Filtrer
Rayons
Support
Éditeurs
Prix
Adelheid Duvanel
-
« Il y a encore quelques mois, je m'efforçais d'être sociable. » Ainsi commence le premier récit de ces Histoires de vent, premier livre d'Adelheid Duvanel paru en 1980 et jusqu'ici inédit en français.
-
Des soeurs jumelles se passent doucement des feuilles de géraniums sur le visage. Tous les matins, un homme attend le journal comme s'il s'agissait d'une lettre d'amour. Une petite fille s'enfuit de chez elle après avoir écrit « Je vais à Singapour ». Une femme a l'impression fugace d'être un poisson qui habite dans un arbre creux. Dans les courts récits d'Adelheid Duvanel, véritables miniatures, tout est là, dès le début, dense, compact, ramassé. Tout se passe comme si l'on se trouvait en présence de petits instantanés photographiques, de tranches de vie dont l'interprétation serait à rechercher dans le hors champ, le non-dit. À vies minuscules textes miniatures, où prose et poésie s'entremêlent dans une chorégraphie d'une poignante intensité.
« Il n'a pas encore neigé cet hiver, mais la nuit tombe tôt.
Elle n'est pas plus noire que le pelage d'un chat noir. Ma connaissance mange la pâtisserie qu'elle a apportée. La petite fille, dont elle s'occupe depuis maintenant presque six mois, joue avec les livres de ma bibliothèque ; elle en lit des passages à la poupée avec laquelle je jouais lorsque j'étais enfant. Cette fillette me donne le frisson ; je me méfie des enfants ; leurs yeux candides et leurs petites voix grêles masquent le fait qu'ils nous percent à jour. » -
Chacun des courts textes de Délai de grâce met en scène des personnages «différents». Une enfant attardée lors de la rentrée des classes. Une jeune femme dont les parents ont obtenu la garde de sa fille. Un vieil homme dans un hospice. Un SDF. Tous sont des «inaptes à la vie».
Chaque fois, en une page, une page et demi, Adelheid Duvanel parvient à saisir l'étrangeté bouleversante de ces vies. Tout y est. Rien n'y manque. Comme si chacune formait un monde un soi, une monade.
Comme si elles étaient de petits cercles tracés à la main qui, hésitants, fragiles, entouraient quelque chose. On ne sait jamais trop bien quoi.
On sait juste que c'est indispensable.
-
Chacun des textes de Anna & moi met en scène des personnages «différents».
Un «pauvre diable». Un «petit gros». Une nourrice dont le mari déteste l'enfant qu'elle aime. La petite fille d'un père veuf et fragile.
Tous sont des «inaptes à la vie».
Chaque fois, en une page, une page et demi, Adelheid Duvanel parvient à saisir l'étrangeté bouleversante de ces vies. Tout y est. Rien n'y manque. Comme si chacune formait un monde un soi, une monade.
Comme si elles étaient de petits cercles tracés à la main qui, hésitants, fragiles, entouraient quelque chose. On ne sait jamais trop bien quoi.
On sait juste que c'est indispensable.
Mais il se passe à présent quelque chose d'inattendu : des phrases qui affluent se soulèvent des mots qui, deux par deux, s'élancent vers le ciel où ils s'immobilisent sous forme de lettres de feu.
-