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De Czernowitz à Paris en passant par Vienne, de l'amour pour l'allemand transmis par la mère à la réappropriation juive de cette langue, devenue entre-temps la langue de ses bourreaux, les poèmes de Celan retracent le chemin de l'une des oeuvres poétiques majeures de l'après-guerre en Europe. Édition bilingue.
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Cet ensemble témoigne de la grande richesse thématique de l'oeuvre de Cummings, allant de la célébration du sentiment amoureux à l'observation de la nature, mais aussi de son innovation formelle et syntaxique, en particulier son usage idiosyncrasique de la ponctuation et des majuscules. Édition bilingue.
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Message est un texte emblématique d'un patriotisme universaliste qu'aucune interprétation n'épuiserait. Pessoa pensait d'abord appeler son livre Portugal mais il a finalement retenu Message, au nombre égal de lettres, ouvrant ainsi son texte, au-delà d'une patrie unique, à l'humanité entière.
Toutes les nations sont des mystères, À soi seule chacune est le monde entier ." Si la genèse et la structure de Message, oeuvre maîtresse que Pessoa a longuement mûrie jusqu'à sa publication, un an avant sa mort, révèlent bien l'entrelacement de ses visées nationales et universelles, une portée très spirituelle voire ésotérique est perceptible dans le titre même. D'après un manuscrit retrouvé du poète, le mot Mensagem : recouvre "Mens agitat molem." (c'est l'esprit qui fait mouvoir la matière). En outre, se définissant lui-même comme un "nationaliste mystique" et un "sébastianiste rationnel" l'auteur de Message reconnaît l'appartenance du livre à l'univers de l'Occulte, incarné au Portugal par la figure de Don Sébastien, le Roi Caché, ou Désiré, dont le retour est suspendu à l'attente de tout un peuple. Pessoa se fait ainsi le porte-parole d'une version portugaise du mythe du Cinquième Empire de paix universelle.
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« Grand-père / me disait : / Apprends un métier / J'ai appris / à rester à mon bureau / à condenser / Pas de chômage / dans cette condenserie ».
Saisis par cette image du « travail de poète », nous avons voulu en présenter la matière et le processus : « le mélange, le changement », « l'immense, massive corruption de la langue ». Aussi, le présent volume retrace plusieurs mouvements de condensation : comment la vie devenue lettre aux amis se fait matériau d'un poème ; comment la lecture se densifie en poétique ; comment le document et le savoir informent l'expérience et l'écriture. Ces mouvements déterminent notre table des matières dans ses deux parties.
« De ton foyer au mien » présente un large choix de lettres adressés aux compagnons de route, poètes, éditeurs, amis. À Harriet Monroe (éditrice de l'importante revue Poetry), à Louis Zukofsky et son fils Paul, à Cid Corman, à Jonathan Williams et au jeune voisin de Black Hawk Island, Gail Roub. Prolongements de cette correspondance, deux essais de Niedecker, sur la poésie de Louis Zukofsky et Cid Corman, closent ces échanges.
Notre deuxième partie, « Lac Supérieur », nous renseigne sur le processus de composition du « magma opus » de Niedecker, au moyen d'un choix de notes préparatoires, d'un journal de voyage et de la première version du poème, parue en revue et remaniée pour sa publication dans North Central (1968). -- Martin Richet Lorine Niedecker (1903-1970) a dédié sa poésie au paysage, à son évolution, à ses effets sur la vie de tous les jours. Outre son rapport à l'objectivisme, sa poésie est nourrie de sources diverses (surréalisme, politique, histoire, haïku) qui font l'originalité d'une oeuvre prise dans des tensions antinomiques. C'est la singularité de cette poésie, à la fois lyrique, objective, économique, toujours localisée et souvent d'actualité, que ce volume entend donner à lire. Après Louange du Lieu (2012), Cette condenserie est le deuxième livre de Lorine Niedecker publié aux éditions Corti. -
Blanche-Neige est l'un des écrits décisifs de cet écrivain suisse (né en 1878 à Bienne et mort en 1956 près de l'établissement psychiatrique d'Herisau), comme le souligne Walter Benjamin, dès 1929 :
« (.) Blanche-Neige, l'une des oeuvres les plus profondément significatives de la poésie récente. Elle suffit à elle seule à faire comprendre pourquoi cet écrivain, apparemment le plus fantaisiste de tous, fut un auteur de prédilection pour l'inflexible Kafka. » « Cendrillon et Blanche-Neige, écrit l'auteur à l'éditeur Ernst Rowoht, sont entièrement Poésie.Elles visent le style et la beauté ; l'essentiel dans ce cas est le plaisir qu'on prend au livre. Elles sont accordées pour la parole et la langue, pour la mesure et le plaisir du rythme. » Mais alors, que reste-t-il du conte éponyme ?
