Élaborer une théorie de la connaissance, c'est s'attacher à démonter les mécanismes producteurs du savoir, identifier les présupposés théoriques et les implications métaphysiques qui en règlent l'exercice. C'est aussi interroger les dimensions métaphysiques et éthiques que révèle tout acte de connaître.
Jean-Michel Besnier présente et explique les modèles épistémologiques qui rendent compte de l'acquisition des connaissances. Il situe l'apport contemporain des sciences cognitives dans le sillage des conceptions philosophiques traditionnelles.
« Avant d'acclamer bientôt sur les stades les prouesses d'exosquelettes, ne conviendrait-il pas de nous réconcilier avec notre imperfection et notre finitude ? Contrairement aux machines, nous sommes des êtres sensibles et fragiles. Et si c'était là précisément notre privilège ? Vouloir rendre parfait l'imparfait ne nous conduit-il pas insidieusement à vouloir nous débarrasser du corps - ce corps qui nous résiste ? Entre Prométhée et Terminator, jusqu'où ira le sport ? » Jean-Michel Besnier interroge nos désirs de performances et de records, en rencontrant notamment le courant de pensée du post-humanisme. Trop vite, trop haut, trop fort ? La question est sans doute aujourd'hui moins incongrue qu'il n'y paraît.
L´homme cédera-t-il la place dans un futur proche à des créatures de son invention, mi-machines, mi-organismes, posthumains issus du croisement des biotechnologies, des nanotechnologies, de l´intelligence artificielle et de la robotique ? Cette perspective est chaque jour un peu moins de la science-fiction et fait rêver les uns tandis qu´elle inquiète les autres. De fait, les spéculations sur les posthumains et l´humanité élargie, capable d´inclure autant les animaux que les robots ou les cyborgs, se déploient en rupture avec la perspective qui a longtemps été celle de Descartes : nous rendre « maîtres et possesseurs de la nature ». C´est au contraire un monde de l´imprévisible, du surgissement aléatoire qui se dessine, rendant inutile ou vaine l´initiative humaine. L´auteur propose ainsi de définir ce que serait une éthique délivrée des mythes de l´humanisme classique (l´intériorité et l´obligation morale), une éthique posthumaniste qui pourrait bien s´avérer nécessaire dans le monde d´aujourd´hui.
Le sage était, traditionnellement, celui qui savait trouver sa place dans le cosmos et s'y tenir ! Celui qui savait tempérer ses désirs et les soumettre à un principe de réalité. Il aspirait, dit-on, à la sérénité et au bonheur que seule procure la sagesse. Mais, de l'enfant sage qui s'ennuie au vieux sage qui ennuie, de quelle sagesse parle-t-on ? Et qu'en est-il à l'heure de la mondialisation, de l'explosion technologique et des rêves de transhumanisme ?
On a souvent associé sagesse à ascèse, renoncement voire sacrifice. Sans s'aviser des risques que comporte parfois l'amour immodéré de l'absolu : les perversions terroristes, les comportements suicidaires, les fanatismes de toutes sortes. Moins glorieuse sans doute, la sagesse de l'ordinaire ne revendique pas d'absolu mais témoigne d'un savoir-faire sa vie, dans la justesse et la cohérence. Elle n'oublie pas, à l'occasion, ce qu'avait compris Erasme : ce qui fait le charme de l'existence, c'est, encore et toujours, le grain de folie !
