement. Car ce qu'elles montrent, sans même le savoir, est que l'expérience de la guerre reste, même en ce début de XXI e siècle, une expérience profondément humaine et universelle. Les traumatismes, les mots, les attitudes, les espoirs comme les désespérances, sont les mêmes que ceux des guerres d'antan ou lointaines.
C'est cette histoire que ce livre raconte, cette ombre qu'il éclaire.
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« J'étais fatigué du monde des renseignements, j'avais raté la guerre en Indochine, je pensais en savoir assez sur les insurrections et je voulais tester certaines de mes théories. » Le 1er août 1956, le capitaine David Galula, 37 ans, prend le commandement d'une compagnie en Kabylie. Pacification en Algérie, texte inédit en France, est le récit de sa subtile conquête du terrain et des populations, dans une zone infestée par le FLN. Il y reconstitue de mémoire l'histoire détaillée de son brillant commandement, et expose ses théories de contre-insurrection et de pacification, qui, selon lui, vaudraient dans la plupart des cas. Il ne prétend pas traiter systématiquement ou analyser les aspects politiques plus larges de la guerre d'Algérie, ni juger de la valeur des problèmes ou de leur résolution à Alger et à Paris. Son point de vue est exclusivement celui d'un commandant dans un secteur particulier au cours d'une guerre où le gouvernement français et ses armées étaient décidés à vaincre militairement les rebelles. Les problèmes qu'il rencontra, les méthodes qu'il mit en oeuvre pour y répondre, sa description du comportement des officiers et des hommes envers la population locale et envers les rebelles et leurs partisans n'étaient pas tout à fait les mêmes que ceux des autres commandants. Galula envisageait la pacification de manière personnelle et créative, en tirant de sa méthode des résultats particulièrement efficaces. C'est pourquoi son récit nous est précieux.
Longtemps oubliés, les travaux de ce théoricien majeur seront redécouverts par l'État-major américain en 2004, au moment des guerres d'Afghanistan et d'Irak. Galula a été qualifié de « Clausewitz de la contre-insurrection » par le général David Petraeus, chef des expéditions militaires américaines en Afghanistan et en Irak dans la préface de la réédition de son célèbre essai Contreinsurrection : Théorie et pratique.
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André Gill, les dessins de presse et la censure
Pierre-robert Leclercq
- Belles Lettres
- 23 Juin 2015
- 9782251445410
Il est des signes qui ne trompent pas. À Paris, André Gill n'a droit qu'à une impasse qui commence rue des Martyrs. Cela va assez bien à ce maître de la satire dessinée. Dans l'histoire de la caricature, il a inventé un nouveau genre. Il y avait les traditionnelles représentations outrancières, il y avait les parfaits portraits dessinés par Daumier, il y a le portrait-charge de Gill où la critique n'est pas absente mais les visages sont d'un maître dessinateur. Qui maîtrise aussi l'allégorie.
Archétype des victimes de la censure, ses amitiés, de Gambetta à Vallès, de Daudet à Courbet, jalonnent une vie qui commence dans une honnête misère, se poursuit dans une bohème à la Murger, s'établit dans la renommée. Il donne ses premières oeuvres à un grand nombre de journaux condamnés à disparaître en raison des lois réglementant la censure. Ceux qu'il crée subissent le même sort. Sa verve et la force d'évocation de ses dessins l'ont conduit devant les tribunaux de la monarchie, de l'empire, de la république.
Ainsi est-il un des témoins importants de la deuxième moitié du XIXe siècle, tant sur le plan artistique - il est peintre reconnu - que par son regard sur le monde politique.
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Rolling Thunder : Sur la route avec Bob Dylan
Sam Shepard, Ken Regan
- Belles Lettres
- Domaine Etranger
- 5 Février 2025
- 9782251456515
À l'automne 1975, alors que l'Amérique était en proie à la folie du bicentenaire,
Bob Dylan et sa revue Rolling Thunder - un spectacle de divertissement hétéroclite
que Dylan envisageait comme un cirque itinérant - ont effectué une tournée dans 22
villes du nord-est des États-Unis. Parmi l'équipe de choc composée de Joni Mitchell,
T-Bone Burnett, Allen Ginsberg, Mick Ronson, Joan Baez, Arlo Guthrie et Ramblin'
Jack Elliott, se trouvait le dramaturge Sam Shepard, ostensiblement engagé pour
écrire le scénario d'un film à la Fellini qui devait découler de la tournée, et qui ne
sortira finalement jamais.
Tout au long des péripéties de ses voyages avec Dylan et la troupe, Shepard a
également tenu un impressionnant « journal de bord » de la vie sur la route. Publié
peu après la fin de la tournée, il est rapidement devenu un classique pour les fans de
Dylan.
Rolling Thunder capture la camaraderie, l'isolement, les manigances et le
déchaînement de drogues de la tournée, offrant une vue d'ensemble du talent
singulier de Dylan, de son charisme énigmatique et de sa vision de l'Amérique.
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Self-sécurité ; le retour de l’individu dans la sécurité
Pierre-olivier Drai
- Belles Lettres
- Les Insoumis
- 1 Janvier 1989
- 9782251603032
« Mais que fait la police ? » se demandent les citoyens. « Mais que font les citoyens ? » se demande l'auteur.
En matière de sécurité, nos sociétés tendent à se reposer sur le tout policier. Les citoyens s'installent trop souvent dans une attitude de passivité attendant de l'institution publique qu'elle règle tous leurs problèmes.
Il en découle une société aliénée qui ne peut offrir que l'oppression du « tous fliqués ».
Dans cet ouvrage, l'auteur plaide pour une reprise en main de notre sécurité quotidienne. Refusant la passivité qui engendre la délinquance, une série d'initiatives citoyennes apparaissent pour garantir à chacun son droit à la sûreté. Nous y rencontrerons des Real-Life Superheroes et une super-mamie ; nous découvrirons le quartier Pâquis à Genève et le Burgernet aux Pays-bas ; nous nous rappellerons enfin de tout ce qui est en notre pouvoir pour récupérer notre rôle de citoyen vigilant.