« C'est un mensonge noir et fou, dur à entendre, bon à faire peur aux enfants. Va-t'en mensonge ! » répond Blanche-Neige.
Soit, mais pas seulement, car la Blanche-Neige des Grimm sert de prologue implicite à cette oeuvre poétique-dramatique où tout se joue une fois « qu'ils furent heureux » entre une Belle-mère équivoque et bien vivante, un chasseur viril et un prince fuyant.
[Indépendamment d'une chronologie de la vie de Robert Walser sont données en lectures subsidiaires dans le dossier complémentaire, établi par Fabienne Raphoz-Fillaudeau, quatre variantes du conte (bretonne, celte, roumaine et espagnole]
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REMISES EN VENTE DE TROIS TITRES IBÉRIQUES Roberto JUARROZ (1925-1995)
Quatorzième Poésie Verticale Traduit de l'espagnol (Argentine) Traduit par
Silvia Baron Supervielle Collection Ibériques ISBN 978-2-7143-0605-0, N°
édition : 2045 288 pages -19 Euros Parution 6 mai 2010 Roberto JUARROZ (1925-
1995) Quinzième Poésie Verticale Traduit de l'espagnol (Argentine) Traduit par
Jacques Ancet Collection Ibériques ISBN 978-2-7143-0786-6, N° édition : 2046 88
pages -13 Euros Parution 6 mai 2010 Silvina OCAMPO (1903-1993) Poèmes d'amour
désespéré Traduit de l'espagnol (Argentine) Traduit par Silvia Baron
Supervielle Collection Ibériques ISBN 978-2-7143-0596-1, N° édition : 2047 160
pages -19 Euros Parution 6 mai 2010 Éditions José Corti - 11 rue de Médicis -
60 rue Monsieur le Prince - 75006 Paris - 01 43 26 63 00 - HYPERLINK "mailto:
corti@noos.fr" corti@noos.fr - www.jose-corti.fr
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Lorsqu'on lit la poésie de Silvina, on se promène dans un jardin circulaire qui fut celui de son enfance ; c'est le soir, avec ses flammes qui survolent et ses parfums mêlés qui montent de la terre ; c'est l'amour et la mélancolie ; c'est la rivière et ses timbres ; ce sont les couleurs qui s'y reflètent, s'y répètent à peine altérées ; c'est le silence de la sieste et ses murmures ; c'est une transparence palpable, tiède, sensuelle, matière des rumeurs, de l'air, des ombres.
Et en réalité on ne lit pas ; le lecteur déambule près de ses songes, comme si le texte, dont il entreprit la lecture, l'avait invité à laisser le livre de côté et à se perdre dans les sentiers d'une lumière intime, où les fleurs, le lierre, les plantes, les arbres, poussent et s'entrelacent à leur guise. Nul n'organise cette nature enchantée, où les mystères s'exhalent des miroirs, guidés à peine par un regard passionné.
Ce regard est aussi visionnaire. Borges nous le rappelle dans son introduction : Il y a chez Silvina une vertu qu'on attribue communément aux Anciens ou aux peuples d'Orient, et non à nos contemporains. C'est la clairvoyance ; plus d'une fois et non sans un début d'appréhension, je l'ai sentie en elle. Elle nous voit comme si nous étions en cristal, elle nous voit et nous pardonne. Essayer de la tromper est inutile.
Elle et son époux, Adolfo Bioy Casares, furent des amis très proches de Borges, chacun de différente manière et, à ce trio qui s'échangeait des textes, récitait à tour de rôle des poèmes et écrivait de concert des livres, on pourrait ajouter, non seulement Wilcock, le poète de toutes les langues, mais encore Macedonio Fernandez qui, outre l'humour, partage avec Silvina cette façon incroyable d'investir soi-même leur délirante création.
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Toute l'oeuvre du poète argentin Roberto Juarroz (1925-1995) est rassemblée sous le titre unique Poesia vertical. Seul varie le numéro d'ordre, de recueil à recueil : Segunda, Tercera, Cuarta...aujourd'hui Treizième Poésie Verticale. Nul titre non plus à aucun des poèmes qui composent chaque recueil. Cette insistance dans l'anonyme a un sens. La parole poétique prend ici naissance dans le sans-nom, sans-visage et s'y attache obstinément.
Elle interroge. C'est d'ordinaire le fait de la pensée. La poésie questionne peu. Selon son ordre, elle adhère. Elle veut faire, et jusqu'en son déni parfois, sa révolte, un séjour malgré tout du monde où nous sommes. Elle est d'essence horizontale. Elle requiert un horizon, même incertain, reculant, comme est tout horizon. Elle dit notre séjour. Celle de Juarroz, au contraire, semble là pour nous troubler, nous inquiéter, déranger nos certitudes ou nos prises. Elle est pur questionnement. Verticale. Mais elle reste poésie dans son questionnement. Juarroz n'est pas un penseur, toujours tenté de prolonger la question dans un système qui l'assure. Il interroge sans plus, sans horizon comme sans système. Aussi loin, au fond, de la «poésie» que de la «pensée», dans une sorte de suspens et comme d'immédiateté verticale.
