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patrick pharo
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L'ouvrage s'interroge sur la possibilité d'un nouveau despotisme lié à la dépossession et au rétrécissement des options personnelles résultant du microciblage commercial par des outils numériques, à la dictature des prédictions qui commandent les décisions économiques et sociales, et à l'ubiquité de la surveillance politique et policière.
Il décrit une société dans laquelle la sollicitude publique et les sollicitations privées en vue d'influer sur les désirs et les craintes ont pris le pas sur l'ancienne discipline autoritaire des corps. Un maternalisme politique diffus, vaguement inspiré de la philosophie du care, tend ainsi à se susbtituer à la promotion des libertés et des droits démocratiques.
L'Intelligence Artificielle (IA) connexionniste, bien que mathématiquement très sophistiquée, qui est l'instrument privilégié de cette mutation, nuit directement à l'exercice de la réflexion humaine chez les prestataires comme chez les usagers, et à une liberté appréciative privilégiant chez chacun l'autodétermination des options.
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La sociologie a introduit deux types de considérations nouvelles par rapport à la tradition philosophique : l'étude des faits sociaux et l'analyse du sens de l'action sociale.Le divorce entre les deux disciplines aurait dû être atténué par l'intérêt initial des sociologues pour les questions morales. Mais la philosophie avait laissé en friche la question des intrications entre la morale et l'immanence sociale, et les sociologues crurent qu'ils pouvaient se dispenser d'approfondir le contenu conceptuel et normatif de la moralité, pour traiter celle-ci comme un domaine idéologique particulier à chaque culture ou groupe social, dont il suffirait de saisir les déterminants et les effets sociaux. Il en est résulté un effacement progressif du thème de l'éthique dans les études sociologiques proprement dites, alors même qu'il demeurait présent, mais sauvagement, dans les prises de position publiques des sociologues.Patrick Pharo redonne sa place à la philosophie et à l'éthique dans la théorie sociologique. Afin que soit enfin rendue possible la connaissance et la reconnaissance de la part de l'éthique dans les motivations ou justifications pratiques des sujets sociaux.
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Plaisirs et dépendances dans les sociétés marchandes
Patrick Pharo
- Universite De Bruxelles
- 23 Décembre 2011
- 9782800415161
Quels sont les rapports entre plaisirs, dépendances et addictions? Comment passe-t-on d'une dépendance heureuse et fonctionnelle à une dépendance malheureuse ou critique ? Les sociétés marchandes favorisent-elles l'accroissement des dépendances et des dégradations sociales qui leur sont associées ? Et comment les gèrent-elles?
Telles sont les questions abordées dans ce livre, sur la base des données actuelles de l'anthropologie cognitive et morale, mais aussi de nombreuses enquêtes et documents cinématographiques ou littéraires relatifs à l'usage des drogues, la séduction marchande, la dépendance sexuelle ou la dépendance pratique des vieillards.
Ce livre, qui peut aussi se lire comme le roman des plaisirs, des gloires et des décadences de la vie ordinaire, fait l'hypothèse d'une parenté subjective, en termes de recherche de récompenses et de satisfactions, entre toutes les sortes de dépendances, offrant ainsi une clef pour comprendre le lien souterrain entre les manques provoqués par la surconsommation de substances ou de pratiques psychoactives, et ceux qui proviennent de la sous-consommation des biens élémentaires de la vie en cas d'incapacité pratique.
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Comment retrouver le sens du commun et préserver l'environnement naturel et l'État social, après quarante ans d'idéologie néo conservatrice et d'emballement addictif du capitalisme ? La transformation de l'économie par un changement des pratiques quotidiennes est une des réponses, mise en pratique aujourd'hui par un nombre croissant de citoyens qui tentent de se désintoxiquer du modèle de consommation et de concurrence illimitée du capitalisme.
Un tel effort est nécessaire mais il ne suffit pas : comme le réclame désormais un mouvement social et écologique de plus en plus pressant, les gouvernements doivent mettre en place des mesures énergiques de protection et de régulation des communs.
Cet ouvrage alimente la réflexion en retraçant l'histoire de l'abandon du commun par les adversaires de l'État social mis en place à la Libération, et propose une critique de la sacralisation de la propriété privée pour retrouver le sens de la communauté indifférenciée du contrat social. Patrick Pharo plaide pour un libéralisme social et écologique, capable d'endiguer l'intrusion dans l'intimité des outils numériques, mais aussi de garantir à tous les habitants des ressources d'existence suffisantes.
