Fruit d'une lente élaboration, rigoureuse autant que passionnée, Le Sang d'Atys, ce vaste poème allégorique et sensuel constitue, de l'aveu même de François Mauriac, une manière de clef de voûte à son oeuvre tout entière.
Prenant pour trame une légende antique (Cérès, déesse de la Terre, ne pouvant soumettre à son brûlant désir le jeune berger Atys, amoureux d'une mortelle, tente de l'enraciner en elle en le métamorphosant en pin), Mauriac nous livre ainsi sa propre vision de la nature à la fois charnelle et spirituelle de la créature humaine. Mais ne s'aventure-t-il pas plus loin encore dans la révélation de ses intimes déchirements ?...
Par la suite, à maintes reprises, il confiera son regret, presque son remords, d'avoir consenti à la divulgation d'une part aussi intime de son être : " J'aurais dû garder Atys, le compléter, le parfaire, toujours. Je l'aurais laissé derrière moi comme un vrai testament. ".