Les prêtresses lubriques « On croit connaître sa femme, mais quand le chat est au travail, la souris danse, et le jour où l'on finit par comprendre ce qui se passe, il est trop tard, la belle est en main... et d'une secte érotique, par-dessus le marché ! Alors, tout dérape, parce qu'on a affaire à des illuminés qui sont aussi des pros du sexe ! Et le pire, c'est qu'au début on y trouve son compte, le « dressage » de la femme qu'on aime vous entraîne malgré vous dans un vrai délire sexuel. Le diable sait où ça va finir... En tout cas quand on s'aperçoit que la petite chérie remet sa culotte sur le pas de la porte avant de rentrer le soir, croyez-moi, il y a anguille sous roche... Et après, ça va vite, très très vite... Le plus terrible, c'est que vous n'êtes même pas sûr d'avoir des regrets... » Vous l'avez compris, Cornélius est de retour ; amis lecteurs, dénouez vos ceintures...
Quand on s´appelle «?Aimée?», il faut s´attendre à ce qu´on vous prenne au pied de la lettre. Seulement, il y a tant de façons d´être «?aimée?».
Par-devant, par-derrière, en tête-à-tête ou en «?assemblées générales?». Aimée ne les aime pas toutes, mais elle est si curieuse qu´elle se laisse facilement persuader qu´il n´est pas de plus grand plaisir pour une jeune «?branchée?» que de faire celui de tous les candidats qui ont envie de l´aimer. Voilà de quoi déboussoler plus d´une oie blanche. Très vite, Aimée cessera d´en être une pour découvrir les noirs plaisirs des cochonneries interdites. Est-il toujours question d´amour?? Bien malin qui le dira. Du moment qu´on prend son pied, est-ce tellement important?? Aimons donc «?Aimée?», elle nous le rendra au centuple?!
Que faire pour tuer le temps quand on est cadre, au chômage, dans une ville de province qui sue l´ennui ? Eh bien, on peut employer ses loisirs forcés à parfaire l´éducation sexuelle d´une jeune personne qui ne demande qu´à s´instruire. On commence par des jeux de culotte, qu´on enlève, qu´on remet, qu´on retire à nouveau... Puis on fait la barbe du minou, histoire de le rajeunir, on fait grossir les avantages mammaires de la gentille élève avec une ingénieuse pompe aspirante, etc.
Après l´avoir initiée pour conclure aux plaisirs du bondage, on lui apprend à faire profiter les amis de ses attraits les plus intimes. Une fois bien rodée, Céline accepte de suivre son Pygmalion en vacances. A La Rochelle, tout d´abord. Puis à Paris. Les voyages forment la jeunesse, pas vrai ? Surtout les voyages au bout de la nuit...
Par les temps qui courent, on est bien obligé de s'adapter aux « Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication »... même au lit ! Et croyez-moi, dans ce domaine, en province, on n'est pas en retard sur la capitale dès qu'il s'agit de pimenter les ébats conjugaux ou extra-conjugaux... Est-ce un bien ou un mal ? Au lecteur d'en juger. Cornélius, lui, n'en est toujours pas revenu.
Ceux d'entre vous qui ont lu le précédent roman de Cornélius (Les Scandaleuses) se retrouveront avec délices en pays connu. Quant aux autres, laissons-les découvrir la verdeur et le style de cet écrivain insolite.
" l'aliénation ou hétéronomie de la société est auto-aliénation; occultation de l'être de la société comme auto-institution à ses propres yeux, recouvrement de sa temporalité essentielle...
A ce point de vue, une part essentielle de la pensée héritée n'est que rationalisation de cette hétéronomie de la société et, comme telle, une de ses manifestations. ses réponses à la question du monde et de l'histoire se situent toujours sur un terrain d'où sont, par construction, exclus l'imaginaire radical comme social-historique et comme imagination radicale, l'indétermination, la création, la temporalité comme auto-altération essentielle.
" critique sans concession de la " pensée héritée " sur la politique, la société et l'histoire, et en particulier de sa version marxiste, ce livre inclassable s'est affirmé comme une des oeuvres majeures de la deuxième moitié du xxe siècle, au carrefour de la politique, de la philosophie, de la psychanalyse et de la réflexion sur la science.
