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«Ainsi donc, aucun de nous deux n'est en vie au moment où le lecteur ouvre ce livre. Mais tant que le sang continue de battre dans cette main qui tient la plume, tu appartiens autant que moi à la bienheureuse matière, et je puis encore t'interpeller d'ici jusqu'en Alaska. Sois fidèle à ton Dick. Ne laisse aucun autre type te toucher. N'adresse pas la parole aux inconnus. J'espère que tu aimeras ton bébé. J'espère que ce sera un garçon. J'espère que ton mari d'opérette te traitera toujours bien, parce que autrement mon spectre viendra s'en prendre à lui, comme une fumée noire, comme un colosse dément, pour le déchiqueter jusqu'au moindre nerf. Et ne prends pas C.Q. en pitié. Il fallait choisir entre lui et H.H., et il était indispensable que H.H. survive au moins quelques mois de plus pour te faire vivre à jamais dans l'esprit des générations futures. Je pense aux aurochs et aux anges, au secret des pigments immuables, aux sonnets prophétiques, au refuge de l'art. Telle est la seule immortalité que toi et moi puissions partager, ma Lolita.»
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Guy Debord (1931-1994) a suivi dans sa vie, jusqu'à la mort qu'il s'est choisie, une seule règle. Celle-là même qu'il résume dans l'Avertissement pour la troisième édition française de son livre La Société du Spectacle : «Il faut lire ce livre en considérant qu'il a été sciemment écrit dans l'intention de nuire à la société spectaculaire. Il n'a jamais rien dit d'outrancier.»
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H2G2 Tome 1 ; le guide du voyageur galactique
Douglas Adams
- Folio
- Folio Science-Fiction
- 11 Mars 2010
- 9782070437436
Nouvelle édition en 2010
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Mai 1940, on fête à Berlin la campagne de France. La ferveur nazie est au plus haut. Derrière la façade triomphale du Reich se cache un monde de misère et de terreur. Seul dans Berlin raconte le quotidien d'un immeuble modeste de la rue Jablonski, à Berlin. Persécuteurs et persécutés y cohabitent. C'est Mme Rosenthal, juive, dénoncée et piullée par ses voisins. C'est Baldur Persicke, jeune recrue des SS qui terrorise sa famille. Ce sont les Quengel, désespérés d'avoir perdu leur fils au front, qui inondent la ville de tracts contre Hitler et déjouent la Gestapo avant de connaître une terrifiante descente aux enfers.
De Seul à Berlin, Primo Levi disait, dans Coversations avec Ferdinando Camon, qu'il était «l'un des plus beaux livres sur la résistance allemande antinazie». Aucun roman n'a jamais décrit d'aussi près les conditions réelles de survie des concitoyens allemands, juifs ou non, sous le III Reich, avec un tel réalisme et une telle sincérité.
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«Un gars de l'Ouest, de la race solaire, tel était Dean. Ma tante avait beau me mettre en garde contre les histoires que j'aurais avec lui, j'allais entendre l'appel d'une vie neuve, voir un horizon neuf, me fier à tout ça en pleine jeunesse ; et si je devais avoir quelques ennuis, si même Dean devait ne plus vouloir de moi comme copain et me laisser tomber, comme il le ferait plus tard, crevant de faim sur un trottoir ou sur un lit d'hôpital, qu'est-ce que cela pouvait me foutre ? J'étais un jeune écrivain et je me sentais des ailes.
Quelque part sur le chemin je savais qu'il y aurait des filles, des visions, tout, quoi ; quelque part sur le chemin on me tendrait la perle rare.» -
Janvier 1917. Cinq soldats français condamnés à mort en conseil de guerre, aux bras liés dans le dos. Toute une nuit et tout un jour, ils ont tenté de survivre. Le plus jeune était un Bleuet, il n'avait pas vingt ans. À l'autre bout de la France, Mathilde, vingt ans elle aussi, plus désarmée que quiconque, aimait un Bleuet d'un amour à l'épreuve de tout. La paix venue, elle va se battre pour connaître la vérité et le retrouver, mort ou vivant, dans le labyrinbthe où elle l'a perdu. Tout au long de ce qu'on appellera plus tard les années folles, quand le jazz aura couvert le roulement des tambours, ses recherches seront ses fiançailles. Mathilde y sacrifiera ses jours, et malgré le temps, malgré les mensonges, elle ira jusqu'au bout de l'espoir insensé qui la porte. On découvre dans ce livre, obstinée et fragile à la fois, attachante, bouleversante, une Mathilde qui prendra place parmi les héroïnes les plus mémorables de l'univers romanesque.
