Guimauves est une friandise sordide qui se déguste sans faim. Sa recette ?
Un bonne dose de cruauté gélatineuse confite à l'angoisse. Tortionnaire de gamins, tueur de petits chiens ou cannibale affamé, les héros de ces courtes histoires cauchemardesques feraient pâlir le plus zélé des dictateurs. Mais rassurez-vous, en cas de malaise, vous pouvez toujours faire appelle à Mario, la mauvaise conscience visqueuse qui vit dans votre sperme ou tout simplement vous remettre moralement avec un bon sandwich.
Réédité dix-neuf ans après sa première version (aujourd'hui complètement introuvable), Guimauves change de peau, enfle considérablement mais ne se périme pas. Plus d'une soixantaine de pages sont ajoutées à l'édition d'origine, de quoi régaler les lecteurs gourmands et avides de sucreries sanglantes.
Le style de Blanquet, intense et indémodable, grouille de détails fétides et transpire le second degré. Horreur et humour, voici la recette de cet ouvrage. Chaque page est un régal qui vient nous hanter, un songe graphique virant rapidement à l'obsession. Ouvrez Guimauves et vous connaîtrez enfin le plaisir de la caresse d'un moignon...
Dans un placard mortifère, telle la plus atroce des attractions de foire, est enfermé l'enfant.
Il ne peut pas se voir. est-il un monstre? ou une bête, comme ses compagnons d'infortune, les "petits animaux des cloisons"? sans souvenir de son arrivée dans cet endroit, l'enfant du placard observe depuis des temps incertains le monde extérieur au travers du petit trou qu'on a percé pour lui dans son meuble. chaque jour, il reçoit la visite de ses geôliers qui le bercent d'histoires sordides. la vérité est au bout de son calvaire et, comme dans tous les contes, l'issue promet d'être heureuse.
Ou effroyable. la mine douce et délicate du crayon de blanquet appuie avec délectation le grotesque de cette fable que l'auteur nous livre avec son habituel sourire en coin. la présente édition reprend, sous une forme entièrement nouvelle, le livre paru en 1997 chez schokoriegel, ce qui ravira les amateurs qui le cherchaient depuis, et obligera les autres à sortir une nouvelle fois leur porte-monnaie.
Mini-carnet de dessins fantastiques, fantasmagoriques autant que fantasmatiques à l'encre rouge mêlée de bleu.
Exemplaires numérotés.
Le nouveau carnet fac-similé de Blanquet : 54 dessins fantastiques, fantasmagoriques autant que fantasmatiques à l'encre rouge mêlée de vert, réalisés dans les trains.
Exemplaires numérotés.
Né en 1973, Stéphane Blanquet vit et travaille en région parisienne. Dessinateur, plasticien, metteur en scène, réalisateur, il a derrière lui un long parcours dans le milieu de l'édition et de l'illustration, où il se fait tout d'abord connaître par ses graphzines Chacal Puant (1990) et La Monstrueuse (primé à Angoulême en 1996). Considéré comme l'un des fers de lance de la nouvelle bande dessinée, son univers tourmenté ne laisse personne indifférent et déborde largement du cadre de ses livres édités chez Cornélius, Alain Beaulet, L'Association, Gallimard, Albin Michel ou sa propre maison d'édition United Dead Artists. En 2001, il publie l'un de ses albums les plus marquants, La nouvelle aux pis, roman graphique tout en ombres chinoises, salué par la critique. Dans la même veine mais encore plus sombre, suivra en 2007, La Vénéneuse aux deux éperons. En 2003, il troque le papier pour la peau avec Sur l'épiderme, un ouvrage singulier de peintures sur corps photographiées. Après avoir collaboré en 2006 avec le metteur en scène Jean Lambert-Wild sur la pièce de théâtre Sade Songs (adaptation musicale du Marquis de Sade, dont il a pensé les décors et les costumes), il occupe à partir de 2007 le poste de « directeur oculaire » du Centre Dramatique National de Normandie / Comédie de Caen. Le « Labyrinthique intestin » produit en 2006 pour les Rencontres du 9e Art d'Aix-en-Provence permet à Stéphane Blanquet de déployer son tentaculaire imaginaire au sein d'un vaste dispositif scénographique. Cette exposition sera suivie en 2007 par « Blanquet s'ouvre la panse », présentée à Paris par Arts Factory. En 2009, Blanquet construit un train fantôme au sein du Musée d'Art Contemporain de Lyon, à l'occasion de l'exposition collective « Quintet ». À la suite de l'importante rétrospective que lui a consacré en 2012 le Wharf - Centre d'Art Contemporain de Basse Normandie, il conçoit « A distorted forest », une installation pour le Musée d'Art Contemporain de Singapour, prélude au one man show « Les rêves engloutis », programmé dans ce même musée en 2013 grâce au soutien de la galerie Fuman Art avec laquelle Stéphane Blanquet développe de nombreux projets à l'international.