Clones, robots, cyborgs, organes artificiels...: la science-fiction d'hier devient notre réalité et l'on se demande déjà comment préserver une définition de l'humain. Chez ceux que les machines fascinent, Jean-Michel Besnier perçoit une forme de lassitude - voire de honte - d'être seulement hommes. Aux autres qui, au nom d'idéaux humanistes, refusent les progrès techniques, il reproche en revanche leur inconséquence: n'ont-ils pas cru que la liberté humaine consistait à s'arracher à la nature - ce que la technique permet d'obtenir effectivement? Les métaphysiciens de toujours souhaitent que l'Esprit triomphe de la Nature. Les visionnaires d'aujourd'hui, proclamant l'avènement du posthumain, annoncent la réalisation concrète de cette ambition. Grâce à son ingéniosité, l'homme n'aura bientôt plus le souci de naître: il s'autoproduira. Il ne connaîtra plus la maladie: des nanorobots le répareront en permanence. Il ne mourra plus, sauf à effacer volontairement le contenu téléchargé de sa conscience. Mais comment vivrons-nous dans ce monde-là? Quelle éthique nous mettra en harmonie avec une humanité élargie, capable d'inclure autant les animaux que les robotsou les cyborgs? Quels droits, par exemple, devrons-nous accorder à ces robots chargés, là où les hommes sont défaillants, de rendre nos fins de vie plus humaines? Les utopies posthumaines nous obligent à affronter ces questions, à évaluer nos dispositions à engager le dialogue avec cet autre, hier animal ou barbare, aujourd'hui machine ou cyborg. N'est-ce pas là justement, aujourd'hui comme hier, que se joue la grandeur de l'humain?Jean-Michel Besnier, né en 1950, est professeur de philosophie à l'université Paris-Sorbonne (Paris IV) et membre du Centre de recherche en épistémologie appliquée (le CREA, laboratoire de l'École polytechnique et unité du CNRS). Il appartient aux comités d'éthique du CNRS (le COMETS) et de l'INRA (le COMEPRA). Il est l'auteur d'une douzaine de livres, dont une Histoire de la philosophie moderne et contemporaine (Grasset, 1993; Le Livre de poche, 1998).
Les transformations technologiques de notre environnement, qu´il soit professionnel ou quotidien, visent avant tout à nous simplifier la vie. Et elles y parviennent, au-delà de nos plus folles espérances. Mais ce faisant, dotés d´une multiplicité de prothèses toujours plus performantes, nous ne nous percevons pas que nous sommes ainsi toujours plus adaptés aux machines, c'est-à-dire à des logiques de fonctionnement qui se résument en séquences automatisables, en choix binaires, en injonctions dépourvues d´ambigüité. Dans ce livre, c´est à l´analyse de cet « homme simplifié » que se livre Jean-Michel Besnier, décrivant comment l´irritation qui peut nous saisir parfois devant la nécessité toujours renouvelée d´appuyer sur la touche étoile de notre téléphone portable, est emblématique d´une déshumanisation profonde de notre relation au monde et aux autres. Dans le conflit des deux cultures diagnostiqué par Edgar Snow, c´est la culture scientifique d´orientation déterministe qui a gagné, triomphant de la vieille culture humaniste, porteuse d´une exigence de réflexion intérieure surannée. Ce livre sonne ainsi comme un cri d´alarme : faute de nous ressaisir à temps, nous serons bientôt conduits, avec notre consentement, à n´être que des systèmes programmés que des stimuli machiniques ou médicamenteux viendront protéger de toute perturbation et de toute inquiétude, mais aussi de toute émotion, amoureuse, esthétique ou même intellectuelle.
Exposer, chaque fois en une vingtaine de pages, l'ensemble d'un système philosophique en convoquant : la biographie du philosophe, le contexte historique de son élaboration, ses grandes articulations, sa postérité et les débats qui s'en sont déduits. une bibliographie détaillée et commentée suit chaque chapitre. ainsi, l'étudiant ou le simple honnête homme trouvera là un manuel de référence qui, de machiavel à sartre, de kant à merleau-ponty ou heidegger, de hume à leibniz ou à rousseau, expose une pensée sous tous ses aspects.
On ne sait plus aujourd'hui où donner du respect.
S'imagine-t-on avoir tant et si bien triomphé du temps qu'il ne s'agisse de rien d'autre, désormais, qu'idolâtrer le statut quo ? Respect des droits de l'homme : qui ne le voudrait ? Respect des animaux : ils souffrent comme nous. Respect des arbres : il faudrait être un chien. Respect de la terre : l'écosystème vit, lui aussi, semblable à n'importe quel organisme. Et des non-fumeurs, des embryons, du passé, des convictions religieuses, des femmes, du code de la route, des posologies...
Mis sous le signe de l'irrespect, ce livre rassemble des études sur un auteur, Georges BATAILLE, qui se moquait bien d'être en odeur de sainteté mais qui ne fut pourtant pas un provocateur.
Tout au plus, était-ce un homme " impossible ", avant tout soucieux de penser aux limites et de ne pas s'en laisser conter par les bons sentiments ou l'autorité des maîtres de la tradition.
