Pour éviter le scandale et protéger les intérêts de leur fille, Bernard Desqueyroux, que sa femme Thérèse a tenté d'empoisonner, dépose de telle sorte qu'elle bénéficie d'un non-lieu.
Enfermée dans sa chambre, Thérèse tombe dans une prostration si complète que son mari, effrayé, ne sait plus quelle décision prendre. Doit-il lui rendre sa liberté ?
François Mauriac Le Noeud de vipères Vieil avare qui veut se venger des siens en les déshéritant, Louis se justifie dans une sorte de confession qu'il destine à sa femme : elle le précède dans la mort. Dépossédé de sa haine et détaché de ses biens, cet anticlérical sera touché par la lumière in articulo mortis.
Chronique d'une famille bordelaise entre l'affaire Dreyfus et le krach de Wall Street, Le Noeud de vipères offre les coups de théâtre, les surprises d'un vrai roman. La satire et la poésie y coexistent miraculeusement. C'est le chef-d'oeuvre de Mauriac, et l'un des grands romans du xxe siècle.
Préface, notes et commentaires de Jean Touzot.
Il semble que François Mauriac ait mis le meilleur de son art dans cette cruelle peinture d'une famille de hobereaux du Sud-Ouest dont l'héritier,. un pauvre homme dégénéré, s'est mésallié en épousant une jeune fille qui n'a pu résister au désir de quitter son milieu bourgeois et de devenir baronne. De cette union mal assortie est né un fils, Guillou. Nous suivons le calvaire de cet enfant, si disgracié physiquement, si sale, si arriéré que sa mère ne l'appelle que "le Sagouin". Nous le verrons aussi tout près peut-être du salut parce que quelqu'un, l'instituteur du village, le traite en être humain. Victime de la haine de sa, mère à qui il ne rappelle que d'odieux souvenirs, victime des préjugés du village, le pauvre Guillou entraînera son faible père dans la tragédie.
Cette "sombre et parfaite nouvelle" - le mot est de Robert Kemp - est un récit d'une grande intensité qui évoque un monde de haine et de souffrance avec une remarquable sobriété de moyens et un art achevé.
L'oeuvre intégrale annotée :
Par une porte dérobée, une femme sort du Palais de justice de Bordeaux. Thérèse Desqueyroux vient d'être acquittée dans son procès pour tentative de meurtre. Sur le chemin qui la ramène à Argelouse, son village, Thérèse s'interroge et revient sur les événements qui l'ont poussée à empoisonner son mari. Dans ce roman envoûtant inspiré d'un fait divers, François Mauriac dresse avec brio le portrait d'une femme enfermée dans sa solitude, piégée par le poids du clan, des convenances et des rumeurs et qui va tenter, coûte que coûte, de regagner sa liberté.
Nouveaux programmes.
Dossier : une héroïne en rupture.
Par Hélène Flak-Martinoli.
- Biographie de l'auteur, histoire de l'oeuvre.
- Contexte historique.
- Guide de lecture.
- Analyse de l'oeuvre.
Prolongements interdisciplinaires : histoire des arts / histoire.
Exercices écrits et oraux, questions de grammaire, groupement de textes, glossaire.
Mathilde Cazenave morte, sa belle-mère jubile : elle va pouvoir reconquérir totalement son fils bien-aimé. Félicité a tort de se réjouir trop vite, car, sur le visage apaisé de la jeune morte, Fernand entrevoit ce qu'aurait pu être le bonheur avec Mathilde. Qui l'a empêché de s'entendre avec elle, sinon sa mère ? Vieil enfant égoïste et gâté, il se retourne alors contre cette « genitrix » coupable de l'avoir trop choyé. Défaite temporaire dont François Mauriac analyse les phases avec une lucidité sans complaisance dans ce roman âpre et poignant, une de ses oeuvres les plus célèbres.
« Il a fallu que Dieu s'engouffrât dans l'humanité, et qu'à un moment précis de l'histoire, sur un point déterminé du globe, un être humain, fait de chair et de sang, ait prononcé certaines paroles, accompli certains gestes, pour que je me mette à genoux.
Tous les efforts pour réduire en lui la condition humaine vont à l'encontre de ma plus profonde tendance, et sans doute y faut-il rattacher mon obstination à préférer au visage du Christ-roi, du Messie triomphant, l'humble figure torturée de l'homme que, dans l'auberge d'Emmaüs, les pèlerins de Rembrandt reconnaissent à la fraction du pain, notre frère couvert de blessures, notre Dieu. » F. M.