Sa poésie nous met en cause, au sens le plus fort du terme, et le reste avec nous. À propos de tout, d'une pensée, de l'instant qui passe, du moindre événement, elle interroge le monde et nous-mêmes pris en lui, tissés en lui, dans l'illusoire sécurité. Elle en déploie les dimensions insolites. Elle le défait subtilement dans son image, dans son endroit rassurant pour nous, laissant pressentir son envers ou ce qui pourrait être les envers, ses abîmes. Elle nous défait alors nous-mêmes, nous dresse nous-même, soudain verticaux, sans appui, dans le vertige...
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J'ai écrit Blues castillan entre 1961 et 1966.
Il a été publié tardivement et peu distribué. Il est passé presque inaperçu. Blues castillan a à voir avec une certaine manière de penser le monde (" nous traversions les croyances " allais-je dire des années plus tard), et, surtout, avec la volonté de transformer en poèmes des événements et des états d'âme qui ont dominé ma vie pendant trente ans. Il comporte le récit de faits devant lesquels - ou dans lesquels - la souffrance est une affaire naturelle ; j'y parle à voix basse d'un certain espoir (issu, peut-on supposer, de ces " croyances ") et il est - il m'importe beaucoup de le dire - une forme de consolation.
Blues castillan a des antécédents qui ne sont pas ceux que reconnaissaient mes contemporains. J'ai écrit ce livre dominé par deux forces poétiques qui se sont avérées peut-être d'autant plus vigoureuses et actives en moi que, mal connues, à peine pressenties au début, j'ai dû les élaborer à partir de mon ignorance et les faire se développer en moi pour que cette ignorance puisse comporter quelque chose qui fût de l'ordre de la création.
Ces deux forces étaient le poète turc Nazim Hikmet et les paroles des chants nord-américains à l'origine du jazz : le blues et le spiritual. J'ai écrit (et traduit) des spirituals en castillan, et j'ai passé dans ma langue Nazim Hikmet. Sans ce travail, je crois que Blues castillan n'aurait jamais existé. A. G.
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Description du mensonge est un poème central dans l'oeuvre d'antonio gamoneda.
Au sens où tout y conduit et tout en provient. ses livres antérieurs comme blues castillan et passion du regard y ont leur achèvement au double sens du terme : ils y conduisent et s'y engloutissent dans la mesure où après plus rien ne sera comme avant. la mort est partout présente chez antonio gamoneda. c'est pourquoi la poésie sera pour lui, selon une définition qui ne variera pas, " le récit de la manière dont on va vers la mort ".
Et c'est ainsi, sans aucun doute, que se présente description du mensonge : un vaste poème narratif et méditatif qui, parce qu'il envisage toute chose " au miroir " de la seule vérité de la mort, est le récit - la " description " - de ce " mensonge " ou " fiction nécessaire " (nietzsche) qu'on appelle la vie. ceci dit, il faut écouter. se laisser porter par la marée obscure et obstinée de ce long poème chargé d'images obsédantes qui, vague après vague - verset après verset, pause après pause -, ne lâche plus son lecteur et l'emporte vers ce qui parle depuis l'oubli et l'inconnaissable.
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Gentilhomme fier de son lignage asturien, homme de cour et homme d'action, homme de lettres (à savoir, instruit dans les humanités, comme le disait alors l'expression espagnole : hombre de muchas letras), quevedo fut, en son temps (ce siècle d'or oú l'espagne triomphante touchait à son déclin), avec toute la grandeur et la misère qu'implique cette formule d'unamuno, " nada màs ni menos que todo un hombre ".
Il fut aussi - et peut-être surtout - écrivain. jorge luis borges n'affirme-t-il pas : " comme joyce, comme goethe, comme shakespeare, comme dante, comme aucun autre écrivain, francisco de quevedo est moins un homme qu'une vaste et complexe littérature. " por el hilo se sacara el ovillo. soit : on jugera de la pièce par l'échantillon.
Puissent les quelques sonnets ici présentés ne pas démentir ce proverbe, et laisser entendre, dans leur traduction, le diapason poétique de francisco de quevedo telle est l'ambition à laquelle nous encourage notre modèle lorsque, dans le microcosme nacré d'une huître perlière - " orgueil de la mer indienne et moresque " -, il fait jouer ensemble les reflets du ciel et de l'eau ; ou aussi, à propos du portrait de lisi qu'il avait dans une bague, quand il écrit :
" dans une brève prison je tiens captif avec toute sa famille d'or ardent, le cercle de la lumière resplendissante.