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jean-michel besnier
demain les posthumains
clones, robots, cyborgs, organes artificiels...: la science-fiction d'hier devient notre réalité et l'on se demande déjà comment préserver une définition de l'humain.
chez ceux que les machines fascinent, jean-michel besnier perçoit une forme de lassitude - voire de honte - d'être seulement hommes. aux autres qui, au nom d'idéaux humanistes, refusent les progrès techniques, il reproche en revanche leur inconséquence: n'ont-ils pas cru que la liberté humaine consistait à s'arracher à la nature - ce que la technique permet d'obtenir effectivement?
les métaphysiciens de toujours souhaitent que l'esprit triomphe de la nature. les visionnaires d'aujourd'hui, proclamant l'avènement du posthumain, annoncent la réalisation concrète de cette ambition. grâce à son ingéniosité, l'homme n'aura bientôt plus le souci de naître: il s'autoproduira. il ne connaîtra plus la maladie: des nanorobots le répareront en permanence. il ne mourra plus, sauf à effacer volontairement le contenu téléchargé de sa conscience.
mais comment vivrons-nous dans ce monde-là? quelle éthique nous mettra en harmonie avec une humanité élargie, capable d'inclure autant les animaux que les robotsou les cyborgs? quels droits, par exemple, devrons-nous accorder à ces robots chargés, là où les hommes sont défaillants, de rendre nos fins de vie plus humaines? les utopies posthumaines nous obligent à affronter ces questions, à évaluer nos dispositions à engager le dialogue avec cet autre, hier animal ou barbare, aujourd'hui machine ou cyborg. n'est-ce pas là justement, aujourd'hui comme hier, que se joue la grandeur de l'humain?
jean-michel besnier, né en 1950, est professeur de philosophie à l'université paris-sorbonne (paris iv) et membre du centre de recherche en épistémologie appliquée (le crea, laboratoire de l'école polytechnique et unité du cnrs). il appartient aux comités d'éthique du cnrs (le comets) et de l'inra (le comepra). il est l'auteur d'une douzaine de livres, dont une histoire de la philosophie moderne et contemporaine (grasset, 1993; le livre de poche, 1998).
Élaborer une théorie de la connaissance, c'est s'attacher à démonter les mécanismes producteurs du savoir, identifier les présupposés théoriques et les implications métaphysiques qui en règlent l'exercice. C'est aussi interroger les dimensions métaphysiques et éthiques que révèle tout acte de connaître.
Cet ouvrage présente les modèles épistémologiques qui rendent compte de l'acquisition des connaissances. Il situe l'apport contemporain des sciences cognitives dans le sillage des conceptions philosophiques traditionnelles.
Dans ce livre, un philosophe entreprend une « traversée des sciences » et apporte le point
de vue de la philosophie dans l'approche des grands problèmes scientifiques. Par exemple :
sur le temps, sur l'infini, sur la finalité dans les sciences, sur les enquêtes cosmologiques,
sur le déterminisme ou sur les révolutions scientifiques. A chaque fois, il s'agit de mettre en
perspective le point de vue scientifique, d'inscrire dans un contexte culturel élargi une
actualité scientifique susceptible d'engager un débat ou une prospective.
Les physiciens affrontent-ils la question de l'infini spatio-temporel, que le philosophe
rappellera les débats qui ont bouleversé la conception du monde finitiste. Sont-ils aux prises
avec les paradoxes induits par la relativité générale ou la mécanique quantique, on évoquera
les difficultés rencontrées par les philosophes pour décrire (sinon expliquer) le temps.
Avouent-ils qu'ils sont habités du désir de formuler quelque « équation du tout », l'histoire
de la métaphysique leur offrira un cadre pour situer et évaluer leur ambition totalisante. Sur
chacun de ces points, et sur d'autres, la mise en perspective n'est pas seulement
pédagogique. Il s'agit bien sûr d'illustrer la maturation des problèmes et de dessiner
l'odyssée de l'esprit humain. Mais la rencontre du scientifique et du philosophe a d'autres
vertus : elle permet de dresser la toile de fond de débats qui mettent en présence des
disciplines différentes (par exemple, s'agissant du temps, la physique des particules, la
cosmologie, la chronobiologie ou l'ingénierie des communications).