Dans L'Institution imaginaire de la société, Cornelius Castoriadis expose ses « idées mères » - l'être comme création, l'imagination comme spécificité de la psyché, à laquelle répond l'imaginaire social des collectivités humaines, le projet d'autonomie... Ce premier volume des Carrefours du labyrinthe, qu'il a élaboré parallèlement, entreprend de mettre à l'épreuve la fécondité de ses idées et s'oppose par là même à la prétention scientiste là où elle s'est installée : psychanalyse, linguistique, économie politique.
" L'individu moderne vit dans une course éperdue pour oublier à la fois qu'il va mourir et que tout ce qu'il fait n'a strictement pas le moindre sens. " Les intellectuels ont tellement parlé depuis plus d'un siècle de la crise du sens qu'on a fini par ne plus y croire - par oublier que cela pourrait concerner un jour la société tout entière. La montée de l'insignifiance, c'est l'entrée dans une société qui n'a plus d'image d'elle-même, à laquelle les individus ne peuvent plus s'identifier, où les mécanismes de direction se décomposent. Mais une société qui refuse l'autolimitation et l'acceptation de la mortalité est vouée à l'échec. Des deux grandes significations constitutives du monde moderne, celle qui avait fini par s'imposer sans partage - l'expansion illimitée - est aujourd'hui en crise. L'éclipse de l'autre - l'autonomie individuelle et collective - sera-t-elle durableoe Saurons-nous créer de nouvelles façons d'être ensembleoe Les questions soulevées dans ces textes de 1982-1995 se posent à nous de façon toujours plus pressante.
" Le régime a écarté de lui-même les quelques moyens de contrôle que cent cinquante ans de luttes politiques, sociales et idéologiques avaient réussi à lui imposer. [ ... ] Les firmes transnationales, la spéculation financière et même les mafias au sens strict écument la planète, guidées uniquement par la vision à court terme de leurs profits. " Ces jugements pouvaient sembler excessifs quand ils furent formulés il y a une quinzaine d'années par Cornelius Castoriadis. Il n'en est peut-être plus de même aujourd'hui. Face à la réalité d'un monde caractérisé par la destruction des significations, la décomposition des mécanismes de direction et le retrait des populations de la sphère politique, Castoriadis a défendu inlassablement - comme on peut le voir dans cet ensemble d'entretiens et de débats - le projet d'une société autonome : une société réellement démocratique qui se donne ses propres lois et où tous participent effectivement aux affaires communes.
Le 5 juin 1944 à 21 h 45, la décision de lancer l'opération«Overlord » est prise.
Les Alliés se sont patiemment préparés, le débarquement aura lieu en Normandie. Le lendemain, à l'aube, du Cotentin à l'embouchure de l'Orne, les navires sortent du brouillard et les troupes montent à l'assaut du Mur de l'Atlantique.
Avec précision, Cornelius Ryan nous fait revivre au plus près des troupes les événements de cette journée décisive du 6 juin 1944 qui marque le début de l'affrontement final entre les Alliés et les nazis. Rommel ne s'y trompaitpas lorsqu'il déclarait :« Pourles Alliés, comme pour nous, ce sera le jour le plus long. »
Nous semblons vivre dans une époque caractérisée par un laisser-aller intellectuel généralisé, par la dilution de tous les critères. Ce vide étrange rend d'autant plus impérieuse la nécessité de penser lucidement et rigoureusement notre monde.
Dans ce deuxième volet des Carrefours du labyrinthe, l'auteur rappelle qu'il faut s'atteler à un double mouvement de critique sans indulgence de l'« ordre des choses » et de retour aux sources de notre tradition gréco-occidentale pour y revivifier ce qui prépare son dépassement.
Dans sa stérilité, l'époque s'empresse de proclamer la fin de la philosophie, la clôture de la métaphysique ou la nécessité de nous soumettre derechef à la Loi révélée par un Autre inaccessible.