Après les fascinants sous-bois de La nouvelle aux pis, Stéphane Blanquet prolonge ici son travail sur les silhouettes en substituant à ses aplats noirs comme la tombe des jeux de demi-teintes entremêlées. On passe de la nuit au crépuscule et les ombres qui peuplent cet univers à mi-chemin de la comptine et du cauchemar ressemblent plus que jamais à des voisins silencieux et menaçants
Foisonnant, dérangeant, provocateur, l'univers de Blanquet ne laisse personne indifférent. Enfant de Crumb, de Topor et des surréalistes, l'auteur (âgé de 31 ans) a derrière lui un déjà long parcours dans l'univers des graphzines, de la presse (il collabore régulièrement à Libération depuis huit ans) et de l'édition internationale. Lui-même éditeur (Chacal puant, La Monstrueuse - primé à Angoulême en 1996), il apparaît comme l'un des créateurs les plus polyvalents de ces dernières années. Son album La Nouvelle aux pis, tout en ombres chinoises, a été salué par la critique, ses films (Mon placard, La Peau de chagrin) ont fait le tour des festivals, son recueil de peintures érotiques sur corps (Sur l'épiderme) a été une révélation. Pour la première fois, un livre présente Blanquet dans toutes ses incarnations.
La monographie la plus importante à ce jour sur le travail de Stéphane Blanquet : conçu par l'artiste, l'ouvrage, particulièrement luxueux avec ses pages en papier métallisé, présente des oeuvres récentes créées pour son exposition à l'Abbaye d'Auberive, mais également une rétrospective de ses travaux plus anciens. Dessins, terres cuites, tapisseries, lithographies, photographies... Cette publication nous entraîne au coeur de son univers érotico-cauchemardesque.
Comment parler d'un artiste qui vous dépasse à chaque mot et coup de crayon qu'il réalise ? Pas simple.
On se rappelle toujours la première fois, dit-on ! Le concernant, cela ne fait aucun doute. Il y a quelques années, la Maison rouge d'Antoine de Galbert avait laissé ses murs à un salon de multiples.
Parmi toutes les bonnes choses présentes, mon oeil fut immédiatement attiré par une tapisserie qui se trouvait au fond de la salle principale. Comme aimanté, je fonçai alors sur cette oeuvre. Je ressentis que ce travail était exceptionnel : couleurs uniques, sujet irréel, support jamais vu et technologiquement novateur.
Je lançai alors un tonitruant « qui a fait ça ? ». Un exposant sympathique me désigna alors un personnage qui était à quelques pas. Tout droit sorti des films de science-fiction. L'oeuvre l'était, son géniteur aussi ! S'engagea une discussion avec Stéphane. Quatre décennies de parcours de collectionneur pourraient vous laisser penser que vous connaissez tout, mais l'exploration artistique est infinie et la leçon de modestie permanente.
Stéphane a des nuits agitées. Ses cauchemars comme ses plus beaux délires érotiques peuplent ses moments d'inconscience nocturne. Les uns comme les autres sont oubliés bien vite pour nous tous, mais lui l'extra-planétaire, les dessine au petit matin, quand sa conscience est revenue. Il stocke ainsi les images fantastiques de ses hallucinations.
Que nous raconte Blanquet dans ses multiples dessins, installations et autres ? Il me fait l'effet, quand j'essaie de le comprendre, d'un miroir qu'on utiliserait non pas pour regarder son visage mais pour regarder l'intérieur de notre cerveau : son travail, c'est un miroir d'intérieur.
Son univers artistique est issu des cultures underground des décennies passées : hard rock, tatouage, rap, punk... Il exprime le ressenti de millions de femmes et d'hommes hors du circuit capitaliste et politique normé. Ces artistes sont peu montrés dans les galeries et musées officiels bien que leurs musiques envahissent nos ondes et réseaux. Ils expriment dans un mélange non calculé à la fois des visions intimes et des faits de société médiatiquement très diffusés.
Stéphane Blanquet l'extra-planétaire et ses apôtres regardent avec humour et délectation les comportements étriqués de leurs contemporains en rappelant que la vraie vie se trouve sur leur planète à eux.
