Filtrer
amine souffer
-
Comment se fait-il que de simples mots prononcés par une mère à son fils - le futur auteur de ce livre - puissent conditionner toute une vie à venir : « Nous allons tous mourir, un seul survivra ! » Ces mots furent, pour l'auteur, le point de départ d'une quête philosophique et spirituelle à la limite du délire, inspirée par la pensée de Nietzsche. Ce livre retrace le parcours d'une vie jalonnée de multiples péripéties dans lesquelles furent entraînés l'auteur et de nombreux représentants de sa génération au Maroc, dite « génération-pont ». Ainsi dénommée par les pouvoirs publics, la génération pont est celle qui est née à la veille de l'indépendance du pays ; puis elle s'est vue sacrifiée sur l'autel d'un développement qui a tardé et tarde toujours à se manifester dans la réalité. Au temps de la jeunesse de l'auteur, l'hydre avait plusieurs têtes dans un combat parfaitement inégal. Entre-temps, le monde s'est emballé, passant d'un humanisme souffreteux à un individualisme effréné. Situation dans laquelle tant de paradigmes se sont effondrés et de repères se sont égarés. Entre enchantement et désenchantement, le monde semble reporter toujours à plus tard un sursaut de conscience et un éveil qui lui seraient pourtant salutaires.
-
Le séisme qui a frappé le Haouz n'est ni le plus fort ni le plus meurtrier. Il a été précédé et suivi par d'autres, tacitement plus mortels par l'intensité des ondes de chocs de l'injustice et de l'exploitation qu'ils avaient l'habitude de générer.
L'histoire de Mina et Ali est plus qu'une histoire d'amour.
C'est celle de la communion de deux âmes blessées et dedeux coeurs qui, malgré la brisure et la flétrissure causées beaucoup plus par l'hypocrisie ambiante que par l'injustice ressentie dans leur chair, ils avaient conservé leur pureté originelle. Pour moins que ça, on avait sanctifié certains et édifié des sanctuaires sur les tombeaux d'autres. Usés, abusés et désabusés par une vie qu'ils n'auraient jamais choisie ni même imaginée, Mina et Ali ont survécu au séisme du Haouz. Un sursis qu'ils n'avaient pas non plus sollicité. Même la mort, cette autre grâce divine, leur fut refusée. Que d'intimes convictions fissurées et de fantômes déterrés par ce séisme ! Mina et Ali ne seraient plus désormais que ruines parmi les ruines, dans l'attente d'un autre cataclysme qui serait, cette fois-ci, heureusement libérateur.