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Pierre Gascar
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Publié pour la première fois en 1972, Le présage est un ouvrage qui pose d'une manière presque prémonitoire toutes les questions actuelles de l'écologie. Au cours de ses voyages à travers le monde, le narrateur observe certaines transformations de la vie végétale dues aux effets secondaires de la modernité. Il ne s'agit, en l'occurrence, que de la raréfaction ou la disparition des lichens, mais ce phénomène, aux conséquences assez limitées, a la valeur d'un signe, d'un présage. En passant de la Chine et de la Sibérie à Venise, de l'Inde et de la Thaïlande à New York, à Paris ou à Rome, le narrateur explore ce symbole, la mort des lichens, dans chaque partie du monde, et lui apporte un éclairage nouveau.
La détérioration biologique de la planète ne constitue pas seulement un accident du progrès. Elle remet en question les rapports de l'homme avec le monde, c'est-à-dire avec l'essence même de notre culture, de notre civilisation. Dans des lieux souvent surprenants, le narrateur poursuit un examen de conscience en forme d'évocation poétique, de réflexion philosophique, de témoignage. Un examen auquel aucun de nous n'a plus aujourd'hui le droit de se dérober.
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Ces nouvelles, qui mettent en scène des chevaux, des bêtes de boucherie, des rats, des fauves et un chat, des chiens, sont très loin de l'anthropomorphisme, qui est la tentation de ceux qui écrivent sur les animaux.Gascar accuse plutôt la différence. Alors c'est par les mots, le style que l'auteur apprivoise ces étrangers, ces créatures d'un autre monde, pour percer leur secret.Le secret, celui des bêtes, comme le nôtre, c'est la solitude. Chaque espèce, y compris l'humaine, y est totalement enfermée. Dans un monde d'horreur où nous sommes souvent les coupables, nos vies mêlent cependant leurs sanglots.Ce monde animal, comme l'écrit Pierre Gascar, nous renvoie «notre propre face tourmentée, comme dans un miroir griffu».Roger Grenier
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Pierre Gascar projette sur certains aspects de la vie féminine une lumière qui n'est pas toujours sans cruauté.C'est par l'amour que Nadia, dans Les femmes, échappera au désespoir de la captivité ; c'est par l'amour que Rose, dans L'incendie, sortira de la chambre obscure contre laquelle bat la haine des autres ; c'est par l'amour que l'autre Rose (mais n'est-ce pas la même ?), dans L'asile, parviendra à nier une réalité trop douloureuse.Livre sombre, livre tragique, ce recueil est une histoire d'amour, non pas quatre histoires d'amour comme la division du livre pourrait le faire penser. Mais une seule. La seule, car l'amour n'a jamais qu'une histoire.
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Un homme de trente ans - c'est lui-même qui raconte son histoire - revient dans sa ville natale aux trois quarts détruite par les bombardements de la dernière guerre. Il est pauvre et sans situation, mais il appartient néanmoins par son passé à la bourgeoisie cossue, vaniteuse et égoïste de la cité. Il vient d'épouser une jeune fille de 19 ans, Mathilde, qui, elle, ne fait pas partie de la «bonne société». Par miracle, dans cette ville où tous les habitants vivent entassés dans des décombres, il trouve à louer une chambre dans la maison de Mme Hardouin, une vieille amie de sa famille, chez qui il retrouve une bonne partie des meubles de ses parents, morts depuis peu. Ces meubles, qui n'ont aucune valeur en soi, éveillent aussitôt en lui toutes sortes de sentiments confus mais puissants : le goût de la propriété, du confort, de la sécurité et du souvenir. Ces sentiments, qui le rendent insensible à l'effort de reconstruction, de renaissance, dont Ia ville est le théâtre, le séparent de sa jeune femme qui n'a jamais connu que la pauvreté. Ils l'opposent également à Mme Hardouin, détentrice de trop de confort, de souvenirs, et tout armée de méfiance. Une sorte de folie s'empare de lui, un égoïsme monstrueux fait de lâcheté, d'abjection. Prisonnier de sa cIasse sociale, et incapable pourtant d'y rentrer, il ira jusqu'à rompre délibérément avec Mathilde et jusqu'à assassiner Mme Hardouin. Ce roman amer, sombre, étouffant, mais d'une force et d'une simplicité rares, éveille une angoisse singulière. En même temps qu'une illustration des conflits de notre époque, c'est une sorte de descente aux enfers de l'âme, qu'on oublie difficilement.