Dans cette méditation spirituelle, Mauriac se place avant tout sur le terrain du sens mystique de l'Évangile, qu'il suit pas à pas. C'est autant le témoignage d'un croyant que le texte d'un écrivain, où les fulgurations de la foi s'entremêlent à celles de l'art d'écrire.
Jean Péloueyre est riche mais, d'une laideur peu soutenable. Or voici que pour des raisons pécuniaires on arrange son mariage avec la jolie Noémie d'Artiailh.
Les deux jeunes époux vont connaître un conflit parallèle, lui entre son amour et la conscience de sa laideur, elle entre son désir d'être une authentique épouse chrétienne et sa répugnance physique pour le mari qu'on lui a imposé.
Paru en 1922, Le Baiser au lépreux fit scandale et imposa l'univers mauriacien, où les turpitudes cachées des familles bourgeoises se mêlent aux thèmes du romancier chrétien. Il marque le début d'une série de chefs-d'oeuvre qui culminera avec Thérèse Desqueyroux et avec Le Noeud de vipères.
Un soir, dans un bar, Raymond Courrèges retrouve par hasard Maria Cross, une femme à laquelle, adolescent, il a témoigné une passion ardente et maladroite, qu'elle a repoussée. Dans les souvenirs de Raymond, que le visage de Maria fait ressurgir, nous découvrons bientôt d'autres ombres, d'autres blessures, telle la rivalité équivoque d'un père et d'un fils pour une même femme.
C'est à quarante ans que François Mauriac publia ce roman, constat désabusé de la stérilité des passions humaines, illustration mélancolique, dans le Paris noceur des années 1920, du thème pascalien de la misère de l'homme sans Dieu. «Le Désert de l'amour, devait-il écrire, c'est le roman de mon renoncement. Ce pourrait être le titre de mon oeuvre entière. »
François Mauriac Le Mystère Frontenac Pour Blanche Frontenac, restée veuve avec cinq enfants, le bonheur personnel n'existe pas. La seule chose essentielle est d'agir en vue du bien commun et dans l'intérêt de la famille. Quand le moment sera venu, Jean-Louis, le brillant aîné, obéira aux mêmes liens puissants du sang. Malgré des aspirations différentes, il reprendra l'affaire familiale, deviendra le maître de la fortune afin de protéger les cadets et de maintenir à jamais le mystère Frontenac.
François Mauriac La Fin de la nuit «Je n'ai pas voulu donner dans La Fin de la nuit une suite à Thérèse Desqueyroux, mais le portrait d'une femme à son déclin, que j'avais peinte déjà du temps de sa jeunesse criminelle. Il n'est aucunement nécessaire d'avoir connu la première Thérèse pour s'intéresser à celle dont je raconte ici le dernier amour.» F. M.
Créée en 1964 sous le nom de Garnier Flammarion, la collection GF s'adresse aux élèves de lycées, aux étudiants et à tous ceux qui privilégient la qualité de l'édition des oeuvres classiques.
Collection de poche de référence pour la littérature française et la philosophie, forte de plus de 1000 titres, elle continue de renouveler la lecture des grands textes en proposant des traductions inédites et des appareils critiques régulièrement mis à jour.
Publié clandestinement sous le pseudonyme de Forez en 1943 aux Éditions de Minuit, Le Cahier noir se rattache à la période pendant laquelle Mauriac collabora à la presse clandestine de la Résistance. Par de violentes attaques, l'auteur condamna l'attitude du Maréchal Pétain et des Français qui acceptèrent de composer avec l'ennemi. Il tenta d'imposer des paroles d'amour et d'espoir : « Nous sommes de ceux qui croient que l'homme échappe à la loi de l'entre-dévorement, et non seulement qu'il y échappe, mais que toute sa dignité tient dans la réistance qu'il lui oppose de tout son coeur et de tout son esprit ».
De tels propos firent courir de grands risques à son auteur, qui retiré dans sa propriété de Malagar, près de Bordeaux, dut fuir pendant quelques heures à pied, dans la campagne, pour ne pas être arrêté. Tant pendant qu'après la Seconde Guerre mondiale, Le Cahier noir a valu à Mauriac l'admiration de nombreux intellectuels.
Dans La Pharisienne (1941), François Mauriac a fait le portrait d'une Maintenon bilieuse qui, forte d'un état de grâce dont elle se prétend l'heureuse bénéficiaire, s'arroge le droit d'intervenir dans la vie des autres avec une autorité sectaire et féroce. La volonté de sainteté peut parfois n'être que le nom déguisé de l'orgueil, de l'insensibilité, des plus destructeurs des péchés. Mauriac délègue à la voix de Louis, le beau-fils de cette marâtre déguisée en pieuse, la tâche de porter un récit ainsi disposé avec toute la complexité qu'il requiert.
