La nuit, quand les enfants dorment, les poupées vivent leur vie. À dos de chien, les voilà, parcourant les champs, et même rendant visite aux lapins.
César le coq du village habite tout en haut du clocher, à cause de son travail qui consiste à indiquer d'où vient le vent. Un jour, se sentant un peu seul, il décide de voir le monde. Mais il semble que les villageois dès qu'ils le voient n'aient qu'une idée en tête : le faire cuire !
Il existe encore, de par le monde, en Inde, au Brésil, en Afrique, des fermes traditionnelles où humains et animaux vivent en bonne intelligence, où les rythmes de la nature sont respectés, où les gestes essentiels sont faits à la main. Il en existe aussi pas si loin de chez nous. Philippe Dumas a été le voisin de la ferme de Cogges, près d'Oxford, en Angleterre. Dans cet album qui rend hommage à l'harmonie d'une certaine vie campagnarde, jamais l'expression « sur le vif » n'avait été plus juste.
Le 24 février 1978 au matin, le père de Philippe Dumas meurt. Il était âgé, il était souffrant, il était fatigué. Rien de révoltant. Pourtant, ceux qui restent et qui l'aimaient ressentent une immense tristesse. L'absence soudaine réveille au fond de leurs coeurs des émotions et des questions universelles. Où est-il maintenant ? Comment se souvenir de lui ? Publié pour la première fois en 1981, cet album qui parlait de la mort aux enfants avec respect, avec pudeur, a été une révolution. Il brisait un tabou. Le voici réédité en couleurs.
édouard, l'âne qui sait danser la valse, tente de se faire une place parmi les humains.
C'est peut-être possible, à condition de ne jamais, jamais, montrer ses oreilles.
Ondine ne veut plus avoir à manger de poisson.
Une nuit, munie d'un tuyau d'arrosage pour pouvoir respirer sous l'eau, elle va courageusement rendre visite au roi des poissons pour le prier de ne plus laisser ses sujets atterrir dans son assiette. le professeur paul hitaisse, lui, est plutôt préoccupé par l'assiette de ses voisins, par leurs couverts et leurs serviettes, par leur façon de se tenir à table. dans son traité de savoir-vivre, pour mieux enseigner les bonnes manières, il répertorie toutes les mauvaises.
Les histoires racontées en mots et en images par philippe dumas sont fantaisistes, délicieusement drôles comme les comptines coquines, dont le contenu est strictement réservé aux enfants. elles sont aussi profondément émouvantes, comme celle d'odette, ou celle du jeune soldat de ce changement-là.
Si la tour Eiffel culmine à trois cents mètres c'est parce qu'elle symbolise Paris. Si la cathédrale de Chartres va chercher très haut le ciel, c'est pour le répandre sur les blés de la Beauce. Le gigantisme des éoliennes, lui, n'est rien d'autre qu'une souillure. Il déshonore la campagne. Il tue le bucolique. Il impose l'utilitaire. Il fait de la nature une boîte à outils. Le ciel, la mer, notre espace n'appartiennent pas aux marchands de kilowatts. Nos paysages sont notre bien à tous, notre richesse, l'ultime spectacle qui nous permet d'éprouver un sentiment de liberté, lequel est plus précieux encore que le courant électrique. Ne nous en laissons pas déposséder. Résistons. Texte, dessins et mise en page de l'auteur. In-4° de 36 pages en feuilles sous couverture à rabats, imprimée et illustrée. Impression deux tons, noir et ocre. Tirage limité à 333 exemplaires sur vergé Conqueror. (et 33 exemplaires numérotés et signés par l'auteur).
Pour illustrer le thème choisi en 2015 par Hermès, «Invitation à la flânerie», Actes Sud et Hermès publient un nouveau carnet de croquis réalisé par Philippe Dumas dans le jardin secret de la maison du Faubourg-Saint-Honoré : la collection Émile Hermès, où le grandpère du dessinateur a accumulé les objets témoins de ses innombrables pérégrinations.
Avec l'arrivée des Temps modernes, comme Charlie Chaplin, Émile Hermès pressent ce qui va assombrir la vie humaine : la ligne droite, le temps compté, les murs dressés entre présent et passé, entre réel et songe. Comment préserver et transmettre le sens des pas perdus, du temps vécu, le regard complice des êtres et des choses ? À cette cause, ce glaneur suractif dédia sa vie, armé simplement d'une canne et d'un chapeau, de jambes agiles et du don inné d'observer. Sa collection sera son manifeste, dans ce microcosme fertile en mirages, avec ses lacs optiques, son buissonnement de contraires mêlés, toute la saveur et l'enivrement de la flânerie sont distillés. On comprend qu'elle n'est en rien perte, ni même passe-temps, mais au contraire recharge de temps.
Avec son trait vif, léger et habile à restituer le mouvement, son don d'observation inégalable pour saisir le charme de tel délicieux détail, sa sensibilité très personnelle aux murmures des voix humaines bruissant dans ces objets que l'on prétend muets, Philippe Dumas laisse à son tour vagabonder son crayon et son pinceau pour mieux rendre vie aux étonnants trophés de tant de chasses au trésor. Sans doute cette vie puise-t-elle dans la fraîcheur de ses impressions d'enfance.