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Pierre Gascar avait écrit Le temps des morts en 1953, en souvenir de sa captivité dans le camp de représailles de Rawa-Ruska. Accompagné d'un recueil de nouvelles, Les bêtes, cet ouvrage reçut le prix Goncourt. À la fin de sa vie, Pierre Gascar a écrit cette nouvelle version. Il avait reçu des photos récentes de ce camp de Rawa-Ruska, situé en terre cosaque. En tête de son brouillon, il avait noté : Le rêve russe. Ces deux mots expliquent bien dans quel esprit il a réécrit Le temps des morts. Ils témoignent de la mémoire meurtrie de l'écrivain, de son obsession de l'Histoire et de l'intérêt qu'il ne cessa de porter à l'univers soviétique et au monde russe.
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«Pur ornement de nos bibliothèques, Buffon n'en sort que de loin en loin, juste le temps de nous remettre sous les yeux le pangolin ou la pie-grièche de ces gravures sur acier du début du siècle dernier, qui gardent dans leur grisaille la couleur des jours d'ennui de notre enfance. Derrière ce Buffon des vieilles images ou des «morceaux choisis», il en est un autre dont Lamarck, Cuvier et Darwin répondent.
Mais on n'y va pas voir; on s'en remet à eux. De telles cautions dispensent de sonder une renommée. On n'éprouve pas davantage le besoin de vérifier le bien-fondé de celle de Buffon écrivain, en qui Chateaubriand, Hugo et Balzac, parmi d'autres, voient un maître du style qu'on doit admirer, sinon imiter. II se peut que cette dualité du personnage ou plutôt son ambiguïté, car, en lui, le savant et l'homme de lettres se confondent, l'ait rendu moins accessible que s'il ne représentait qu'une de ces deux activités de l'esprit. Pourtant, dans cette démarche intellectuelle qui allie la sensibilité, l'amour du beau et la connaissance, c'est tout le XVIIIe siècle qui se définit. Buffon est le personnage le plus momifié de l'histoire de la science et de la littérature française; honoré, presque sacré, mais hermétiquement enfermé dans sa gloire, il tient pour nous, tout entier, dans son nom. J'ai voulu lui rendre sa présence.» Pierre Gascar.
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«On rencontrera, dans les récits historiques qui font la matière de cet ouvrage, un martyr juif vilipendé publiquement pendant plus de cinq siècles. Un philosophe injustement méconnu, ami de Voltaire et de Diderot, et mort dans des circonstances qui firent dire à beaucoup de ses contemporains qu'elles annonçaient sa damnation. Un révolutionnaire iconoclaste accusé d'avoir infligé à une statue le traitement qu'il devait subir lui-même, un peu plus tard. Un officier qui, par attachement à une relique, se fit, souvent inconsidérément, l'instigateur d'insurrections sanglantes. Un jeune homme qui, dans son combat acharné contre l'Église, se plut à exhumer certains morts qu'elle cachait pieusement, et qui finit par les rejoindre. Les raisons d'agir de ces personnages restent souvent difficiles à comprendre et se rattachent toutes aux conflits entretenus par le fanatisme et l'intolérance, dans notre pays, depuis plus de mille ans. Qu'attendent-ils ? que justice leur soit rendue ? que nous leur donnions, au moins, une place dans notre mémoire ? J'ai cru deviner cette muette sollicitation et j'ai essayé d'y répondre. À l'historien il appartient de dégager, d'ordonner et de relier les certitudes que recèle le passé. Il revient à l'écrivain de prendre en charge ses fantômes.» Pierre Gascar.
