Carl Alexander Simon est un peintre allemand de la première moitié du xixe siècle, un « petit maître » oublié des anthologies d'histoire de l'art. L'auteur nous invite à faire connaissance avec cet artiste exilé au Chili en 1850, à travers un journal imaginaire auquel le peintre confie ses doutes, ses espoirs, mais aussi ses réflexions sur la peinture, sur la nature avec laquelle il communie, et sur la liberté à conquérir, essentielle à tout artiste, pour trouver sa propre voie. Exalté par sa soif de voir, de ressentir les couleurs, les senteurs, les émotions profondes de ce Nouveau Monde, si loin, si différent de son Europe natale, Carl Alexander Simon pose un regard fraternel sur ce pays qui l'accueille et sur ses peuples autochtones dont il se sent particulièrement proche. Alternant poèmes et prose, Carles Diaz nous emmène dans un voyage initiatique au sud du Chili, par-delà les montagnes et les forêts de Patagonie, où le peintre disparut mystérieusement en 1852.
La Vénus encordée est un journal imaginaire qui aurait été rédigé en 1943 par Rose Valland (1898-1980), attachée de conservation au musée du Jeu de Paume, à Paris. Figure héroïque oubliée de l'histoire, Rose Valland, au péril de sa vie, y raconte son rôle dans le sauvetage de plus de soixante mille oeuvres d'art et objets patrimoniaux spoliés par les nazis durant l'Occupation. Elle nous confie ses peurs et ses colères contre la folie destructrice, mais aussi ses joies, et l'espoir qui jamais ne la quitte.
Ce journal où alternent poèmes et prose transmet la passion pour la beauté tout en mettant en lumière la valeur inaliénable de la culture et de l'art. Dans le contexte de ces années sombres, il nous élève, nous exhorte à l'humanisme, et constitue une tentative de rétablir le sacré de la vie.
Le titre du livre est inspiré d'une photographie de la Vénus de Milo, enserrée par des cordages, en attente de son évacuation destinée à la protéger de la guerre. Le cliché fut pris en 1939 lors du déménagement de la galerie Daru, au Louvre.
La Talvera est un mot occitan désignant la bordure non labourée du champ, l'endroit où la charrue doit tourner. Par métaphore, sus la talvera (sur la talvera), se traduit en français par « en marge » qui, dans ce long poème doit s'entendre comme un souffle de dignité, un frison d'espoir, une invocation à ceux qui se sont dressés, un chant à la gloire des vaincus : Gloria Victis.
Tentative Verticale se veut un hymne pour un monde éclairé par la puissance de la poésie.
Le poème est ici un acte de foi marquant de son sceau le sens des actes et des choses ; il convoque une réflexion autour de la volonté de création et la nécessité d'assumer la portion de singularité qui appartient à chacun.
Pour Carles Diaz, la poésie est un sédiment composé de vertige, de fulgurance, de doute et de lenteur, dont le but est de restituer au plus près la part d'inconnu et d'ineffable accompagnant notre séjour au monde.
L'idée de perte traverse soudain nos esprits ;
Je saisis mon arme, la pointe vers le ciel.
Flottant sur un corps endormi.
Des draps blancs battaient des ailes pour échapper.
à la vague montante de ce destin.
Dont j'admirais malgré moi ses contours coulant.
De cheveux sombres.
Comme la tempête que j'idôlatrais.
Ma vie devenait encore une prière posée sur mon dos.
Elle était devenue un dieu survolant la couleur.
Je la répugne... (extrait).
Dans Le fleuve à l'envers, la voix poétique interroge les engrenages d'une tradition "fondatrice" ainsi que l'assemblage de la "Grande Histoire". À force d'interpeller son identité, cette voix finit par se dédoubler et se confronter à son altérité. Devant l'impossibilité de refondation du réel, le récit se montre conscient d'une perte et en même temps de sa propre condition plurielle, fragmentée. L'écriture s'adresse à un destinataire abstrait que l'on ne peut situer à l'intérieur ou à l'extérieur d'elle-même. Aussi, sous un imaginaire polysémique, le discours lyrique se métamorphose en un territoire individuel complexe, décousu, discontinu... Il s'ouvre sur le fleuve dans lequel dévale l'échappée symbolique de l'individu à travers une démarche tout autant existentielle qu'esthétique.
Né de la contemplation du réel, ce diptyque cherche à saisir un lieu, les Landes de Gascogne, exaltant ainsi l'esprit des géographies éprouvée et imaginaire. Polyphonie landaise, écrit dans une prose lyrique mais sobre, défie le temps, les étendues solitaires et la lumière solaire, chantant le paysage qui échappe à toute temporalité. Ancrée dans la terre, réservoir de la mémoire, cette polyphonie combat l'inachevé et la disparition. Paratge, en vers libres, étudie la subtile question de l'être-au-monde, de la recherche d'une « noblesse d'âme » chère aux troubadours occitans. L'unité de ces deux parties procède de la langue elle-même, aiguë, dense et cependant vibrante, de la constance d'une écriture qui se transforme en voix, presque silencieuse.