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Un beau matin, Onni Rellonen, petit entrepreneur dont les affaires périclitent, et le colonel Hermanni Kemppainen, veuf éploré, décident de se suicider. Le hasard veut qu'ils échouent dans la même grange. Dérangés par cette rencontre fortuite, ils se rendent à l'évidence : nombreux sont les candidats au suicide. Dès lors, pourquoi ne pas fonder une association et publier une annonce dans le journal ? Le succès ne se fait pas attendre. Commence alors, à bord d'un car de tourisme flambant neuf, une folle tournée à travers la Finlande. Parmi la trentaine de suicidaires de tous poils qui s'embarquent pour l'aventure : un joyeux boute-en-train et un vieux Lapon sympathique et retors, éleveur de rennes, qui voient là une issue inespérée à leurs infortunes.
Un périple loufoque mené à un train d'enfer, des falaises de l'océan arctique jusqu'au cap Saint-Vincent au Portugal. L'occasion aussi d'une réflexion férocement drôle sur le suicide.
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Pour parfaire l'éducation de son fils Mikédi, le chef de guerre Nakamura Ito le confie à un rônin du nom de Miyamoto Musashi. Un samouraï de légende, le plus grand maître de sabre qu'ait connu l'Empire des quatre Poissons-Chats. Ensemble, pendant six longues années, le maître et l'apprenti vont arpenter la route qui mène jusqu'à la capitale Edo, où l'Impératrice-Dragon attend Mikédi pour en faire son époux. Mais la Voie du Sabre est loin de trancher l'archipel en ligne droite : de la forteresse Nakamura aux cités flottantes de Kido, du Palais des Saveurs à la Pagode des Plaisirs, Mikédi apprendra les délices de la jouissance, les souffrances du combat et la douceur perverse de la trahison.
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Nouvelle édition en 2015
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" pendant de longues années, autant que dura notre jeunesse, nous nous tînmes sur la plus grande réserve et ne fîmes jamais allusion au passé.
L'autre jour, elle me demanda à brûle-pourpoint, et son visage encadré de cheveux gris se colorait d'une rougeur juvénile :
- pourquoi m'avez-vous quittée ?
- pris de court, je n'eus pas le temps de fabriquer un mensonge. aussi fus-je sincère :
- je ne sais plus...j'ignore tant de choses de ma propre vie.
- moi, je regrette dit-elle (et déjà je m'inclinais à cette promesse de compliment).
Il me semble que vous devenez très drôle en vieillissant ".
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Un brave pharmacien d'une petite ville de Sicile est assassiné au cours d'une partie de chasse, ainsi que son compagnon le docteur Roscio. Un ami du docteur, le professeur Laurana, n'aura de cesse qu'il n'ait découvert l'auteur et les mobiles du crime - qui ne vise en fait que le seul Roscio. Après de discrètes et habiles enquêtes, Laurana parvient à résoudre l'énigme, mettant au jour un enchevêtrement sordide de basses intrigues. Mais les requins provinciaux qu'il a dérangés dans leur impunité l'assassineront à son tour avant qu'il ait eu le temps de parler.
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Une maisonnette rouge flanquée d'un petit sauna en bois gris, non loin d'Helsinki. Linnea, la douce veuve du colonel Ravaska, mène une existence paisible à soigner ses violettes et son chat. Pourtant chaque mois, le jour où elle touche sa pension, un trio maudit, conduit par son neveu, s'invite sous son toit pour la détrousser. Lorsque ses visiteurs ne se contentent plus de sa maigre retraite et exigent un testament à leur avantage, c'en est trop. Elle est résolue à en finir. Comprenez : à se suicider. Mais, surprise, concocter un poison mortel se révèle une activité beaucoup plus passionnante que tricoter. Et les noirs desseins de Linnea, par une suite précipitée d'événements cocasses, se retournent en sa faveur, tandis que ses ennemis...