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En 1945, quelques jours avant la victoire des Alliés, Paul, un prisonnier de guerre français, s'évade après avoir blessé, mortellement, croit-il, un nazi. Épuisé, il est recueilli par une jeune fille allemande, Léna, qu'il épouse, la paix revenue. Cependant Paul recherche désespérément, dans cette Allemagne d'après la guerre, l'image d'une paix plus large, plus juste que celle qui s'est établie. Le retour du père de Léna, un ancien nazi, achève de jeter le trouble dans le couple. Paul se fait passer pour mort, un jour qu'une fausse manoeuvre précipite sa voiture dans une rivière. Il commence à errer à travers l'Allemagne, en se donnant pour tâche de retrouver une jeune réfugiée qu'il avait rencontrée à la fin de la guerre. Jeté dans diverses aventures, mêlé à la vie des bas-fonds puis aux drames politiques de Berlin, Paul ne cessera d'attendre que le monde lui apporte une raison de survivre.
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Un groupe d'enfants dont on ne saurait mieux définir l'âge qu'en disant qu'ils se trouveront bientôt au seuil de la puberté. Aucun meneur de jeu. Le jeu, à l'intérieur de ce petit groupe, tous le mènent. D'une façon générale, l'auteur de ces pages ne nomme jamais personne et dit «nous». Cet être collectif, cette compagnie de garçons pleins de vivacité, de curiosité et d'imagination possède un domaine aux ressources infinies : un canton du midi de la France, situé loin des axes de circulation, oublié, et où la nature a souvent conservé un caractère sauvage. Le village qui en est le centre vit refermé sur ses traditions, ses secrets et ses rêves auxquels n'est pas étranger le lyrisme propre aux habitants de cette région. Au cours d'aventures singulières, parfois cocasses, les jeunes garçons découvriront peu à peu le monde des adultes dans lequel ils sont impatients de prendre pied. En même temps, animés par une sensualité encore confuse, ils auront tiré de la nature où ils connaissent une sorte de liberté animale tout ce qu'elle peut fournir à des êtres qui gardent la fraîcheur et l'ingéniosité de l'enfance. Le meilleur de la vie se trouve être ainsi le livre d'une exploration. Le monde naturel y révèle ses aspects inconnus ou oubliés, sa lumière, et derrière les amusantes péripéties du récit se développe un poème.
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L'aménagement de grottes par les habitants d'un village, la passion archéologique des citadins venus s'installer dans la région en se préoccupant surtout de restaurer l'abbaye désaffectée, ont inspiré à Pierre Gascar une sorte de roman philosophique. Les grands problèmes de notre temps y sont abordés aussi sous la forme d'une méditation poétique. En appendice, l'auteur fait le portrait de son aïeule, une paysanne illettrée, démontrant ainsi, comme un peu plus tôt, à propos des grottes, que notre salut est peut-être «dans une certaine nuit».
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À dix-sept ans, il publie des pamphlets révolutionnaires, parle au Club des Jacobins, est chargé par Condorcet d'une mission secrète en Angleterre ; l'année suivante, il est nommé commissaire des guerres ; Robespierre fait de lui son agent privé. Il inspecte les provinces de l'Ouest, où sévit la guerre civile, se dresse, à Nantes, contre le redoutable Carrier et obtient sa destitution. Maître quasi absolu à Bordeaux, alors qu'il vient d'avoir dix-neuf ans, il fait arrêter et décapiter les derniers chefs girondins, déjoue les manoeuvres de la belle Thérésa Cabarrus, la future Mme Tallien. Il sera en partie responsable, mais bien involontairement, du 9 Thermidor... Cet enfant prodige du jacobinisme, c'est Marc-Antoine Jullien dit Jullien de Paris, un nom qu'on trouve chez Michelet, chez Stendhal, chez Karl Marx, mais qui n'a pas beaucoup d'échos dans la plupart des livres d'histoire, car les documents concernant ce fascinant personnage faisaient jusqu'ici défaut. Grâce à ceux qu'il a découverts et dont certains sont de la main même de Marc-Antoine Jullien, Pierre Gascar a pu retracer ici le prodigieux destin de cet homme, reconstituer sa vie privée éclairée par l'amour d'une mère «ardente amie de la liberté» et nous plonger dans «le rêve terrible et merveilleux» qu'a été la Révolution française.