La fin de la philosophie signifierait la fin du projet d'autonomie. Et ce projet, partiellement incarné dans l'histoire gréco-occidentale, se trouve menacé. Expansion létale de la technoscience ; évanescence du conflit politique et social ; démission des intellectuels empressés autour des pouvoirs : tout conspire à créer un type d'être humain absorbé par la consommation et le plaisir du moment, tout à la fois cynique et conformiste. Comment, avec de tels citoyens, la fameuse démocratie pourrait-elle fonctionner ou même, à la longue, survivre ?
Philosophe français d'origine grecque, ayant exercé comme psychanalyste pendant de nombreuses années, Cornelius Castoriadis (1922-1997) a développé une pensée qui lie philosophie, anthropologie et politique. Il prônait l'avènement d'une « société autonome » fondée sur la démocratie directe, où tous les citoyens ont une égale possibilité de participer à la législation, au gouvernement, à la juridiction et finalement à l'institution de la société.
Face à la dictature des marchés financiers et de la concurrence et aux dangers de la technique et du développement « de type occidental-capitaliste », il appelait à une autolimitation afin de fonder une société auto-organisée, frugale, écologique et démocratique.
À l'heure où les discours sur l'effondrement se font de plus en plus présents, Castoriadis nous rappelle que « face à une catastrophe écologique mondiale [...] l'insertion de la composante écologique dans un projet démocratique radical est indispensable » pour éviter de voir « des régimes autoritaires imposant des restrictions draconiennes à une population affolée et apathique ».
"Ni fait ni à faire", disaient autrefois les dames bourgeoises du travail de leurs bonnes quand elles en étaient mécontentes. Fait et à faire pourrait être le sous-titre de tout travail philosophique digne de ce nom. Nous ne philosophons pas pour sauver la révolution, mais notre pensée et notre cohérence. La philosophie est la prise en charge de la totalité du pensable - et il nous faut penser ce que nous faisons. La voie de la philosophie s'ouvre nécessairement lorsqu'on réfléchit aux sciences et à leur histoire. Mais, plus encore, la réflexion du social-historique et du psychique est philosophiquement privilégiée. Société, histoire, psyché ne sont pas des conditions extérieures et triviales de la philosophie. Elles lui fournissent l'élément de son existence et, surtout, elles s'expriment dans la philosophie. Car la philosophie, création de significations, est oeuvre de l'imaginaire des sociétés et de l'imagination des êtres humains singuliers.
En 1986, la chaîne de télévision britannique Channel 4 organisait une rencontre entre Cornelius Castoriadis et Christopher Lasch. Jamais rediffusé ni transcrit, cet entretien analyse les effets moraux, psychologiques et anthropologiques induits par le développement du capitalisme moderne. Les débuts de la société de consommation s'accompagnent de la naissance d'un nouvel égoïsme, qui voit les individus se retrancher de la sphère publique et se réfugier dans un monde exclusivement privé. Sans projet, otages d'un monde hallucinatoire dopé par le marketing et la publicité, les individus n'ont désormais plus de modèles auxquels s'identifier.
Une brillante analyse de la crise du capitalisme par deux de ses plus profonds critiques. Cet entretien est suivi de « L'âme de l'homme sous le capitalisme », une postface de Jean-Claude Michéa.
Lundi 16 avril 1945 : un formidable fracas d'artillerie signale le début de l'attaque russe contre la capitale du IIIe Reich. Dans quatorze jours, le Führer sera mort - dans vingt et un, la guerre sera finie. La Dernière Bataille nous fais revivre ces trois semaines apocalyptiques où Berlin, éventrée, fumante, terrorisée et pourtant miraculeusement vivante, est au centre de la vie de millions d'êtres : pour les Alliés, le symbole de leur triomphe - pour les Allemands, la dernière défense - pour Hitler, le dernier refuge. Et, pour les plus lucides, la préfiguration d'un avenir difficile.