Génie du comique de situation, Paasilinna récidive avec une vieille dame tranquille candidate au suicide. Arsenic et vieilles dentelles trempé dans l'aquavit, les rocambolesques aventures de la colonelle sont l'occasion de revisiter l'univers à la fois brut, drôle et loufoque du grand écrivain finlandais.
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«Djamilia était vraiment très belle. Élancée, bien faite avec des cheveux raides tombant droit, de lourdes nattes drues, elle tortillait habilement son foulard blanc, le faisant descendre sur le front un rien de biais, et cela lui allait fort bien et mettait joliment en valeur la peau bronzée de son visage lisse. Quand Djamilia riait, ses yeux d'un noir tirant sur le bleu, en forme d'amande, s'allumaient... Et j'étais jaloux d'elle, comme les jeunes frères sont jaloux de leurs soeurs...»
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L'inspecteur Rogas est chargé d'élucider une mystérieuse affaire : une série d'assassinats commis dans plusieurs villes et dont toutes les victimes sont des juges.Rogas suit diverses pistes dont certaines lui font découvrir d'étranges collusions entre le chef du Parti révolutionnaire d'opposition et les hauts fonctionnaires du gouvernement en place.Rogas a, depuis le début, deviné qui était le vrai coupable : un innocent injustement condamné qui, sa peine purgée, se venge.Un double meurtre clôt cette «parodie» qui, débutant par une classique «enquête» policière, se mue, selon un schéma très borgésien, en une méditation ironique et passionnée sur le Pouvoir et la Justice.
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Portrait du colonisé ; portrait du colonisateur
Albert Memmi
- Folio
- Folio Actuel
- 20 Novembre 2002
- 9782070419203
«J'ai entrepris cet inventaire de la condition du Colonisé d'abord pour me comprendre moi-même et identifier ma place au milieu des autres hommes... Ce que j'avais décrit était le lot d'une multitude d'hommes à travers le monde. Je découvrais du même coup, en somme, que tous les colonisés se ressemblaient ; je devais constater par la suite que tous les opprimés se ressemblaient en quelque mesure.» Et Sartre d'écrire : «Cet ouvrage sobre et clair se range parmi les géométries passionnées : son objectivité calme, c'est de la souffrance et de la colère dépassée.» Cet essai est devenu un classique, dès sa parution en 1957 : il soulignait combien les conduites du colonisateur et du colonisé créent une relation fondamentale qui les conditionne l'un et l'autre.
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En 1928, Pablo Neruda est nommé consul à Colombo, Ceylan, puis à Singapour et Batavia. Accompagné de Kiria, sa fidèle mangouste, le poète chilien découvre les odeurs et les couleurs des rues asiatiques, les plaisirs et cauchemars de l'opium, la chasse à l'éléphant, le sourire paisible des Bouddhas...Neruda livre ses souvenirs colorés et poétiques d'un Orient colonial et se révèle comme un homme passionné, curieux de tout et de tous, et un merveilleux conteur.
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Aristide Saccard est ruiné. Après une série de mauvaises affaires, il a perdu la fortune colossale qu'il avait amassée lors des grands travaux haussmanniens. Mais qu'à cela ne tienne : il achète un hôtel particulier et y fonde la Banque Universelle, qui attire les petits épargnants, les opportunistes et les requins de la finance. La danse infernale de la spéculation peut recommencer. Paru en 1891, L'Argent est le dix-huitième tome du cycle des Rougon-Macquart. Voici Saccard, le détestable héros de La Curée, engagé dans une nouvelle manigance. Alors que le scandale de Panama, en 1889, est encore frais dans les mémoires, Zola livre un roman impitoyable : formidable tableau d'un désastre, minutieuse dissection d'une entreprise vouée à l'échec, c'est aussi le récit d'une obsession, celle du capital. Zola fait de la spéculation un moteur, vital et morbide à la fois : «l'éternel désir qui force à lutter et vivre».