La philosophie offre un référentiel commun, qui dépasse l'atomisation des spécialités. Elle
peut fournir les éléments d'une mise en commun des problèmes qui intéressent la cité
scientifique et, au-delà, la société globale. C'est qu'en effet, la philosophie puise les sources
de son questionnement dans la confrontation avec le sens commun : d'où vient que ce que
l'on croit savoir se trouve mis en péril par ce que l'on découvre (non seulement sur le terrain
de la science mais au détours de la simple conversation informée) ? D'où vient qu'il y ait ce
que l'on sait (et pas seulement qu'il y ait quelque chose plutôt que rien) ? D'où vient que
l'inacceptable d'hier puisse devenir l'évidence d'aujourd'hui (par exemple le fait de
l'évolution biologique) ? Que le philosophe ait constamment à s'expliquer avec les
résistances du sens commun lui confère un avantage sur le scientifique : il est réceptif aux
arguments (légitimes) ou aux préjugés (fantasmagoriques) qui hypothèquent l'acceptation
des résultats de la science en voie de constitution ; il est rompu à l'exercice consistant à
traduire en langage vernaculaire l'enjeu de ces résultats, au risque parfois de la
simplification mais aussi au profit de la communauté scientifique elle-même qui pourra
traverser les frontières disciplinaires qui la découpe. Le rôle de passeur incombe au
philosophe plus que jamais. Les problèmes soulevés par les développements des sciences et
des techniques sont ses problèmes : l'histoire des idées en convainc facilement. Les
résistances et les ignorances de ses contemporains constituent ses mobiles de toujours : il
n'est pas de philosophie sans le courage de braver l'inertie intellectuelle et de combattre
l'irrationalisme.
Les textes réunis dans cet ouvrage ne relèvent pas de la philosophie des sciences
proprement dite, même s'ils peuvent analyser la méthodologie ou le paradigme à l'oeuvre
dans telle démarche scientifique (par exemple, dans les sciences du cerveau). Ils ne
s'inscrivent pas non plus dans l'histoire des sciences telle qu'on l'encourage à l'université. Il
s'agit de faire en sorte que la science ne se coupe pas du sens commun, c'est-à-dire du
continuum des idées qui définissent la culture et les idéaux de nos sociétés.
Élaborer une théorie de la connaissance c'est s'attacher à démonter les mécanismes producteurs du savoir, identifier les présupposés théoriques et les implications métaphysiques qui en règlent l'exercice. C'est aussi interroger les dimensions métaphysiques et éthiques que révèle tout acte de connaître. Cet ouvrage présente les modèles épistémologiques qui rendent compte de l'acquisition des connaissances, en précisant l'apport contemporain des sciences cognitives.
Jean-Michel Besnier est professeur de philosophie à l'Université de Paris IV, membre du Centre de recherche en épistémologie appliquée (CREA-CNRS/École polytechnique).
Jean-Michel Besnier présente et confronte dans ce livre les destins intellectuels de ceux qui ont donné à l'époque sa tonalité. L'auteur mêle l'histoire des idées, la critique philosophique de la notion d'engagement et la réflexion politique sur le rôle des intellectuels, offrant ainsi d'une période qui nous hante encore l'image d'un désarroi de combat.
Fondée en 1941 par Paul Angoulvent, traduite en 40 langues, diffusée pour les éditions françaises à plus de 160 millions d'exemplaires, la collection " Que sais-je ? ", est aujourd'hui l'une des plus grandes bases de données internationales construite, pour le grand public, par des spécialistes.
La politique d'auteurs, la régularité des rééditions, l'ouverture aux nouvelles disciplines et aux nouveaux savoirs, l'universailité des sujets traités et le pluralisme des approches constituent un réseau d'informations et de connaissance bien adapté aux exigences de la culture contemporaine.
Doit-on s'inquiéter du succès de Harry Potter et de ses amis magiciens, de la saga toute médiévale du Seigneur des anneaux, de l'Alchimiste de Paulo Coelho, de la réécriture de l'histoire du christianisme imposée par Dan Brown avec le " Da Vinci Code "...
? Doit-on s'inquiéter de toutes ces manifestations d'un engouement du public pour " ce qui ne s'explique pas ", pour " ce qui dépasse l'entendement "... ? On répondra que la raison est desséchante et que nous avons besoin de rêver, que l'on fait beaucoup de bruit pour rien et que, par exemple, le recours à la voyance qu'avouent des hommes politiques ou des chefs d'entreprise ne prête pas à conséquence - pas plus que la soutenance d'une thèse en Sorbonne consacrée à l'astrologie et qui défraya la chronique, il y a quelques années.
Tout cela, répétera-t-on, signale l'air du temps qui est au New Age. Après tout, on ne change pas de millénaire impunément. Je serais tout disposé à me rallier à un certain irénisme, c'est-à-dire à minimiser le problème s'il ne s'exprimait pas quelquefois, sous des formes alarmantes.