Ruiné par sa maîtresse, Oscar Révolou, un grand notaire bordelais, se suicide. Cette mort fissure la façade en même temps qu'elle révèle les fondations de deux familles estimées. Quand l'argent se retire des maisons bourgeoises, les coeurs apparaissent à sec, et ce n'est pas beau à voir.Une véritable banqueroute de l'âme, à laquelle n'échappent, in extremis, que deux figures du sacrifice : Rose, la répudiée christique, et Pierre, le jeune poète révulsé...
Roman de la damnation, de la prédestination, les Chemins de la mer constitue une sorte de sommet de la noirceur et du pessimisme mauriaciens.
A propos des Anges noirs (1936), une revue pieuse demandait qu'on ne le mette pas entre toutes les mains, « parce qu'il pourrait troubler les âmes pures et candides ». Gabriel Gradère, jeune homme séduisant et cynique, livre à l'abbé Forcas le récit de ses pires méfaits. Roman d'apprentissage à la première personne, relatant la vie de Gabriel depuis l'enfance. Le séminaire. Une jeunesse débauchée. Et le déclin de la vie, quand il rencontre Forcas, prêtre de campagne à l'âme généreuse et bienveillante. Ces deux hommes que tout oppose se rencontrent, se découvrent, se comprennent. Loin de tout manichéisme, François Mauriac se promène en équilibriste à la frontière improbable du bien et du mal.
Un homme se plaît à torturer sa femme en lui racontant par le menu les souffrances qu'il endure depuis que sa maîtresse a un autre amant. Un artiste épris de solitude revient malgré lui vers la compagne, admiratrice de son génie, qu'il ne peut que faire souffrir...
Une bourgeoisie désargentée sacrifie tout au désir de paraître, jusque dans la mort. Un enfant découvre dans la nuit de Noël le mensonge et la révolte qui va le dresser contre sa mère. Une femme - Thérèse Desqueyroux, après le crime - affronte la solitude, la faute, le désir d'amour.
Dans chacune de ces nouvelles publiées en 1929 et 1938, dont la brièveté renforce encore l'acuité, on retrouve l'art puissant et sans complaisance, l'univers sombre, déchiré entre le péché et la Grâce, du grand romancier du Noeud de vipères et du Baiser au lépreux.
François Mauriac a vingt-cinq ans. Il découvre Paris, renonce à l'École des Chartes:il est déjà un écrivain. Il vient de publier Les Mains jointes. Maurice Barrès, porte-parole de toute une génération, s'enthousiasme. L'élève rencontre le maître. C'est le début d'une amitié littéraire placée sous le signe de la ferveur et de l'admiration. François Mauriac évoque aussi ses souvenirs de jeunesse et ses affinités, notamment avec Jean de La Ville de Mirmont. Un récit d'apprentissage marqué par la magie des rencontres.
" c'est dans la table ronde que j'ai inventé le bloc-notes, pour pouvoir collaborer à chaque numéro.
Et dans ce bloc-notes, je parlais du maroc. le directeur, bourdelle, n'était pas du tout dans ces idées. il y avait incompatibilité et j'ai compris qu'il valait mieux que je m'en aille. l'express venait d'être lancé (. ) je leur ai porté ce bloc-notes. mais ça a été tout à fait par hasard, comme j'aurais déposé un enfant sous une porte cochère.
Ces premières années ont été pour moi étonnantes. a l'express, j'avais un public très intelligent.
Qui n'était d'ailleurs pas toujours dans mes idées, qui réagissait. j'avais pris beaucoup d'influence, par exemple, dans le groupe d'esprit. j'étais quelqu'un. exécré à droite, mais à gauche, mes lecteurs m'apportaient beaucoup et je leur apportais beaucoup. c'était un mariage qui ne pouvait pas durer mais qui a été très heureux ".
François mauriac interview recueillie par jean-jacques brochier magazine littéraire, octobre 1968.
Orphelin de mère, Jacques est un enfant malingre, un rêveur solitaire pétri de catholicisme. Sa cousine Camille, délurée, d'un an sa cadette, le fascine et l'effraie. Bientôt, il l'aimera... Il la désire, il la divinise, mais qu'aime-t-on, à 15 ans, si ce n'est l'amour mêmeoe "La femme que je cherche existe et m'attend", dira-t-il dans sa quête d'une autre Camille...