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Philosophe, naturaliste, géologue, géographe, ethnologue, Alexandre de Humboldt ne peut être enfermé dans aucun de ces domaines de l'activité intellectuelle ; il s'en échappe, après avoir brillé dans tous, comme il s'échappera de l'Europe, trop étroite pour lui. Il est autant français qu'allemand par sa naissance et sera adopté par les populations du continent américain, à la suite de sa prospection de certaines régions jusque-là jugées impénétrables de cette partie du monde.
Intime de Goethe, depuis sa prime jeunesse, il sera plus tard un ami très proche de Chateaubriand, de Gay-Lussac, d'Arago, du roi Louis·Philippe et du roi de Prusse. Seul Napoléon 1er l'aura injustement considéré comme un espion. En fait, il n'y a rien de secret dans la vie d'Alexandre de Humboldt, si ce ne sont ses goûts en amour, intéressante zone d'ombre chez cet homme, séduisant physiquement comme moralement, que ses multiples activités pousseront, pendant quelque soixante-dix ans, sur le devant de la scène.
Un grand courant du Pacifique, une montagne et une ville d'Amérique, ainsi que des minéraux, des plantes, des théories ethnologiques, rappellent le nom de l'auteur de Cosmos, son principal ouvrage avec ses récits de voyages. Il existait une rue Humboldt, à Paris. Une germanophobie absurde l'a amenée, en 1914, à être débaptisée et a contribué à faire oublier un peu aux Français cette grande figure qui relie diverses sciences, plusieurs pays et deux siècles. -
«La série de portraits qu'on trouvera dans ces pages offre l'image de la diversité dont la littérature française tire sa richesse et son éclat. Louis Aragon, Roger Caillois, Jean Cocteau, Michel Foucault, Philippe Hériat, Jean Rostand, Marguerite Yourcenar (l'ordre alphabétique bannissant toute idée de classement) représentent, chacun d'eux à sa manière, la pensée et la sensibilité de leur temps. Les moments que j'ai partagés avec ces écrivains, isolément, m'ont permis de découvrir des aspects significatifs de leur être, et leurs oeuvres en ont été pour moi un peu plus éclairées. C'est au seul hasard des rencontres que ces écrivains doivent aujourd' hui d'être réunis dans mon livre, mais je ne suis pas éloigné de penser que cette apparente disparate a la valeur d'une véritable sélection.» Pierre Gascar.
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Dans une vallée perdue du Jura, un village a été presque entièrement déserté par ses habitants. Les terres, autrefois cultivées, sont en friche. Une abbaye célèbre devrait être restaurée. Des plantes ont disparu, ainsi que des espèces animales:un aigle, qui avait fait son nid sur les hauteurs qui dominent le village et passait l'été au Sahara, ne se montre plus.Heureusement, les maisons abandonnées ont été rachetées par des citadins venus des grandes villes voisines, voire de l'étranger. Ils ont tous un certain âge, ne travaillent plus; ils ont élu domicile dans cette vallée pour retrouver la nature et jouir de leur reste.Entre eux et les indigènes une bonne entente existe, même si les deux communautés se mêlent peu. Pierre Gascar raconte avec humour et sympathie les rapports complexes et amicaux entre paysans et «résidents secondaires». L'histoire du village et de ses gloires, de sa vie au jour le jour sont pour l'auteur l'occasion d'envisager, non seulement pour l'Europe, mais pour l'Humanité, un avenir où des hommes venus d'horizons différents pourront vivre en paix dans une nature régénérée.
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Pierre Gascar semble avoir signé un contrat d'intimité secrète avec la nature, et plus particulièrement le royaume végétal qu'il explore depuis sa maison de campagne du Jura. C'est une promenade à travers sa pensée à laquelle il nous convie, mais aussi à travers un ensemble d'observations botaniques minutieuses, originales, sur les plantes, les herbes et les fleurs. Connaissez-vous l'herbe à la femme battue, l'herbe à Robert, l'herbe aux gueux, l'herbe au chantre, l'herbe au diable, l'herbe au cabaret, l'herbe aux charpentiers ? Qu'il s'agisse des visites au grand herbier du Muséum d'histoire naturelle, de l'évocation des grands naturalistes du passé ou de la tragique raréfaction de nos espèces végétales, thème essentiel de cet ouvrage, l'auteur nous promène dans un monde bien réel, mais secrètement éclairé par les souvenirs d'une enfance paysanne, et où, à chacun de nos pas, le rêve tend à prendre le relais du constat et de la réflexion.