Les biotechnologies (maîtrise de la naissance), les technologies d'information (multiplication des objets intelligents), la robotique (artificialisation de l'humain), les nanotechnologies et les neurosciences (maîtrise du vieillissement, de la souffrance et de la mort elle-même), sont en train de bouleverser très rapidement ce que nous sommes : nos corps, nos esprits, notre langage, notre rapport au monde, notre héritage naturel ; et font naitre des utopies transhumanistes. Pourrons nous un jour grâce à ces technologies accroitre nos capacités physiques et mentales, résister à tous les virus, accroitre nos intelligences, trouver l'éternelle jeunesse ; bref nous affranchir de ce que c'était que d'être humain, c'est à dire imparfait, limité et mortel ?
Jean-Michel Besnier s'interroge sur les raisons de vouloir écarter le corps biologique et de souhaiter s'arracher à ce qui fait de nous des humains, distincts des animaux, des dieux et des machines. Il nous invite, en laissant de côté les positions morales trop simplistes qui conduisent au refus craintif du progrès ou à des positions antihumanistes, à nous interroger sur nos devenirs possibles, sur les valeurs existantes et à inventer qui fondent notre nouvelle humanité.
Il sera donc question de science (qui n'est plus de fiction), de sociologie et de philosophie dans un questionnement radical et d'une grande actualité.
Brouillage des identités politiques, perte des repères intellectuels et moraux, oscillation entre la révolte et la résignation : à qui veut saisir le vertige des temps de crise, les années trente offrent tout cela. Honni ou adulé, Nietzsche s'y révèle maître à penser sans interdire à Kojève d'imposer alors l'autorité de Hegel et l'incroyable démonstration de La fin de l'Histoire. Rien ne mobilise autant que la conviction de l'irrémédiable. Mais plus qu'à l'engagement pour quelque cause universelle, l'époque pousse à s'immerger dans les combats de l'heure, pour en capter l'exaltation collective.
Le modèle de l'intellectuel sartrien paraîtra bien fade au regard de la frénétique volonté d'agir, même sans perspectives, qui dévore en France, à la veille de la guerre, nombre de gens de lettres. Jean-Michel Besnier montre ici à quel point Georges Bataille est exemplaire de cette volonté qui le destine, pense-til, à l'impossible. Son itinéraire connaît la violence des orages et l'obstination silencieuse des désirs.
Les années trente sonnent le glas de « la volonté d›être tout » que philosophes hégéliens, marxistes et fascistes ont peu ou prou cultivée, jusqu'à l'absurde et au monstrueux.
Jean-Michel Besnier présente et confronte dans ce livre les destins intellectuels de ceux qui ont donné à l'époque sa tonalité. L›auteur mêle l'histoire des idées, la critique philosophique de la notion d'engagement et la réflexion politique sur le rôle des intellectuels, offrant ainsi d'une période qui nous hante encore l'image d'un désarroi de combat.
Des poèmes très originaux, très drôles et très inspirés de Michel Besnier, magnifiquement illustrés par Henri Galeron.
Prix "Lire et faire lire" du "Printemps des Poètes".
Lorsque la science-fiction devient chaque jour davantage réalité, lorsque les métavers collectifs et individuels esquissent de façon de plus en plus nette la place qu'ils auront demain dans nos vies, lorsque la part toujours plus grande de robot en nous semble donner raison aux plus folles idées du transhumanisme, lorsque la littérature elle-même fait la part (trop) belle à l'égo et au moi, sommes-nous entrés déjà, sans le savoir encore, dans l'ère de l'humain augmenté??
Le débarquement de 1944 a échoué. La France se trouve dans une Europe sous domination allemande. Pétain est mort, son successeur est omni-présent. Le pouvoir politique s'appuie sur les traditions les plus désuètes et surveille la population. Il n'hésite pas à régler leur compte à ceux qui s'insurgent. Aconit, le personnage principal en fait peu à peu l'expérience, jusque dans sa vie intime. Comme beaucoup, il feint de ne pas décrypter le sens de cet ordre nouveau et préfère la soumission, jusqu'au moment où cela se révèle impossible.
Ce n'est pas toujours rose d'être les poules d'un powète, il écrit sur nous des sornettes... mais oublie de changer l'eau ou jette le grain sans nous voir.
Il nous met en mots, il nous met au four et prétend nous aimer.