Je porte le champ étoilé que paissent les fauves d'en haut à lumineux pelage.
Et en cachette du ciel et de l'orient un jour de lumière et de naissance plus clair. ".
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- Une fois la frontière traversée, en entendant, parlée alentour, ta langue, que depuis tant d'années tu n'entendais pas, qu'as tu ressenti ? - J'ai ressenti comment sans interruption ma vie continuait en elle par le monde extérieur, puisque par l'intérieur elle n'avait jamais cessé de résonner en moi durant toutes ces années.
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Beauté, connaissance, transcendance : le triple idéal qui oriente la vocation poétique de juan Ramon Jiménez (1881 - 1958) est suggéré par la forme plurielle donnée à ce recueil, " Eternités ", publié en 1918.
Après le " journal d'un poète nouveau marié " et les " Sonnets spirituels ", parus en 1917, le poète a atteint la plénitude de sa puissance créatrice. Il s'y adonne avec ivresse : " Amour et poésie chaque jour ", telle est désormais sa devise. Ordonner le chaos de l'univers, tout en préservant la part de mystère inéluctable qui le constitue, chanter d'un même élan la femme, la nature ou l'idée, advenir à plus d'être ou à plus de conscience par le pouvoir d'une parole neuve et maîtrisée, proférée comme celle d'un dieu créateur, telle est l'ambition de l'auteur de ce livre : " Mon âme doit refaire/le monde comme mon âme ".
Loin de la conception formaliste de l'art, à laquelle Jiménez avait sacrifié dans sa première époque, l'écriture s'applique, comme une ascèse, à la " poésie nue ". Les émotions, les tourments ou les émerveillements de l'esprit devant le prodige des choses ou des êtres s'expriment ici selon divers registres, de la méditation à la divagation, de l'humour léger à l'extase comblée : " je vis libre,/au centre/de moi-même/m'entoure un moment/infini, avec tout-sans les noms/encore ou déjà-, Eternel ! " Les échos multiples du monde extérieur, dans ces compositions, souvent d'une intense beauté, expriment ainsi, toujours, le même désir infini d'absolu : " Ame mienne en douleur/-éclats mystérieux !-/de l'or dans l'ombre ! "..
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Trois ans après Piedra y cielo (Pierre et ciel) (1919), Juan Ramon Jiménez publia, au mois d'octobre 1922, la fameuse Segunda Antolojia poética (1898-1918).
Il y avait rassemblé, après l'avoir soigneusement révisée, une grande part de sa production lyrique antérieure. À cette entreprise, toujours recommencée, de révision, ou de "reviviscence", de ses poèmes, Jiménez se voua toute sa vie comme à un culte sans merci : "Épurer une poésie est pour moi - disait-il - une tâche aussi accablante que de concevoir l'infini." Poesia en verso (1917-1923), prolonge ou renouvelle les thèmes, les images, la prosodie, le style de cet ensemble poétique, qui constitue, après une période romantique de sa jeunesse, la période symboliste de la maturité de l'écrivain.
Il y atteint des sommets de son génie. Poesia est composé d'un choix de cent vingt-neuf poèmes, écrits à diverses époques, déjà publiés ou restés inédits ; la liste des recueils auxquels appartiennent ces poésies, établie par l'auteur, est d'ailleurs expressément mentionnée au début du livre. Cette anthologie, - de même que Belleza, autre ensemble de pièces détachées - annonce, ou préfigure, des aspects de "l'oeuvre définitive" dont Jiménez ne cessera désormais de rêver, sans qu'il ait jamais pu la voir réalisée.
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Juan Ramón Jiménez malgré son Nobel n'occupe toujours pas en France la place qu'il mériterait. Belleza est le septième recueil publié par Corti, cinq ayant été traduits par Bernard Sesé qui est aussi le traducteur de Jean de la Croix, Zorrilla, Fray Luis de León notamment. « Le poète est l'homme qui a en lui un dieu immanent, et comme le médium de cette immanence. » Juan Ramón Jiménez (1881-1958) définit ainsi, dans son ampleur et ses limites, le domaine, ou le territoire, où s'épanouit son invention créatrice.
Belleza (en verso), (1923) appartient à l'époque du « spiritualisme symboliste », comme l'appelait aussi Jiménez.
Le bien, le beau, le vrai : cette triade informe la poétique de Juan Ramón Jiménez. « Pour moi, disait-il, la poésie est mon incorporation à la vérité par la beauté, ou à la vérité dans la beauté, et en dernier lieu de mon dieu possible par la succession de la beauté. Il est clair que cette vocation suppose un effort total de tout l'être ».
La beauté, dans sa valeur ontologique, est promesse de l'avènement du sujet à lui -même, dans l'éternité de l'instant :
Qu'il est beau de vivre ainsi toujours debout, beauté !, pour le repos éternel d'un instant !