Le nouveau volume de la collection fait découvrir l'Ethiopie, que certains considèrent comme le berceau de l'humanité. Le pays fut parmi les premiers à devenir chrétien et il n'a jamais été complètement colonisé, ce qui est tout à fait unique sur le continent africain. Et son histoire, à la fois réelle et mythique, fascine aujourd'hui autant qu'il y a des siècles. En effet, la reine de Saba ne fut-elle pas la Makéda des Ethiopiens ? Et son fils Ménélik, issu de son union avec le roi Salomon, ne donna-t-il pas naissance à la dynastie du Lion de Juda qui régna pendant trois millénaires jusqu'à la mort du dernier Négus, Haïlé Sélassié, en 1975 ? Nous avons choisi de publier certains récits sur les origines mythiques de la dynastie impériale en annexe au corpus de contes. L'Ethiopie fut pendant tout le Moyen-Age identifiée au fabuleux royaume du Prêtre Jean, une autre terre promise, entourée de miracles et de légendes. Cette réputation du pays le plus riche et le plus fertile du continent se perpétue à travers les récits : dans le recueil, on trouvera le conte « Le prince de la pluie » qui donne sa version merveilleuse des raisons de cette prospérité.
L'Ethiopie est aussi un pays où l'on parle plusieurs langues. Et dans ce recueil, les histoires choisies ont été contées en oromo, en amharique on encore en afar. Comme dans d'autres publications de la collection, les contes d'animaux sont nombreux. Hyène, Lion, Léopard et autres Renards se jouent des tours et ce n'est pas toujours le plus féroce des prédateurs qui sort vainqueur de ces joutes. Mais on rencontre aussi des personnages plus exotiques, comme par exemple la Chance et l'Intelligence, qui s'affrontent pour savoir laquelle des deux est plus utile à l'homme. Ce livre est aussi l'occasion de faire connaissance avec des djinns qui gardent précieusement leurs secrets ou encore le roi des mers qui accepte généreusement d'avaler le héros pour le protéger d'une méchante sorcière.
Ce recueil est le fruit d'une rencontre entre deux conteurs de cultures différentes. Françoise Diep, conteuse du Sud de la France, fait la connaissance, lors d'un festival de conteurs, d'un jeune comédien burkinabé, François Moïse Bamba. Il n'est qu'à ses débuts mais il sait déjà transporter les auditeurs loin de la scène, jusqu'au fin fond de cette brousse où l'on rencontre aussi bien des panthères et des lions que des génies. Françoise Diep décide de se rendre dans le pays sénoufo, où François Bamba est né, pour recueillir un répertoire original, transmis encore aujourd'hui, dans les cases, les ateliers ou sur les places de villages, par les hommes et les femmes pratiquant des métiers aussi divers que tailleur d'habits, cordonnier, mangeur de feu, ferrailleur, footballeur, mère de famille ou vendeuse de bananes... Souvent proches de mythes, les contes sénoufo nous racontent comment les humains ont appris à dominer les animaux ; d'où vient le pouvoir des chasseurs ; comment les premiers paysans ont commencé à faire des sacrifices dans les champs et pourquoi les hommes permettent aux sorciers de vivre dans les villages. Plusieurs histoires expliquent sur un mode dramatique ou humoristique pourquoi les jumeaux ne naissent plus attachés et depuis quand les seins ne peuvent plus être décrochés du corps. Ces contes, forts et sans concessions, sont en même temps toujours teintés d'humour, voire même de crudité, ponctués de chants. Ils véhiculent une grande vitalité et une profonde humanité.
L'ouvrage est épuisé depuis trois ans et régulièrement réclamé.
La collecte des contes présentés dans l'ouvrage a débuté il y a vingt ans. Ils proviennent essentiellement de l'ethnie diola en Casamance, cette région de l'extrême sud du pays, et de la région de Dakar, que les auteurs ont parcourues munis d'un petit dictaphone. Quelques contes complémentaires ont été narrés par des Sénégalais, originaires de différents groupes ethniques, rencontrés en France.
Les histoires sont classées par thématique : les contes « étiologiques » (histoires courtes, où l'on explique l'origine des choses ou des éléments qui nous entourent), les contes « initiatiques » (des histoires plutôt longues, pleines de rebondissements, qui relatent diverses épreuves et dont les protagonistes sortent vainqueurs, enrichis d'une grande sagesse), les contes « moralisateurs » (dont la conclusion introduit, par un dicton, un exemple à suivre), les contes traitant de la famille ou de la vie des hommes, les contes animaliers (dont l'action, très souvent, se déroule avant la création de l'homme). Les histoires de Leuk le lièvre, le héros malicieux, qui n'est pas sans rappeler le Compère Lapin antillais, auraient pu se fondre dans les récits animaliers, mais le personnage est tellement présent dans la culture orale du pays que les auteurs ont choisi d'en faire un chapitre à part entière, en ouverture du recueil.
Les Contes et légendes du Bénin apportent des réponses aussi drôles que poétiques aux questions Pourquoi dit-on, en Afrique, que le lièvre est l'animal le plus rusé ? Pourquoi le chimpanzé a-t-il les fesses dures comme la pierre ? Pourquoi le caméléon change-t-il de couleur ? et bien d'autres encore. 40 histoires qui mettent en scène toute une ribambelle d'animaux : la chèvre qui déjoue la machination de la stupide hyène, l'aigle qui aide son amie la tortue à voler, l'araignée acariâtre prise à son propre piège...
Mais les humains ne sont pas en reste ! Un paysan trouve une graine qui parle, des coépouses se jalousent jusqu'à commettre l'irréparable, un petit garçon futé déjoue les plans d'un ogre - sans oublier Yôgbo le goinfre, que rien n'arrête dans sa course avide et boulimique. Mais Dadassègbo, le créateur de l'univers, intervient parfois pour redresser un tort. Car les contes, au Bénin comme ailleurs, trouvent toujours le moyen de glisser quelques conseils de bonne conduite, destinés aux enfants et aux adultes.