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Un jardin de curé
Pierre Gascar
- Stock (réédition numérique FeniXX)
- Nature
- 11 Septembre 2015
- 9782234109988
Pierre Gascar cultive son jardin. Avec des curiosités de naturaliste, des découvertes de poète, des remarques de philosophe, Pierre Gascar nous promène dans ce jardin de curé qui est devenu le sien, et qu'il a modifié selon ses passions de jardinier, inspiré par cet amour de la nature déjà exprimé en d'autres livres, mais que l'on retrouve ici appliqué plus précisément à la fleur, au narcisse ou au pavot, à la pâquerette ou à la rose, bref à chacune de ces plantes qui sont plus ou moins communes à tous nos jardins de France. Sur ces cinquante-deux plantes, toujours, Pierre Gascar nous apprend quelque chose qui vient heureusement compléter nos connaissances, renouveler notre vision, rafraîchir nos sensations, bref, enrichir le langage du jardin, et nous donner des idées agréables et même utiles. Cette exploration privilégiée d'un herbier vivant, débute par un essai sur le monde des plantes, plein d'aperçus nouveaux, et qui nous livre les clefs d'un refuge enchanté par la science même qu'il renferme.
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Terres de mémoire : Gascogne, Guyenne, Quercy, Périgord noir
Pierre Gascar
- FeniXX réédition numérique (Éditions universitaires)
- Terres de mémoire
- 2 Octobre 2016
- 9782402121842
De grands écrivains d'aujourd'hui racontent dans chacun des livres de cette collection les souvenirs qu'ils ont de leur terre d'enfance et de leurs racines, en ce qu'ils ont compté pour la création de leur personnalité et de leur oeuvre. Par-delà ces sources, chacun d'eux évoque aussi bien ses terres de voyage et de rencontre, voire d'adoption. Bientôt les terres de l'imaginaire s'assemblent aux terres du vécu pour ne former qu'un seul territoire, celui des Terres de Mémoire. Ici Pierre Gascar, après André Dhôtel, l'Ardennais, et Henri Vincenot, le bourguignon, retrouve la Guyenne où Quercy et Périgord noir sont inclus et qui constitue la partie septentrionale de la Gascogne à laquelle il doit son nom.
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Né à Trieste au temps de l'Empire austro-hongrois, Toffoli, à six ans, expose ses premiers dessins à Vienne. Reçu brillamment à l'École Navale et destiné par ses parents à la navigation, il s'intéresse davantage à la peinture et, ballotté par les guerres, les changements de régime ou de frontières, il débarque à Paris en 1931, connaît la misère dans le quartier de la Goutte d'Or. Tour à tour forgeron, électricien, tailleur, musicien dans les bars, il s'inscrit a la Grande-Chaumière et travaille avec Othon Friesz et André Lhote. Il fréquente assidûment le Louvre, fait ses premières expositions, découvre l'Espagne, puis la Yougoslavie et rencontre un mécène brésilien qui l'installe à Rio et organise ses expositions à Copacabana. Toffoli expose et vend ses oeuvres - tableaux, tapisseries, lithographies - dans le monde entier. Pourtant, la gloire venue, Toffoli est resté le même homme, simple et fraternel comme ces humbles dont il a partagé le labeur et les peines. « Cette fraternité n'a chez lui, écrit Pierre Gascar, rien de déclamatoire et ne tourne jamais au sentimentalisme. D'où la sobriété et, par la même, la force des images symboliques qu'il a été amené à concevoir, soit spontanément, soit à la demande de grands organismes internationaux... ». « Plus je vieillis, constate de son côté Toffoli, plus ma peinture s'éclaire. Vérification, sur la toile, d'un fait moral : l'art n'est jamais qu'un cheminement patient, laborieux, souvent hasardeux, vers plus de lumière. » Prix Goncourt, prix des Critiques, prix Prince Pierre de Monaco et Grand Prix de littérature de l'Académie française, Pierre Gascar a consacré son talent à cet artiste dont le moindre paradoxe n'est pas que, jouissant d'une réputation mondiale, il soit encore aussi mal connu chez nous. Et les pages dans lesquelles ce grand écrivain nous conte la vie pittoresque d'un artiste à la destinée exemplaire se lisent comme un roman.