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Le sens de l'action et la comprréhension d'autrui
Patrick Pharo
- L'HARMATTAN
- Logiques Sociales
- 3 Mai 2000
- 9782738421623
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La raison et la civilisation ont été longtemps associées comme le moyen et la fin de ce qu'on appelait naguère le progrès. Mais après les désillusions du siècle dernier, et malgré quelques courtes périodes d'optimisme, ces idées ont perdu une grande partie de leur crédibilité : l'état actuel du monde, avec ses incroyables contrastes en termes de richesses et de souffrance, suffit en effet à faire douter que la civilisation rationnelle soit un bien pour l'humanité. Le problème est cependant qu'il n'y a pas vraiment d'alternative à ce projet, car ceux qui prônent le libéralisme économique et politique aussi bien que ceux qui le dénoncent le font au nom d'une certaine conception de la civilisation rationnelle. C'est ce constat qui rend urgente une réflexion sur le sens moral de la civilisation dans les conditions du monde social contemporain, celles d'un nouvel âge libéral marqué par des concurrences extrêmes, mais aussi par une immense créativité et par une extraordinaire émancipation vis-à-vis de tous les tabous arbitraires. Pour mener cette réflexion, le présent ouvrage propose de se fonder à la fois sur quelques principes réalistes : le monde tel qu'il est n'est voulu par personne, les cultures humaines restent ancrées dans les mécanismes naturels de la vie, le travail civilisationnel de la raison ne peut être que marginal et progressif..., mais aussi sur une confiance ferme et renouvelée dans le rôle moral de la raison réflexive, la possibilité de proscrire et de faire reculer les souffrances indues et la liberté d'agir pour le mieux, que la question relève ou non de la morale. -- Reason and civilisation have long been associated; they are the means and the end of what we used to call progress. But after the last century's disillusionment, these ideas have lost much of their credibility, in spite of a few short spells of optimism. The state of the world today, with its extreme contrasts in terms of wealth and suffering, is enough to make us doubt that rational civilisation is a good thing for humanity. Yet the problem remains that there is no real alternative. For those who advocate economic and political liberalism, as well as those who condemn it, do so in the name of a certain concept of rational civilisation. This fact makes it urgent to reflect on the moral sense of civilisation in today's social world, in a new age of liberalism, characterised by extreme competition but also by immense creativity and an extraordinary breaking down of all kinds of taboos. The author bases his reflection on a few pragmatic principles: no one can be happy with the state of the world today; human cultures remain anchored in life's natural mechanisms; the civilizing work of reason can only be peripheral and gradual... But he also evokes firm and renewed confidence in the moral role of reflexive reason, the possibility to proscribe and fight against unnecessary suffering, the freedom to act for the common good, whether the question is a moral one or not.
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À partir de témoignages et fictions littéraires ou cinématographiques (d'Ovide à Xavier Dolan en passant par Héloïse, Proust ou Jacques Demy) sur des passions amoureuses destructrices ou salvatrices, l'ouvrage explore le « chimisme » moral de la dépendance amoureuse et son expression particulière dans les sociétés libérales. S'inspirant des neurosciences et de la psychologie de l'évolution qui relient l'amour romantique à la sélection sexuelle et parentale, il considère l'attachement amoureux comme une dépendance primordiale aux sentiments d'autrui dont le mécanisme repose, comme celui des drogues, sur les circuits neuronaux de la récompense. La première partie du livre propose une sorte de diaporama des différentes « scènes » neurochimique, ancestrale, enfantine et culturelle de la dépendance amoureuse la seconde explore ses parcours éthiques : care, possession et soumission, obsession du tiers et amours plurielles, folies d'amour..., avant de dessiner une nouvelle « Carte de Tendre » contemporaine, plus libre que celle du XVIIe siècle, mais aussi plus exigeante du point de vue de l'éthique de l'intime grâce aux vertus du soin érotique mutuel.
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La notion de « belle vie » est moins courante en philosophie que celle de « vie bonne » parce que beaucoup de philosophes classiques se sont méfiés des passions et des intensités d'existence. Elle est en revanche plébiscitée par les usagers de drogue et les amoureux, et largement manipulée par les entreprises marchandes des démocraties libérales. La belle vie c'est, comme dit une chanson, « aimer, boire et chanter », s'aventurer pour embellir son existence ou rompre avec un cadre de vie impossible.
Elle est « dorée sur tranche » parce que l'intérieur est souvent moins brillant que l'extérieur. Ce livre de sociologie morale explore, à travers le cinéma, les voies de la belle vie à l'âge libéral : entre la reconnaissance d'un sens naturel à rechercher les beautés et intensités de vie, et un souci de première personne à y tracer sa propre voie. -
Comme des sujets accros aux drogues, les sociétés pourraient-elles devenir ellesmêmes « addictes » ? C'est-à-dire pathologiquement dépendantes de la recherche compulsive de certains biens, en dépit de ses conséquences nocives pour l'ensemble de la collectivité ? Si l'on en croit une critique ravageuse qui traverse toutes les productions culturelles, et en particulier le cinéma, c'est bien ce qui arrive aux démocraties libérales contemporaines : optimisation extrême des activités, course à l'argent et au succès, surconsommation marchande, usage compulsif des technologies, épuisement des ressources naturelles, corruption de la démocratie...
Loin de contredire le processus de rationalisation propre au capitalisme moderne, cette dérive addictive en serait plutôt la conséquence paradoxale qui rend de plus en plus difficile la poursuite de fins rationnelles communes. Si les cibles de l'émancipation portent toujours sur les libertés et égalités de base, devenues de plus en plus précaires, elles s'étendent désormais aux moyens de protéger le désir intime des intrusions marchandes, technologiques ou sécuritaires, qui enserrent les habitants dans un réseau de plus en plus dense de dépendances indésirables.