Jean-Claude Volot Publié à l'occasion de l'exposition éponyme à l'Abbaye d'Auberive du 10 juin au 30 septembre 2018.
Dans cet ouvrage de Blanquet, il est question de fantômes. Et pour voir ces derniers, il vous faudra éteindre la lumière. Grâce à une encre luminescente, ce livre peut également se lire dans le noir. Il offre ainsi deux niveaux de lecture qui permettent de saisir toute la finesse et l'intensité graphique de Blanquet. A travers les 24 histoires d'une page, chacun de l'injustice à une mort jouissive, chacun trouve le fantôme qu'il mérite. Format : 275 x 195, 24 pages sérigraphiées, couverture souple, 900 ex. vente ferme. Placement : Aventures
L'histoire démarre dans une petite fête costumée pour enfants. Un jeune garçon de 7 ans, déguisé malgré lui en lapin rose est choisi pour aller chercher une fille descendue à la cave pour prendre de nouvelles bouteilles de soda. La cave est sombre et profonde. Il retrouve sa camarade tout inquiète. Elle a vu bouger la grosse peluche poussièreuse et déglinguée... Les deux enfants vont devoir rendre des comptes aux vieux jouets des mauvais traitements qu'ils leur ont infligés.
Stéphane Blanquet réinterprète au dessin un ensemble de photos vintage principalement pornographiques. Présentées comme des diptyques, ces images tour à tour troublantes ou cocasses constituent un catalogue raisonné des fantasmes et singularités obsédant l'artiste.
Publié suite à l'exposition éponyme au Musée de l'érotisme, Paris, de novembre 2013 à mai 2014.
Conçu comme un puzzle pervers qui accumule les chausse-trappes et multiplie les sens de lecture, ce théâtre d'ombres replonge le lecteur dans l'exaltation des jeux de pistes de l'enfance, de sorte qu'il faut s'y enfoncer par deux fois pour que se révèle sa logique vicieuse. Au delà de l'aspect ouvertement ludique de cette double lecture, La nouvelle aux pis, par sa construction fragmentée, propose l'expérience unique de retrouver les sensations du rêve. Sa structure ainsi que son dessin, tout en découpes fuligineuses, parviennent à rendre comme peu d'oeuvres auparavant un peu de la logique des ténèbres qui président à l'élaboration des songes.
La Tranchée Racine devient hebdomadaire pour 42 numéros à l'occasion de l'exposition de Stéphane Blanquet à la Halle Saint Pierre, Paris, de septembre 2020 à juillet 2021 : un projet fou qui entend constituer un vaste panel de l'art brut, du dessin et de l'art contemporains au rythme d'un numéro par semaine pendant presque un an. Le numéro un rassemble 12 dessins grand format de Blanquet.
Biffin périodique à parution irrégulière, chiffon d'images, tabloïd géant (47,5 x 66 cm), pelure graphique... La Tranchée Racine constitue l'antichambre des éditions United Dead Artists, une proposition d'images, de strips, de photographies et de textes sélectionnés par Stéphane Blanquet (qui réalise les couvertures) et reflétant en tout point l'esprit de la maison. La Tranchée Racine ce sont 12 pages à partager entre une quarantaine d'auteurs issus ou non du catalogue UDA, un foisonnement d'images brutes sur offset noir & blanc. Les numéros bis du périodique sont des parutions de pleine page ou consacrées à un seul auteur.
Après sa défaite face aux armées de Marvin, le grand Khan rejoint la forteresse noire. Là, désabusé et fatigué, il se débarrasse de l'Entité noire et permet ainsi à la planète de reprendre sa rotation. Cependant, privé de l'autorité que lui conférait l'Entité, Herbert doit faire face à la révolte de ses anciens généraux. Alors qu'il se retrouve enfermé dans sa forteresse, la planète explose et il part à la recherche de la nouvelle carte du monde?
En haut d'une colline un pommier l'attendait.
Depuis longtemps ses branches l'enlaçaient.
C'étaient les branches de son père et de sa mère qu'elle avait oubliés.
C'étaient les branches de tous ceux qu'elle aimait vers qui elle marchait.
Mon amoureux noueux pommier, c'est l'histoire d'un arbre, évidemment. Mais c'est aussi l'histoire d'un fruit : une pomme qui lui pousse, comme une fille, une pomme qui lui rappelle qui il fut dans une autre vie...
Le petit Kay était tout bleu de froid, presque noir, mais il ne s'en apercevait pas, car le baiser de la reine des neiges lui avait enlevé le frisson du froid, et son coeur était, autant dire, un bloc de glace.