Une grande ville, une journée ensoleillée. Soudain, des ombres immenses envahissent les rues : celles de baleines gigantesques, flottant entre les immeubles. Une crise pour les hautes sphères de l'État, qui réagit à l'invasion placide des cétacés par une violence aveugle et aveuglante. Le réalisme chirurgical du dessin de Tommaso Carozzi vient illustrer la douce folie de cette fable muette imaginée par Davide Calì. Chocolat s'offre un petit détour dans la bande dessinée avec ce "Jour des baleines", livre muet, silencieux, poétique, tout en noir et blanc, envoûtant et dérangeant, comme un vieil épisode de la quatrième dimension. Pour l'occasion ce bel ovni s'adresse aux lecteurs ado/adultes, mais ne déroge pas à la ligne éditoriale : un conte, un minimum de texte, des illustrations magnifiques.
Les trois parties de l'ouvrage éclairent chacune une facette de la pensée politique de Castoriadis. La première propose un ensemble sur les rapports entre écologie et politique et met en relief la profondeur de sa pensée sur des questions comme le rôle de la technique ou les rapports entre savoir et pouvoir. Y ont été joints quelques échanges avec J. Ellul, qui a joué un rôle pionnier dans l'étude critique de la technique.
La deuxième est un choix substantiel de sa correspondance politique avec d'anciens camarades, des philosophes, un philologue...
Des inédits, enfin, traitant de l'imaginaire social, des rapports entre éthique et politique ou des imaginaires religieux et nationaux complètent le volume. Écrits il y a plus de trente ans, ces textes sont pourtant on ne peut plus actuels.
Paul Ricoeur invite en 1985 Cornélius Castoriadis dans l'émission « Le bon plaisir de Paul Ricoeur » (France Culture), pour s'entretenir avec lui du rôle de l'imaginaire social dans les transformations historiques. Deux styles, deux voix qui tantôt se rencontrent, tantôt se séparent à propos du sens de l'innovation historique et de la portée des ruptures historiques.
Notice :
Tout semble opposer Castoriadis et Ricoeur : deux tempéraments, deux styles, deux philosophies. Et c'est l'un des intérêts de ce dialogue entre les deux philosophes dans lequel la parole incisive de l'un n'a rien à envier à celle de l'autre. L'unité de l'entretien repose sur une interrogation : est-il possible de créer du nouveau historiquement ? L'enjeu de la controverse porte moins sur les conditions de possibilité de la science historique que sur les conditions de possibilité de l'agir humain dans des circonstances historiques données. Il revient à Castoriadis, dans ce jeu de rôles et de joutes verbales, de défendre de manière implacable la thèse de la création historique.
Cette thèse est tout simplement inacceptable pour Ricoeur, qui s'inscrit dans une dialectique entre innovation et sédimentation. Par-delà cette divergence, il y a une analyse que partagent Ricoeur et Castoriadis : le refus de réduire et d'indexer le politique sur l'économique.
À travers des textes qui s'échelonnent de 1947 à 1978, le lecteur suit le chemin qui va des considérations du jeune Castoriadis marxiste sur le « capitalisme décadent » et la guerre comme aboutissement du processus de concentration des forces productives à ce que le Castoriadis d'âge mûr appelle ses « résultats ».
La première partie reprend deux articles parus en 1953- 54 dans la revue Socialisme ou Barbarie auxquels ont été joints un certain nombre d'inédits tirés de ses archives. La deuxième reprend le volume publié sous ce titre en 1979, lequel s'attèle aux affrontements entre puissances - thème essentiel et de plus en plus pertinent si l'on veut bien voir que la volonté d'expansion et l'exploitation des passions nationalistes reviennent, et ce un peu partout, sur le devant de la scène.
Quand il réalise les treize épisodes de L'Héritage de la chouette, Chris Marker dialogue avec des hellénistes, philosophes, artistes, hommes politiques, etc., autour de l'influence de la Grèce antique sur le monde moderne - à partir de mots hérités des Grecs : de « symposium » à « olympisme », de « démocratie » à « amnésie », en passant par « mathématique », « mysoginie » ou « tragédie »... Ce livre propose dix de ces entretiens, publiés pour la premiere fois in extenso : Cornelius Castoriadis, Dimitri Delis, Patrick Deschamps, Angélique Ionatos, Michel Jobert, Renate Schleisser, Michel Serres, Giulia Sissa, George Steiner, Iannis Xenakis et, bien sûr, Chris Marker, nous embarquent pour un voyage qu'Homère n'aurait pas renié...