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Dans la forêt humaine
Pierre Gascar
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- 24 Novembre 2017
- 9782221207567
Dans la forêt, chaque arbre s'élève, d'un même mouvement que ses semblables, à la fois contrarié par leur présence, qui lui dispute l'air et le soleil, et comme inspiré, guidé, par leur élan. Dur effort pour échapper à tout ce qui, en bas, retient, paralyse, étouffe. L'arbre en porte la marque, sous la forme de noeuds qui lui donnent son aspect particulier, sa singularité. Mais, plus haut, tous les arbres confondent uniformément leur feuillage. Ce qui nous autorise à parler, après bien des poètes, de la forêt humaine, c'est que, dans celle-ci, comme dans l'autre, on se trouve au sein d'une multitude où chacun se dresse dans son irréductibilité. Mais c'est aussi parce que, de temps en temps, une voix unanime, vaste comme la rumeur que le vent tire des frondaisons mêlées, s'y élève. « Solitaire, solidaire », a écrit Albert Camus. La formule, qui se lit aussi à l'envers, appartient à l'arbre de la forêt et appartient à l'homme. Elle définit l'alternance sur laquelle notre vie est fondée ; elle indique que ces deux états opposés débouchent l'un sur l'autre. Elle sert ici de conclusion au livre d'un homme qui a vécu directement la plupart des faits importants de ce temps, en différents lieux de la terre. Il a fait le tour de la forêt. Il n'y a pas trouvé d'autre vérité, d'autre morale. P.G.
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Le gros chêne
Pierre Gascar
- Robert Laffont (réédition numérique FeniXX)
- Dauphin bleu
- 16 Novembre 2017
- 9782221209554
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Vertiges du présent
Pierre Gascar
- Arthaud (réédition numérique FeniXX)
- Notre temps
- 14 Décembre 2018
- 9782403031935
On a pu parler d'une pathologie du progrès, des statistiques venant sans cesse nous prouver que, dans les pays où le développement matériel et intellectuel atteint son plus haut point, le nombre ou la virulence de certains maux s'accroît. La plupart de ces maux sont d'origine nerveuse et, quelques affections nettement somatiques mises à part, ce qu'on a appelé « les maladies de la civilisation » ont leur siège dans notre esprit et leur source dans les conflits d'ordre psychologique. Les formes de ce désaccord entre l'homme et un monde où il se perd dans le désordre de ses créations, cède à la frénésie du progrès et souffre de la dépersonnalisation due à l'envahissement de la technique ou à l'adoption de modes de vie collective, sont examinées, une à une, dans ce livre, résultat d'une longue étude menée avec le concours de sociologues, de médecins et de psychologues. S'arrêter au bilan ainsi obtenu, qui légitimerait toutes les inquiétudes, serait toutefois ne montrer que quelques-unes des vérités de notre époque. On ignore trop souvent encore que le progrès tend également à augmenter le pouvoir intellectuel de l'être humain. L'incohérence, l'empirisme qui marquent le développement de la société et le désarroi qu'ils provoquent pourraient disparaître le jour où la science nous aurait dotés d'une intelligence plus grande et d'une meilleure organisation mentale. Rien de positif n'est encore obtenu dans ce domaine, malgré les nouvelles méthodes de psychothérapie qui éliminent un grand nombre de troubles, mais il était nécessaire de voir, auprès des spécialistes de la psychophysiologie et de la biologie, si nous approchons du « temps des génies ». La perspective d'une telle transformation de l'être humain dans ce qu'il a d'essentiel ne va pas sans provoquer une sorte de vertige. L'accroissement des troubles mentaux et nerveux dans les pays développés crée un égal vertige et c'est l'existence de ces deux abîmes : l'abîme d'une dégénérescence morale de l'espèce et l'abîme d'un avenir supra-humain, qui justifie le titre de cet ouvrage, examen de conscience autant que diagnostic.
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Chambord
Pierre Gascar
- FeniXX réédition numérique (Nouvel Observateur - Delpire)
- 30 Octobre 2020
- 9782307496335
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.