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Les Rougon-Macquart Tome 4 ; la conquête de Plassans
Emile Zola
- Folio
- Folio Classique
- 24 Janvier 1991
- 9782070383047
«Elle sanglotait. L'abbé Faujas avait redressé sa haute taille, il s'approcha de Marthe, laissa tomber sur elle son mépris de la femme. - Ah ! misérable chair ! dit-il. Je comptais que vous seriez raisonnable, que jamais vous n'en viendriez à cette honte de dire tout haut ces ordures... Oui, c'est l'éternelle lutte du mal contre les volontés fortes. Vous êtes la tentation d'en bas, la lâcheté, la chute finale. Le prêtre n'a pas d'autre adversaire que vous, et l'on devrait vous chasser des églises, comme impures et maudites. - Je vous aime, Ovide, balbutia-t-elle encore ; je vous aime, secourez-moi.»
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Ils étaient deux «enfants» qui s'aimaient tant. Aucassin, le fils du comte de Beaucaire, est amoureux fou de Nicolette, une jeune prisonnière d'origine sarrasine. Mais cette idylle n'a d'abord rien d'une partie de plaisir dans un monde féodal insensible au miracle de l'amour. Et puis quels mystères cache donc Nicolette? De cette initiation poétique et juvénile à l'amour naît au XIII? siècle la première et unique chantefable de la littérature médiévale qui fait dialoguer prose et vers, musique et récit, réalité et fantaisie, féminité et féerie.
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Nouvelle édition en 2009
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Tanguy ; histoire d'un enfant d'aujourd'hui
Michel del Castillo
- Folio
- Folio
- 13 Septembre 1996
- 9782070400911
«Premier roman de moi publié, Tanguy fut-il aussi le premier que j'aie conçu comme un texte littéraire ? [...] Cette réimpression intervient peu de temps après la parution de Rue des Archives, qui en éclaire les aspects cachés, ce que de nombreux lecteurs n'ont pas manqué de relever. Les deux livres se répondent en effet l'un l'autre. [...] De Tanguy à Xavier, il y a plus que l'épaisseur d'une vie, il y a toute l'amertume d'un désenchantement, qui doit moins à l'âge qu'à la progressive découverte de l'horreur. Si je gardais, à vingt ans, quelques illusions, le sexagénaire qui a écrit Rue des Archives n'en conserve, lui, plus aucune. En ce sens, la boucle est bien bouclée.L'aveu étouffé de Tanguy fait la musique désenchantée de Rue des archives. [...]De l'un à l'autre, un seul lien, la littérature. Elle constitue, on l'a compris, ma seule biographie et mon unique vérité.»Michel del Castillo.
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« Voici l'un des plus beaux textes de Thomas Bernhard. Il date apparemment de la fin des années soixante-dix, et l'on y retrouve bien sûr les thèmes habituels : l'existence "au degré de difficulté le plus haut" d'un "être de l'esprit" engagé dans une recherche totale et mortelle. Ici, c'est la physiognomonie appliquée à quatre personnages ordinaires rencontrés à la cantine populaire (à ce qu'il y a de plus quotidien donc), dans le disocurs bernhardien en abyme, et en écho aux périodes difficiles dont parlent les romans autobiographiques.
Mais au-delà de la thématique, ce texte est peut-être surtout, lui aussi, une composition grandiose, une magnifique dentelle, une partition magistrale dont les amateurs auront le plus grand plaisir à découvrir une variation supplémentaire. »
Claude Porcell.
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Après l'arrestation de Babel en 1939, un interdit absolu a pesé sur l'homme et sur son oeuvre. Son nom fut banni des manuels et des encyclopédies, ses écrits devinrent introuvables. De là vient que les dix-sept récits recueillis dans le présent volume s'étendent sur toute la vie littéraire de Babel.Comme tous ses écrits déjà connus, ils sont nourris d'expériences vécues, mettent en scène des personnages réels. Rien ici d'inventé, dirait-on, rien d'imaginaire ; et cependant, à travers la diversité des thèmes, la présence incomparable de Babel affirmée partout, composé unique de précision, de densité, d'émotion et d'humour.