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Ethica erotica ; mariage et prostitution
Patrick Pharo
- Presses de Sciences Po
- Academique
- 13 Juin 2013
- 9782724613209
A partir de la question du plaisir d'autrui, P. Pharo examine les liens ambigus du mariage et de la prostitution dans la société contemporaine.
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Le sens de la justice ; essais de sémantique sociologique
Patrick Pharo
- PUF
- Sociologies
- 3 Janvier 2001
- 9782130511625
La collection "Sociologies", dirigée par Raymond Boudon, membre de l'Institut, professeur à l'Université de Paris IV-Sorbonne, réunit des contributions variées par les sujets abordés, par les orientations politiques générales des auteurs, mais utilisant un paradigme commun qui préfigure une science sociale générale transcendant les barrières disciplinaires.
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Peut-on dire en l'état actuel des sciences cognitives et des sciences de la vie que l'homme n'est pas un animal comme les autres ? Le débat contemporain sur la question du vivant tourne généralement autour des conséquences technologiques et pratiques de la biologie moderne, en particulier dans le domaine médical. Mais ce débat en cache un autre plus fondamental sur la place de l'humain dans l'ordre du vivant. Le développement actuel des sciences de la vie et des sciences cognitives remet en cause les frontières classiques entre esprit et corps, animalité et humanioté, nature et culture.... Les sciences humaines doivent affirmer leur autonomie par rapport aux dérives biologisantes dans l'interprétation de l'humain. En confrontant les philosophies classiques de l'âme aux théories naturalistes modernes de l'esprit, en réanalysant les thèmes de la rationalité, de l'humanité et de l'animalité, en s'interrogeant sur les conséquences du naturalisme génétique dans l'analyse et la pratique sociale, cet ouvrage apporte un nouvel éclairage sur les rapports entre sciences de l'homme et sciences de la vie.
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Politique et savoir vivre ; enquête sur les fondements du lien civil
Patrick Pharo
- L'HARMATTAN
- Logiques Sociales
- 3 Mai 2000
- 9782738410795
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Phénomenologie du lien civil ; sens et légitimité
Patrick Pharo
- L'HARMATTAN
- Logiques Sociales
- 3 Mai 2000
- 9782738415295
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Comment devient-on dépendant aux drogues et autres consommations psycho-actives ? Comment essaie-t-on d'en sortir ? Que valent les politiques publiques de la drogue ? Telles sont les questions abordées dans cet ouvrage, traitées à partir de témoignages d'usagers, recueillis à Paris et à New York.
Témoins privilégiés des conditions individuelles, sociales et neuropsychiques d'entrée dans un parcours addictif, les anciens usagers revendiquent leur liberté d'avoir consommé, pour leur bien-être, des produits dangereux, tout en rendant compte en détail et sans fard des dégâts personnels qui ont pu en découler. À l'éthique de la drogue succède donc une éthique de la sortie qu'on cherche à garantir par de nouvelles habitudes et de nouveaux engagements.
La philosophie pratique de la drogue qui ressort de ces témoignages est libertaire sur un plan individuel, mais collectivement responsable, en termes notamment de prévention, de réduction des dommages et d'accompagnement des usagers. Cette posture implique une reconsidération des politiques publiques répressives mais largement impuissantes devant le phénomène social de l'addiction, qui n'a cessé de croître avec le développement des sociétés marchandes.
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Tandis que la critique sociale avait fait de l'irrespect une vertu subversive, on redécouvre aujourd'hui, avec l'idée des droits de l'homme et de la démocratie, la valeur à la fois irrécusable et émancipatrice du respect de la personne. Mais si le respect est ainsi devenu le critère éthique le plus communément admis par la conscience universelle, il n'est pas si facile de dire en quoi il consiste. Le respect est en effet une sorte de réalité semi-abstraite qui n'est réductible à aucun modèle de comportement. Et tandis que le manque de respect est parfois assez évident, le véritable respect l'est souvent beaucoup moins. L'objet principal de cet ouvrage est donc de préciser le statut logique et pratique du respect, pour savoir ce qu'il est mais aussi pour expliquer ce qui ce passe lorsqu'il est absent. Suivant une démarche de sociologie sémantique qui emprunte ses outils à la logique et à la philosophie, l'ouvrage explore les théories du respect de Descartes, Hume, Kant et Rawls, avant de proposer une définition du concept de respect fondée sur quelques traits centraux et nécessaires par opposition à des " annulateurs " potentiels, comme par exemple l'amour-propre exacerbé.
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Avant-propos, 1 Chapitre 1 / Culture, nature et vérité dans les théories de l'homme, 9 Chapitre 2 / Le paradigme durkheimien revisité, 47 Chapitre 3 / Les pensées, causes normatives, 81 Chapitre 4 / Ontologie des êtres sociaux, 115 Chapitre 5 / L'erreur pratique et la double causalité de l'action, 149 Chapitre 6 / Théorie des actes civils, 183 Bibliographie, 225 Index des noms, 235 Index des notions, 239
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